Achtung : y a du spoil
Bon là y a un problème. Soit je suis imperméable au genre, soit je suis trop sensible. Comme j’aime la nature, les petits zozios qui gazouillent dans les praires verdoyantes du cantal, accompagnés par une douce brise matinale, le tout éclairé par l’aube naissante, je suis un être que l’on qualifierai de doux. De gentil. De pas méchant. Du genre qui ne tape personne. Du genre qui ne force personne à se pendre. Du genre qui n’égorge personne. Du genre qui ne prend pas plaisir à écarteler son voisin (faut vraiment que je sois sous la contrainte pour réaliser une telle opération). Du genre normalement normal, sommes toutes.
Parce que bon de la violence gratuite, il est fortement question dans cet opus. J’en conçois l’existence, si celle-ci avait un but. Une raison d’être. Une explication. Or tout du long, chaque meurtre, chaque décès, bien qu’ils eussent pu être suggérés ou bien encore dévoilés avec un peu plus de subtilité (et plus subtil que King’s game, ce n’est pas très compliqué), là non. Certaines morts se voient accompagnées de détails sordides, avec quantité d’hémoglobine.
Encore une fois, je ne suis pas contre le concept, même si je ne suis clairement pas la cible de ce genre de production, mais je déteste par-dessus tout que l’on glisse des éléments narratifs ou stylistiques, qui n’ont pas de buts en soit, si ce n’est finalement d’être une vulgaire forme de fan-service (ici on parlera tout simplement de sadisme).
Passé cet aspect qui demeure pour moi le point gênant de cette œuvre, qu’en est-il de cette dernière ? Niveau dessin, pas grand-chose à dire, si ce n’est cette envie d’en faire trop, d’absolument tout dévoiler. Par contre niveau scénar, oulalalala.
Soyons clair, sauf coup de génie, le manga n’avait pratiquement aucune chance de ne pas se planter dans sa conclusion. Et force est de reconnaitre que final est franchement bancal, tant est si bien que l’on peut vraiment se demander si au début de l’histoire, le scénariste en avait la fin en tête. Passé cela il y a un autre problème, et de taille : quid des adultes ?????
Je veux dire : ce n’est pas comme si une trentaine d’élèves périssait ! Ça aurait pu passer, si les auteurs n’avaient à aucun moment mentionné ou dessiné d’adultes. Sauf qu’ils l’ont fait à un passage. Et du coup tout le reste perd en crédibilité. On est plus dans un huit clos, alors que tout devrait logiquement nous y confiner. L’absence de police, d’enquête, de réactions de parents décrédibilise totalement l’œuvre.
Ce qui fait pour moi de King’s game un échec scénaristique. Ne reste plus que le dessin, et ce sordide, ce qui ne peut à mes yeux être satisfaisant.
Du coup, je m’en retournerais bien dans le Cantal, écouter le chant des zozios, à moins que ces derniers ne se fassent dévorer par des renardeaux, qui eux même se feraient bouffer par une buse, cette dernière se faisant décapiter par les griffes d’un lynx qu’un taureau éventrerai d’un coup de corne viril, avant lui-même de se faire dépecer par un tigre (le fameux tigre du Cantal), ce dernier se faisant lacérer par la fourche d’un honnête paysan qui verrait ses membres se tordre et s’arracher, alors qu’un Linux planterait quelque part dans un dernier râle.