Les animes marquants de 2009
On avait pensé à un classement style top 5, à une liste de coups de coeur / coups de gueule ou à un édito plus large incluant un retour sur la japanime en 2009. Finalement, cinq membres du staff ont chacun essayé de synthétiser leurs impressions personnelles sur l’année 2009 en ne gardant que le meilleur… et le pire.
Si je devais concentrer mon bilan animesque pour 2009 en 5 points, ce serait deux confirmations, deux surprises et une déception.
Eden of the East et Bakemonogatari confirment le talent de leurs réalisateurs respectifs. Kenji KAMIYAMA avait déjà ma confiance aveugle et même si je lui reproche un peu son appétit et le caractère inachevé de sa série, j’attends de pied ferme et avec confiance la conclusion cinématographique. Le cas d’Akiyuki SHINBO était moins évident sur le papier. Je connaissais le réalisateur et appréciait ses prises de risques mais j’avais du mal à rentrer dans son univers : Bakemonogatari aura été la goutte d’eau qui fait déborder le barrage. Mieux, j’ai apprécié cette série pour ses personnages que d’aucuns diront stéréotypés, critère que j’aurais tendance à passer au napalm partout ailleurs. Mais que voulez-vous, le cœur a ses raisons…
Côté surprises, je retiens Tokyo Magnitude 8.0 et Aoi Bungaku. Dans un cas comme dans l’autre, je ne savais pas trop ce que ça allait donner quand j’ai vu leurs annonces et au final j’ai été plutôt convaincu. La série de Bones a certes un peu trop tiré sur la corde sentimentale quitte à le rompre mais je n’ai pas pu retenir une larme à la fin de la série. De son côté, l’omnibus de Madhouse souffre intrinsèquement de son aspect inégal mais j’ai été embarqué dans l’aventure de ce projet.
Enfin, mon « coup de gueule / déception » va, et ça ne surprendra pas ceux qui me connaissent, à Fullmetal Alchemist : Brotherhood. Non que la série soit mauvaise, loin s’en faut mais elle a échoué face à son plus grand obstacle : exister après son aînée. Certes, depuis qu’elle adapte du matériel original la série de 2009 gagne des ailes mais ça reste un aveu d’échec d’être au mieux de qualité égale, voire inférieure, à la série de 2003 au niveau du rythme de l’histoire ou même de la réalisation technique. Néanmoins, cette série marquera les esprits pour avoir introduit le simulcast, gratuit de surcroit, sur la scène française. Et ça, tous les fans de japanime francophones ne peuvent que s’en réjouir. Surtout quand cette première expérience fait des petits.
Afloplouf
2009 fut une année anime en ce qui me concerne, je n’ai jamais autant suivi de séries que pendant cette période. Et autant j’ai du en rater quelques-unes des plus correctes, autant j’ai été déçue par des séries très attendues (Shangri-La, Eden of the East), autant j’ai suivi des séries qui m’ont totalement déplu (Asura Cryin, Element Hunters, The Sacred Blacksmith…), autant je ressors de cette année avec quelques coups de cœur qui en valaient la peine !
Au printemps le Yin et le Yang s’affrontent. D’un côté la douceur romaine et l’amouuuur avec Ristorante Paradiso m’a apaisée, de l’autre Sengoku Basara et ses guerriers surexcités se défiant de la gravité m’a passionné. Chacune de ces séries a ses avantages et s’opposent totalement l’une à l’autre. Les clichés de la culture italienne avec le côté totalement romantique que l’on attribue à ce pays, sur fond de décor pastel et de musique douce nous conforte dans un printemps calme et reposant propice aux amourettes. Tandis que la combativité dévastatrice et irréelle des guerriers de Sengoku Basara dans un Japon « pur souche » sur fond de génériques rythmés nous rappelle que le printemps c’est aussi l’excitation et le renouveau. D’ailleurs la 2ème saison de cette série où l’on finit par trouver normal que les personnages montent à flanc de château sur leurs chevaux, se battent dans les airs, ou encore terrassent toute une armée d’un coup de sabre, sera attendue de pied ferme !
L’adaptation du one-shot de Miwa SHIROW Dogs en 4 OAV (Dogs : Bullets and Carnage), dans laquelle l’auteur présentait ses quatre personnages principaux en une histoire chacun, est passée un peu plus inaperçue. David Production a bien réussi son coup avec cette adaptation car en tant que fan du manga j’étais complètement captivée par ces épisodes malgré que je connaisse l’histoire. Le dessin, la réalisation, la musique, tout y est, et on passe un excellent moment, à en vouloir encore plus ! Car il faut dire que ce format est très alléchant, et vu comment c’est beau, on en redemande assez vite.
Ma dernière perle de l’année et non des moindres, dire que j’ai failli passer à côté : Trapeze. Ici, rien n’est habituel excepté les maladies pour lesquelles sont traités les patients. Notre psy est le plus souvent représenté en nounours vert et rose, son infirmière se cale dans les clichés les plus osés du genre et les personnages sont à la fois dessinés, joués par des personnes live ou ont des têtes d’animaux. Les décors sont psychédéliques au possible, et les passants sont découpés dans du carton. Puis, de temps en temps, un présentateur de Fuji TV interrompt la série pour nous expliquer un peu plus en détails la pathologie du patient du jour. Et oui, c’est totalement farfelu, du coup c’était un pari risqué. Et comme souvent, on accroche ou pas. Là, c’est un pari réussi pour moi qui m’ennuie de toutes ces séries conventionnelles qui n’osent plus rien et en deviennent médiocres. Trapèze a tenté l’exact opposé, est allé dans l’extrême, mais tout est parfaitement dosé et les liens entre chaque épisode renforce l’attachement aux personnages. Un excellent anime pour finir 2009.
Emilie
2009 s’annonçait d’emblée pour moi comme une année de vache maigre en terme de séries. Je n’avais effectivement que peu de temps à accorder à la japanime (du moins cette année en tout cas), et très peu de choses ont su attirer mon attention. Mon bilan 2009 est donc loin d’être réjouissant, avec seulement trois séries qui m’ont marqué. Au sommet du podium trône sans mal Fullmetal Alchemist : Brotherhood. Traitez-moi de fanboy autant que vous le voulez, mais c’est pour moi la meilleure série de 2009, doublée de la meilleure adaptation de shônen manga que je connaisse (Naruto, Bleach, prenez-en de la graine !). J’aimais bien la première série, mais j’aime encore plus le manga ici adapté à merveille. Et voir un si beau travail accompli sur tous les plans, on a juste envie de dire « Merci ! ». Je crois que ça faisait longtemps que je n’attendais pas aussi frénétiquement les sorties (en streaming légale en plus !) d’une série japonaise. Vraiment merci Bones (et Dybex au passage…).
Les deux autres séries sont loin d’être des hits en puissance, mais elles ont contribué à égayer mon quotidien. La première est, à ma grande surprise, Maria+Holic. Oui, j’ai aimé cette série ecchi débile qui retrace les mésaventures d’une lesbienne complètement givrée dans une pension religieuse féminine, accompagnée de travesti sadique (ouais je sais, je crains !). Faut dire que le boulot du studio SHAFT m’a très largement permis de visualiser cette série. Viens ensuite la très jolie série Kimi ni Todoke. Ca colle aux dents, c’est tout rose, c’est tout mignon, et j’aime ça. J’aime Sawako est son côté naïf à baffer, j’aime Shota et sa « fresh attitude », j’aime la musique, les décors… Ma petite brise légère entre deux combats d’alchimistes.
Après pour les déceptions, la liste est malheureusement longue : au top Shangri-La, en qui je croyais à fond et qui devait me réconcilier avec Gonzo… ben c’est raté. Eden of the East, que tout le monde vénère mais à laquelle je n’ai absolument pas accroché. K-ON, Pandora Hearts, Ride Back… tant de séries que j’ai commencé dans l’espoir d’altérer ma soif de qualité. Peine perdue. Pas dit que je ne leur donne pas une seconde chance d’ici quelques mois, mais il est clair que le tout manque cruellement d’un détail : l’envie de voir la suite. Ben ouais, Eden of the East est sympa à regarder ; mais si à la fin de l’épisode 2, je n’ai aucune envie de mater l’épisode 3, c’est qu’il y a un problème.
Mauvais bilan pour moi donc que cette année 2009, même s’il est vrai que je ne lui ai peut être pas donné toutes ses chances. Mais à côté de la très bonne année 2008, elle fait quand même pale figure. Seul avantage : 2010 ne pourra être que mieux ! Croisons les doigts…
AngelMJ
Il y en avait pour tous les goûts en 2009. Pourtant, j’ai abandonné en route quasiment toutes les séries commencées : pas le temps… ni l’envie. Pourquoi perdre quatre heures de sa vie devant une série tout juste moyenne ? Autant se rabattre sur deux bons films en DVD. Je me concentrerai ainsi sur deux animes : un succès (attendu) et une grosse déception (prévisible).
Je m’excuse d’avance pour mon conformisme mais Eden of the East est à mon sens la seule chose vraiment marquante de l’année passée. Une oeuvre attachante, autonome (pas de manga en amont), courte (11 épisodes), artistiquement superbe (chara-design original de Chika « Honey & Clover » UMINO et bande originale de Kenji « Ghost in the Shell » KAWAI… rien que ça) et, cerise sur le paquebot, techniquement parfaite. De la science-fiction à la fois pleine de mystère et ancrée dans notre réalité, à mille lieux des récits de combats entre mechas ou des trips post-apo. Vivement les films.
Au rayon des craquages 2009, j’appelle The Sacred Blacksmith à la barre, dernière production du studio Manglobe (Michiko to Hatchin). Exceptée une chouette animation qui parvient parfois à retenir notre attention lors des combats, on s’ennuie. C’est le genre de série que l’on suit d’un oeil en faisant d’autres trucs. Beaucoup de parlote donc, mais pas de profondeur pour autant (univers ou personnages). Les auteurs ont préféré jouer sur un humour ecchi à deux cents yens qui n’est pas totalement assumé visuellement. On peut même pas se rincer l’oeil. En bref, de la fantasy de supérette.
Pour le reste, j’apprécie comme beaucoup la nouvelle série Fullmetal Alchemist. Dans la ligne de Totoro, Ponyo sur la Falaise apparait comme un excellent film pour enfants, signe que le vieux Miyazaki sait encore y faire. Enfin, K-ON et Ride Back m’ont plu sans me laisser de souvenir impérissable.
El Nounourso
2009, 2009, 2009. Contrairement à Beetlejuice, on aura beau le prononcer trois fois, on n’obtiendra pas pour autant une année d’anime hors du commun. La japanimation continue à piquer du nez. Et pas de pilote américain héroïque en vue pour l’atterrissage en catastrophe en Mer du Japon.
Eden of the East restera à mes yeux la série de l’année. Réalisation ambitieuse, design original et agréable, format court et efficace, le seul défaut réel serait à mes yeux la conclusion capillotractée. C’est donc un nouveau coup de pied dans la fourmilière de Kenji KAMIYAMA et surtout sa passe de trois après les excellents Ghost in the Shell – Stand Alone Complex et Seirei no Moribito. Au final, Production I.G. continue à s’imposer comme l’un des leaders du renouveau de la japanimation.
Mais son concurrent direct vient de lui mettre encore deux longes d’avance, j’ai nommé Bones. Je ne reviendrai pas sur l’excellent Fullmetal Alchemist : Brotherhood, déjà encensé par AngelMJ. Mais Tokyo Magnitude 8.0, que je n’avais pas venu venir, est aussi une excellente série qui m’aura fait réveiller certaine émotions présumées oubliées (comprendre « chialer comme une écolière ») grâce à une réalisation exceptionnelle et un scénario, qui bien que manquant d’ambition, vise juste.
Très personnellement, j’ai aussi adoré le film Afro Samurai. Design décalé, doublage génial, scénario digne d’un nanar de génie, Afro Samurai reste le signe d’un choc des cultures savoureux. Je n’arrive pas à me départir d’une sensation tarantinesque en fin de visionnage. Le sang coule à flots, les clichés sont ici efficaces. Un chant du signe de Gonzo qui se transforme en trip intégral.
Par contre, côté déception, Basquash! laisse un goût amère. Très attiré par les bandes-annonces tapageuses d’un univers hip-hop et sport prometteur, je me suis lassé de personnages trop stéréotypés et d’un scénario qui s’est mis rapidement à battre de l’aile. Mais Satelight, qui signe aussi Guin Saga, reste la révélation de l’année. Un studio à surveiller de près.
Ensuite, sans revenir sur ce qui a été dit, et pour finir sur une note de pessimisme parce que c’est bon, une déception en forme de coup de gueule : Ponyo, la détestable petite sirène. Les studios Ghibli ont fini de me décevoir, ma passion pour Miyazaki est mise à mal et Ponyo est devenue ma plus grosse déception animesque toutes catégories confondues. Très utile en temps de crise, comme cible de fléchettes au-dessus du bureau.
Allez, on y croit : 2010, 2010, 2010.
Vit Zayder
23 commentaires
Vous avez tous des goûts douteux !
ET QUEEN'S BLADE HEIN ?!
Personne ne parle de Queen's Blade ! :(
Ah et j'oubliais : Queen's Blade sucks :)
J'ai regardé 2 épisodes et rien que de les voir faire des sauts de 10m avec des combats plus flashy que DBZ, ça m'a découragé.
Peut être que c'est dû au fait que quand je regarde une série sur une période historique je m'attends à des comportements cohérents ?
Ok je vais persister dans cette série donc :)
Sinon Emilie n'a pas mentionné Canaan !?
Ouiiiinnnn, allbrice, tu ne me lis pas, jsuis déçue!
Ils m'ont forcé, j'ai été obligé de choisir de quels anime parler. Fallait me cadrer apparemment lol
Enfin je suis faible donc j'y reviendrai tôt ou tard...
Une déception pour moi cet Haruhi 2 dont la seule utilité était de faire patienter les fans en attendant le film ... tant attendu.
J'ai ri au titre.
J'ai passé de bons moments avec Phantom et The Book of Bantorra (que personne n'a cité).
En wishlist, je conserve Tokyo Magnitude 8.0 pour les temps de disette.
Interesser vous a Shinrei Tantei Yakumo qui pour moi est de trés bonne qualité
Mais qui est sorti à l'automne 2010... Après ceux qui ne lisent pas l'article, ceux qui ne lisent même pas le titre. *Clap Clap*