Critique de l'anime Aku no Hana

Ayant récemment visionné des séries animées vraiment différentes les unes les autres, je souhaitais poursuivre dans l’originalité. Je me suis intéressé à Aku no Hana grâce notamment à son synopsis et également à son style graphique bien particulier.

Genre : drame psychologique.

L’histoire

Nous suivons ici l’histoire de Kasuga, un jeune adolescent amoureux de Saeki, une camarade de classe. Kasuga est un jeune homme qui adore lire et dont son livre préféré se trouve être Les fleurs du mal (Aku no hana) de Baudelaire. Un jour se retrouvant seul dans cette classe après les cours, il se retrouve face aux vêtements de sport de sa camarade. Entendant un bruit et pris ensuite d’une pulsion, il emporte avec lui les vêtements et se précipite chez lui. Nakamura, une camarade de classe particulièrement étrange et en retrait de tous, ayant vu toute la scène, va de ce fait, passer un « contrat » avec Kasuga, lui promettant en échange de ne pas dévoiler ce secret au grand jour.

Tout au long de ces 13 épisodes, le suspense et la tension montent crescendo. On suit ici les relations entre Kasuga, Saeki et Nakamura dans une ambiance dérangeante. Des scènes sont particulièrement marquantes notamment à partir du milieu de l'anime où le scénario va s'accélérer. Cette histoire pose différentes questions concernant beaucoup de sujets à savoir, l’éducation des enfants/adolescents, la persécution dans les écoles, le respect des autres, la violence psychologique et physique, la manipulation, l’amour, le sexe, la recherche de soi,…

Les personnages

Kasuga : c’est un adolescant torturé. Plongé dans son univers et ses livres, c’est une personne sensible et timide qui a du mal à s’affirmer au sein de sa classe. Secrètement amoureux de Saeki, il l’a voit comme sa muse, son ange et rêverait d’un amour platonique avec elle.

Saeki : c’est une adolescente modèle. Studieuse, douce et jolie, elle a d’excellents résultats scolaires et est très appréciée par ses camarades.

Nakamura : c’est une adolescente mystérieuse. Elle est isolée de tous les élèves de la classe. Elle a des mauvais résultats scolaires, c’est une personne étrange et manipulatrice. Dans cette histoire, Nakamura va jouer avec l’esprit et les nerfs de Kasuga, le considérant comme un individu pervers. Elle le forcera à commettre des actes tordus et dérangeants impliquant la douce Saeki.

L’évolution des relations entre ces trois personnages principaux est très particulière et intéressante à suivre pendant ces 13 épisodes. Je ne vous dévoile rien de plus car il se passe tellement de choses que je préfère vous laisser découvrir. L’aspect psychologique et mental est ici très marqué, parfaitement bien développé et mis en scène.

Art/design

Le style se démarque des autres séries que j’ai pu visionner jusqu’à présent. En effet, l’animation fait appel à la rotoscopie. C’est un style qui permet d’animer des personnages (mouvements, expressions) de manière plus réaliste et plus fidèle à la réalité. J’ai pu m’apercevoir que ce sujet faisait beaucoup parler sur la toile autour de cette série, je vous laisserais donc juger par vous-même.

Mes impressions : je trouve ce choix parfaitement approprié pour le thème traité. On suit une partie de l’adolescence de Kasuga dans ce drame psychologique, la rotoscopie permet une immersion immédiate dans le quotidien de cet élève et apporte une certaine maturité au propos. Pour une adaptation d’un manga, certes les graphismes sont différents et peu fidèles (les personnages font moins « attirants » et moins jeunes que dans le manga), mais la réalisation de l’anime est excellente. Le seul point négatif que j’ai trouvé, c’est que ça manque un peu de fluidité dans les mouvements, espérons qu’ils améliorent la technique.

La réalisation

Si on regroupe les 13 épisodes ensemble, alors je peux dire que cette série est très bien rythmée, mélangeant suspense, drame, tension, émotions et réflexion. Ne vous attendez pas ici à de l’action violente, mais à une ambiance dérangeante à chaque épisode, parfois oppressante. Je me suis senti, à de nombreuses reprises, impuissant face à ce spectacle, comme un parent se sent quand il voit que son enfant est déprimé et que rien ne peut le raisonner. Tout est fait pour nous immerger dans le malaise ressenti par ce jeune homme perdu, manipulé et torturé, en jouant en permanence avec nos émotions (si vous êtes un minimum humain bien sur).

La musique

L’OST est excellente, aussi bien opening, ending, sons et musiques d’ambiance. Plutôt des rythmes lents, des sons souvent réutilisés dans différentes musiques. La plupart du temps composée au piano et/ou de nappes simples, elle est peu présente mais correspond très bien à l’univers de l’anime. A mon avis certaines personnes trouveront l’ending étrange (les voix robotiques) mais, pour ma part, je l’ai trouvé intelligemment composé et adapté en fin d’épisodes.

Pour résumer, le «cœur» de l’anime est composé de musiques minimalistes et expérimentales qui interviennent ponctuellement dans les moments propices. Ceci accentue, à mon sens, le côté réaliste et immersif souhaité.

Public : jeunes adultes et adultes.

Les conclusions

Cette série m’a vraiment intéressé comme j’avais adoré le J-Drama «Life» (adapté du manga Keiko Suenobu) qui traitait lui aussi des persécutions et des côtés noirs de l’école. Aku no Hana «les fleurs du mal» est un excellent drame psychologique, inspiré du recueil de poèmes de Charles Baudelaire et faisant notamment référence à celui-ci «A celle qui est trop gaie», nous plonge dans un univers sombre et complexe au cœur de l’adolescence perturbée de jeunes personnes. La fin nous annonce clairement une seconde saison. Je suis impatient et certain que la suite sera très intéressante. Avec une meilleure fluidité dans les mouvements, l’ensemble aurait été parfait.