Pandora Hearts, c'est un peu comme tomber dans le terrier du Lapin, au départ on ne sait pas où on va, puis la descente est plaisante, mais l'atterrissage est rude.
Les premiers tomes sont clairement là pour planter le décor, les traits de Mochizuki sont encore hésitants tout comme l'histoire qui peine à trouver un équilibre. Il faut attendre la première véritable confrontation avec l'Abysse pour réellement ouvrir l'histoire, car c'est ce moment là, précis, qui pose les véritables questions et présente les personnages qu'on a commencé à développer, que la magie opère.
C'est à ce moment que le récit devient plus intimiste et rentre dans le vif du sujet.
Et c'est aussi à ce moment là que la lecture ne devient pas agréable, mais carrément addictive, tant le fil conducteur, bel hommage à Lewis Carroll dans sa complexité et son absurdité, nous balade dans une histoire pleine de coins et de recoins, de coïncidences pas si coïncidentes, de flashbacks en flashbacks, de tournements en retournements de situations qui ont parfois tendance à nous donner le tournis, le tout sur une petite musique de fond, douce dissonance toujours présente, qui dans un murmure grave en nos mémoires le nom de LACIE.
L'ambiance générale n'est pas en reste non plus, de la joie intense et innocente du goûter un après-midi de printemps aux horreurs engendrées par la folie un jour d'hiver, c'est l'ascenseur émotionnel assuré.
Les personnages sont attachants et variés, parfois un peu clichés mais ça reste totalement dans l'univers de l'histoire.
Mais dans la chute, le plus difficile c'est l'atterrissage, et là il fait assez mal.
J'ai parfois eu l'impression que l'auteur s'est elle-même perdue dans son histoire, au point que quand l'heure de la fin a sonné, rien n'était prêt.
Du coup le récit qui était parti sur un rythme agréable se retrouve accéléré et très densifié, ce qui rend la lecture bien moins agréable. Et même si elle a réussi à obtenir une rallonge pour son histoire, j'ai trouvé ça un peu vite envoyé, que dis-je, balancé à la figure.
Dommage pour une série qui a peiné à trouvé son rythme.
Néanmoins, l'histoire dans sa globalité est de très bonne facture, attachante et prenante.
Excellent lecture.
Relecture encore meilleure.