Critique de l'anime Black Cat

Lorsque j'entamai tout guilleret les premiers épisodes de Black Cat, je me disais, telle une naïve biche se jetant dans le terrier du grand méchant loup, "tiens cet anime à l'air plutôt sympa, le héros est assez sombre et charismatique, et l'ambiance noire est assez réussie, vivement la suite!" C'est en tout cas l'impression que peuvent laisser les premiers épisodes. Or, car il y a un or, ma désillusion fut grande une fois cet alléchant prologue achevé.

En effet, il semble que l'événement qui bouleverse notre jeune héros ait sur lui l'effet qu'a une émission d'Arthur sur les masses grégaires, le décervelage le plus profond, au point de supplanter ses boutons de veste par des sortes de pancakes. Tel le beau prince se transformant en crapeau (ou l'inverse je ne sais plus^^), notre héros voit son aura se ternir d'un coup brusque, ce qui déteint fortement sur les autres personnages. Seul Sven trouve grâce à mes yeux, du fait de ce mélange (bouillie?) qui est fait entre l'instinct paternel et l'esprit d'aventure, conférant une dimension plus fouillée (foullie?) au personnage. Les autres personnages (tous les personnages en fait) souffrent d'un chara design à la limite du catastrophique (non non ils ne sont pas que conventionnels, ils sont aussi hideux, surtout celui avec les cheveux roses). La galerie de personnages est assez étendue, mais on ne peut pas dire qu'il en soit autant de la palette de personnalités (ternes), l'intérêt en donc réduit. L'animation est plutôt positive quant à elle, ce qui ne suffit pas à relever le niveau, le reste ne suivant pas (les décors sont également on ne peut plus fades).

Le scénario est fait de grosses ficelles, tantôt efficaces, certains épisodes se laissant regarder en sandwich entre le JT de 13H de Pernaut et 30 millions d'amis, tantôt indigents et sans intérêt (ne méritant même pas d'être regardés pendant la pub de la star ac'). Le summum est atteint (et c'est peu de le dire) lors des quelques épisodes finaux. C'est bien simple, on croirait faire face à l'émission politique Mots Croisés, ça part dans tous les sens, on ne comprend rien, ça veut paraître intelligent alors que c'est digne d'une réflexion "café du commerce"....

En bref, la biche que je suis, innocente et naïve, s'est faite avoir dans le terrier du grand méchant loup, ou plutôt du grand méchant publicitaire nippon qui a engagé deux stagiaires et trois amputés des mains (et de l'imagination) afin de réaliser cette adaptation baclée (je précise que je n'ai jamais parcouru la version manga). Les premiers épisodes sont regardables mais la suite est sans intérêt, je ne peux donc que vous conseiller de ne pas vous ruer sur cette série (sauf si vous n'avez rien d'autre sous la main, c'est toujours mieux que de regarder Arthur^^).