Malgré un thème commençant le récit de manière bien glauque et mélancolique, ce one-shot est un hymne à la vie et à la liberté. Décidant de refaire sa vie tel un ermite dans les montagnes après une tentative de suicide ratée, Kenzô Okada va enfin commencer sa vie, sa vraie vie, caché dans la forêt à l’âge de 60 ans.
Rien n’est plus difficile que de commencer une nouvelle vie délaissant toutes tentations matérielles et coupant toutes relations sociales. A l’instar de Rousseau et de son homme naturellement bon, Hiroshi Motomiya nous prouve ici qu’un homme livré à lui-même dans un milieu qui lui était devenu hostile au fil des années peut ne pas être forcément malheureux. Le manga nous pousse à prendre du recul sur nos sociétés modernes sans pour autant jouer la carte du style manichéen. Toute la difficulté de Kenzô étant de se sentir enfin épanoui dans un monde animal sans pour autant en devenir un lui-même. Mais l’histoire ne se limite pas non plus qu’à cela, Kenzô va aussi parvenir à trouver l’Amour, le véritable et sincère dans un lieu pour le moins exotique.
En compétition pour le festival d’Angoulême 2010, Je ne Suis pas Mort nous montre d'une bien belle façon les conséquences néfastes issues de l’amertume, la colère ou tout simplement la tristesse ; pouvant dans le même temps être à l’origine de bien des espoirs et de leurs concrétisations.