Reset fait partie de la (longue) liste de mangas qui ont voulu surfer sur la vague des jeux vidéo et de la cybercriminalité. Fort heureusement, ce one-shot était précurseur, puisque cela fait presque dix années qu'il est sorti. Le lire aujourd'hui ne permet donc pas de capter toutes les spécificités et toute l'imagination dont avait à l'époque fait preuve Tetsuya Tsutsui. Néanmoins, fort est de reconnaître qu'il sait où il met les pieds et on peut même saluer la vision avant-gardiste qu'il dépeignait à l'époque.

Néanmoins, cet ouvrage est loin d'être mon préféré de l'auteur, auquel je mets plutôt en avant Manhole et le plus récent Prophecy ; ce dernier partageant beaucoup de points communs avec Reset, notamment le sujet.
Concernant Reset, le dessin est malheureusement bien fouillis par moments, à tel point qu'il n'est pas aisé de distinguer certaines scènes et d'en comprendre leur sens. J'ai fait le parallèle avec Homunculus en le lisant, où l'on doit parfois se forcer pour décrypter où le dessinateur a voulu en venir.

L'avancée de l'intrigue est aussi prenante et intense que la fin en est bâclée. Les événements se succèdent à grande vitesse ("normal" quand on souhaite faire un one-shot), mêlant un certain sens réaliste et de façon surprenante un comique assez décalé, qui permet de prendre du recul sur l'histoire en elle-même. La fin m'a déçue de par sa banalité et la rapidité avec laquelle celle-ci est traitée.

Reset reste toutefois un manga intéressant et captivant, bien qu'il n'ait pas forcément bien vieilli ...