De temps en temps, j’aime bien me faire une daube. Allez savoir, c’est peut être le reflet d’une part masochiste de mon subconscient, toujours est-il que j’aime par moment perdre mon temps à regarder une série qui sent la merde à trois kilomètres à la ronde. Mon choix s’est porté sur la série 07-Ghost suite à cet article dont les différents commentaires ont, au fil du temps, attisée ma curiosité. Me voilà donc en possession des 25 épisodes, mon paquet de chips et beaucoup de temps à perdre, afin de savoir si 07-Ghost sera la daube qui détrônera la place de Dragonaut : The Resonance dans mon cœur. Quelques jours plus tard, le verdict tombe : 07-Ghost est une série affreusement mauvaise. Mesdames, messieurs, que le massacre commence !
Je ne vais pas trop m’attarder sur la forme car finalement, il n’y a pas grand chose à en dire. Dans l’ensemble, c’est visuellement assez classique en terme de choix de couleurs et de décors, mais rien de bien vilain. Le charadesign se veut quand même assez ciblé avec des personnages au look très bishônens, destinant d’emblée la série à un public plus féminin (surtout que la série contient un casting à 98% masculin, mais nous y reviendrons…). Après, ça ne m’a pas gêné outre mesure, mais c’est ma faute, je lis beaucoup de trop de CLAMP…
Niveau musique, c’est un peu le même constat, la BO ne semble pas dégueulasse, juste banale. On repère ici et là quelques pistes un peu plus marquantes que les autres, mais rien qui ne pourrait pousser le spectateur à télécharger acheter l’OST pour une écoute à part. Je ne m’attarderais pas non plus sur le duo opening-ending qui à l’image de l’ensemble de l’OST, s’écoute durant le visionnage de l’anime, mais c’est tout.
Ho ? J’entends qu’on se plaint dans la salle. J’avais parler de massacre et là, je joue la sainte nitouche. Qu’il n’y ait pas de malentendu, 07-Ghost est mauvais, mais définitivement pas sur la forme. Cette dernière subit finalement les tars de son histoire plus qu’autre chose car, sauf si vous êtes allergiques aux personnages androgynes, l’ensemble de la série est plutôt joli et ça c’est tout à fait défendable. Mais alors le reste, alors là, c’est vraiment du grand n’importe quoi.
Pointons du doigt le principal coupable qui range la série dans le rayon des daubasses : l’univers. Oui, l’univers de 07-Ghost est un plantage magistral qui plombe irrémédiablement l’ensemble de la série. Pour tout vous dire, les auteurs ont tellement piochés à droite et à gauche que l’on se retrouve avec une espèce de bouillie infâme des plus disgracieuses. Jugez plutôt, dans 07-Ghost vous croiserez dans le désordre une magie avec des mots dans une langue inventée, des méchas, des prêtres qui portent le voile, une sirène poilue, des anges, la mort, des références à la religion chrétienne, orientale, hébraïque et à la mythologie grecque, des mots en anglais, en allemand, des esprits flottants, des yeux dans les mains, des animaux imaginaires… et le tout posé là comme votre dernière grosse commission, sans la moindre explication.
Ma liste ne vous choquera peut être pas outre mesure, mais c’est un verdict sans appel lorsque l’on se tape l’intégrale d’une traite : c’est le bordel. Et à vouloir bouffer à tous les râteliers, la série perd tout crédibilité car rien ne justifie l’apparition de tous ces éléments fantastiques en un seul et même lieu. Nous en venons donc à la deuxième tar de la série : le scénario.
Il est tout de même malheureux dans notre cas de finir la série et de se poser sérieusement la question à la fin du 25e épisode : mais… c’était quoi l’histoire finalement ? En fait, ne nous leurrons pas, 07-Ghost n’a pas de scénario, en tout cas ne sait pas donné la peine de chercher à en développer un. Mais du coup me direz-vous, il se passe quoi dans cette série ? Et bien… rien de particulier. L’action (avec des très grosses guillemets) se déroule exclusivement dans une église où nous suivons les déboires psychologiques du héros Teito Klein, en compagnie des fameux prêtres voilés, alors que visiblement le jeune amnésique (comme c’est original…) semble renfermer un grand pouvoir (comme c’est original bis…) qui pourrait changer la face du monde, monde donc qui semble se limiter à la fameuse église, aussi grande que le Louvre (avec pièces cachées bien sûr)…
Bon allez, je suis méchant, bien sûr que le monde est plus grand, mais ça on ne le saura que dans une éventuelle saison 2 vu que la série s’arrête au moment où Teito décide enfin de quitter cette fichue église pour aller chercher des réponses sur son passé. Et c’est là qu’on se dit que le studio Deen s’est bien foutu de notre gueule vu que ça, c’est ce que l’on aurait bien voulu voir dans la série ! En même temps, il ne fallait pas se leurrer vu la lenteur à laquelle l’histoire est développée, malgré les nombreux raccourcis scénaristique opérés pour gagner quelques minutes et au passage, se passer de quelques explications (genre ils ont oublié des bouts du story-board que ça ne m’étonnerait pas…).
En gros, univers bordélique et scénario inexistant, il ne restait finalement que les personnages pour essayer de rehausser le tout. Et ben non, même pas. Comme dit plus haut, le casting est anormalement constitué du majorité de personnages masculins, tous plus beaux les uns que les autres, histoire de faire plaisir à tout le monde. Aucun ne possède de caractère qui sort de l’ordinaire, on nous ressort toujours les mêmes et on espère qu’une alchimie va naître. Force est de constater que non, ça ne fonctionne pas. Tout est dans la répétition, le sur joué, le rejoué à l’infini… Teito chouine, Frau râle, Castor (oui, un perso s’appelle Castor) frappe Frau, Labrador (Oui! Un personnage s’appelle Labrador !!) parle aux fleurs… Je ne vous fais pas un dessin, je suis sûr que vous comprenez où je veux en venir.
Rajoutez par dessus cela une fâcheuse tendance à virer le tout au shônen-ai (normal vu qu’il n’y a que des hommes), même si dans le genre j’ai vu bien pire. En fait, l’amour n’est pas du tout au centre de l’histoire, la loyauté et l’amitié semblant être plus les sujets de prédilections des personnages. Et de ce côté, j’ai envie de dire « pourquoi pas ? »… Les auteurs n’ont en effet pas poussé les éventuelles relations homosexuelles si loin que ça, et les quelques sous entendus se limitent à un nombre très restreint de personnages (whoa… serais-je entrain d’énumérer une qualité ? Peut être bien…).
Tout ça pour dire que je suis finalement heureux, car 07-Ghost est bien la daube tant espérée et que j’ai vraiment pris un plaisir sadique à la regarder, rien que pour me moquer d’elle. Après, je peux cependant comprendre que cela puisse plaire à un certain public, mais le manque de cohérence dans l’univers et l’absence évidente de scénario la rende tout de suite risible. Dans un sens, une part de moi même se dit que c’est dommage car mine de rien, quelques points auraient pu devenir intéressant si mieux développé, comme le fait qu’un anime parle de religion de manière positive et que l’on a presque envie de croire à l’amitié sincère entre tous ces personnages masculins. Mon verdict pour la série de Deen sera donc un gentil petit 3/10, car c’est tout de même moins pire que Dragonaut, mais en même temps, ça reste passablement mauvais.