Et si la greffe de cerveau était possible ? Cet organe serait-il un bout de viande comme un autre, destiné à être complètement assimilé par son receveur ? Est-il au contraire un disque dur, réceptacle d'une personnalité pouvant être transférée ?
Pas question d'Intelligence Artificielle ici, mais le thème relève à 100% de la SF. Et il est difficile de l'oublier tout au long de la série, qui pourtant cherche à immerger le lecteur dans sa réalité.
En plus de cette faiblesse, les tenants et les aboutissants de l'intrigue (et d'ailleurs chacune des péripéties), sont aisément prévisibles. Est-ce intentionnel de la part de l'auteur ? Veut-il simplement du lecteur qu'il se pose des questions éthiques, émotionnelles et psychologiques ? Probablement pas, vu que nous affaire à un thriller. L'idée de base est intéressante, on s'attache assez aux personnages (ou plutôt, l'on compatit à leur sort), mais l'histoire reste un peu gauche. Un couple heureux, un accident quasi-mortel, un miracle médical, et hop, un changement drastique de personnalité chez le patient... avec les drames que cela implique, et qui vont crescendo.
Cette série de quatre tomes m'a semblé bien plus longue qu'Ikigami, préavis de mort. Parue deux ans plus tôt que cette dernière, on se rend compte de son manque de maturité, et mérite à mes yeux deux points de moins. On retrouve dans ses œuvres quelques bons ingrédients en commun, mais aussi un mauvais : une fin assez décevante.
Néanmoins, Motoro est un mangaka de talent, et je n'attends que de lire ses prochaines œuvres.