Black Rock Shooter : The Matrix version Gothic-Lolitas
Black Rock Shooter (BRS) fait partie de cette gigantesque catégorie d’animés très attendus par la communauté des mois avant sa parution, et qui, une fois diffusés, tombent dans l’oubli le plus total. Heureusement je suis là pour rappeler à vos bons soins l’existence de cet OAV à l’aspect alléchant... A première vue.
Une fois n’est pas coutume, on va faire ça dans les détails.
Chara-design :
Chacun sait que ce qui a fait le buzz autour de cet anime bien avant qu’il ne soit sorti, c’est que le dessin des personnages est l’œuvre d’un certain Huke, dessinateur japonais pour le moins talentueux. Les personnages du monde réel ne sont pas particulièrement bariolés, ce qui est un bon point car ils (ou plutôt elles, car il n’y a aucun personnage masculin) tranchent avec les personnages de la Matrice. Dans celle-ci, force est d’admettre que j’ai trouvé BRS et Dead Master belles à pleurer, surtout BRS en fait. Je ne connais pas trop le travail de cet Huke mais il a parfaitement compris ce que j’aime voir. Rien à redire, c’est presque parfait. 9/10
Décors :
même constat, les décors dans le monde réel sont simples et très peu originaux (le lycée, la chambre de Mato, le lycée, le lycée, le lycée…), tandis que ceux dans la Matrice sont excellents. Les japonais, c’est bien connu, adorent les symboles judéo-chrétiens qu’ils utilisent à outrance dans leurs œuvres sans trop les comprendre vraiment. Ici, on verra une grande plaine plantée de croix en pierre, et les combats se dérouleront dans une cathédrale gothique. Ces décors, qui m’ont rappelé D.Gray-Man, m’ont bien plu en ce qu’ils, encore une fois, tranchent complètement avec ceux blancs et propres du monde réel. Dommage qu’on n’en voie pas assez. 7/10
[b]Animation :[/b]
Bluffant. le studio Ordet est très jeune mais ils ont mis le paquet. Ca bouge, ca vole, c’est fluide. Les scènes de combats sont chaque fois un grand moment d’action animée. Amusant de voir qu’en 50 minutes un studio sorti de nulle part met la misère à toute la production japonaise actuelle ^^. Dommage là aussi que ce soit si court… 8/10
Musique et voix :
Marrant de voir que ce qui a fait la genèse de cet anime est une chanson de Vocaloid alors que l’on n’entend pas de Vocaloid dans l’anime. En même temps, si j’avais entendu une de ces horreurs j’aurais éteint le son et me serais lavé les oreilles fissa. Du coup la musique est très convenue et on aura plus droit à un fond sonore qu’à un vrai thème. Pareil pour le générique, à base de soupe J-Rock comme on en entend tellement. 4/10
Univers :
Nous y voilà. Ce que l’on comprend au bout de l’anime c’est que l’univers de BRS se compose du monde réel, celui que nous connaissons tous, et de la Matrice (j’appelle ça comme ça). Dans ce monde alternatif des fillettes trop bien habillées pour leur jeune âge se mettent sur la gueule avec des armes et des techniques encore plus abusées que dans Bleach. L’issue des combats entre les filles semblent avoir un lien avec ce qui se déroule dans le monde réel, mais je ne spoile pas plus… en tous cas, le manque d’explications au début est difficile à avaler et on sent tout de suite que finalement, on s’en fout. 5/10
Histoire :
Le point noir. Quand moi et la personne qui me tenait compagnie avons commencé à regarder « Mato entre au lycée, Mato cherche des amis, Mato va au club de basket, Mato adore admirer le panorama en rentrant chez elle… » Nous étions partagés entre le rire et l’affliction. La suite de l’histoire avec Yomi puis Yuu est incroyablement prévisible, et finalement très convenue. En même temps un unique OAV de 50 minutes c’est un peu juste pour nous refaire The Matrix. Mais dans ce cas pourquoi ne pas couper les (très) nombreuses scènes inutiles dans le monde réel et apporter un peu de corps à l’histoire ?... Comment ça les spectateurs n’en auraient rien eu à foutre ? 4/10
Mise en scène :
BRS utilise un procédé extrêmement courant en japanime, et utilisé dans certaines séries TV ou films. Pour compenser leur histoire bête à manger du foin, les scénaristes décident de complexifier la mise en scène histoire de faire croire au spectateur que finalement ce qu’il regarde est très intelligent et très compliqué. Seulement dans BRS ça ne prend pas du tout. Ainsi l’OAV se compose d’alternances entre le monde réel et la Matrice, sans qu’aucune transition ne soit faite. On voit Mato discuter peinard avec sa pote puis la seconde d’après on voit les deux même personnages se battre à mort dans des tenues empruntées aux cosplayeuses de la JE… WTF ?
En réalité, si j’ai bien compris, les événements qui se déroulent dans la matrice sont situés chronologiquement après ceux du monde réel. Mais c’est déjà trop spoiler que de révéler cela.
Ajoutons à tout cela quelques scènes bien zarb, comme la scène du tout début à laquelle on ne comprend rien, et la scène post-générique qui rajoute encore à la bizarrerie du scénario.
5/10
Personnages :
Stéréotypes bonjour ! Mato est du genre pile électrique / tête à claques comme on en connaît plein, et Yomi est son exact opposé, la fille sage et réfléchie à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Le fait que l’on ne voit que des filles ne m’a pas gêné, après tout pourquoi inclure un mec s’il ne sert à rien ? Et puis il apparaît évident que le chara-designer s’amuse plus à dessiner des filles (et moi aussi je m’amuse plus à en regarder ^^). 6/10
Casting :
La raison d’être de cet anime est son casting. BRS (le personnage) a été créée dans le cadre d’un clip d’une chanson de Miku Hatsune, la gamine aux cheveux verts qui se donne du plaisir avec un poireau. Ne me demandez pas comment d’une chanson chantée par un logiciel vocal on a pu aboutir à un OAV de près d’une heure, c’est un des grands mystères du merchandising nippon. Sinon je remarque que la voix de Mato est interprétée par Kana Hanazawa, qui donna de la voix dans des séries très récentes comme DRRR !, Oreimo, Fractale ou encore Steins;Gate. 7/10.
Originalité et intérêt :
(j’avoue que cette partie est un peu artificielle) j’attendais énormément de cet anime, tout simplement parce que le dessin des personnages m’avait tapé dans l’œil. Je me suis retrouvé avec ce qui n’est finalement qu’une adaptation d’un produit dérivé d’un produit lui-même dérivé. N’ayant ni le courage ni l’envie de découvrir l’envers du décor, je me contenterais de ces 50 minutes d’animation pas très intelligentes mais particulièrement bien réalisées. 6/10
Un peu de calcul maintenant… Mhmm oui, je retiens 2… ça nous donne 61/100, soit 6/10. C’est beau l’arithmétique.
les plus
- C'est court
- Ça bouge bien
- Chara-design particulièrement stylé
Les moins
- Ça ne raconte rien
- Et en plus ça le raconte mal
- trop de blabla, pas assez de combats