Critique de l'anime Bokurano

» par topachook le
23 Décembre 2008
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C’est avec une certaine réticence que j’exprime mon avis sur Bokurano. D’un coté je ne regrette absolument pas de l’avoir vu, mais d’un autre coté cet anime a été très loin de confirmer la qualité scénaristique et l’intensité dramatique que faisait miroiter les débuts tonitruants de l’anime. C’est pour cela qu’il fait partie des animes qui m’ont le plus déçu, ce qui veut dire aussi qu’il fait partie de ceux dont j’avais beaucoup espéré et que j’aurais pu beaucoup aimer.

Bokurano est un anime qui ne sera pas du gout de tout le monde et partagera les avis entre l’adhésion et la répulsion. Les férus d’actions et les âmes trop sensibles (il faut quand même un minimum de sensibilité pour apprécier cet anime) n’aimerons probablement pas. L’ambiance y est lourde, extrêmement triste, dérangeante et frise à quelques moment le malsain. L’auteur, Mohiro Kitoh se livre à une véritable torture psychologique des protagonistes digne parfois du marquis de Sade.

L’histoire débute quand quinze enfants en voyage scolaire pénètrent dans une grotte au bout de laquelle ils auront à faire inconsciemment le choix le plus terrible de leurs vies, un choix qui les transformera malgré eux en héros de l’ombre et martyrs de l’humanité.

Les huit premiers épisodes me semblent les meilleurs. Pour ceux qui adhèrent à l’ambiance, ces épisodes regorgent de découvertes souvent choquantes et nous plongent dans une ambiance des plus pesantes. C’est aussi il me semble les épisodes les plus poignants, les plus saisissants (je pense directement aux épisodes 7 et 8).

Ensuite et jusqu’au treizième épisode, l’anime bascule dans un schéma assez entendu (certains le trouverons répétitif) ou le compte à rebours macabre continu à fonctionner efficacement mais sans l’effet de surprise procuré par les premiers épisodes. En intensité dramatique ces épisodes m’ont semblé tout de même faire figure honorable et même si les récits de vie des enfants perdent un peu de poignant, ils y gagnent en beauté.

Vient enfin la partie que j’ai jugé la plus décevante de l’anime. Alors que certaines révélations nous laissent croire que l’intrigue prendra un réel essor, on se découvre coincé dans une suite vaseuse d’autant plus décevante et affligeante qu’elle enfermait de nombreuses bonnes idées mal exploités ou liquéfiés dans un trop grand nombre d’épisodes. Pire encore, le scénario s’éloigne franchement de l’état d’esprit qui prévalait jusqu’alors pour se corrompre dans des leçons de morales qui jurent avec le début de l’anime.

Les physiques des personnages sont très semblables pour certains, particulièrement les personnages féminins. Toutefois, tous les personnages se distinguent par des personnalités propres, attachantes pour la plupart et choquantes pour certaines. Ceux qui voudront des héros cools et très charismatiques seront certainement déçus, même s’il y a beaucoup de courage dans cette série. Ceci ne me semble pourtant pas un travers ou une défaillance puisque c’est surtout dans l’aspect dramatique de la situation et son incidence sur les quinze enfants que réside le principal intérêt de l’anime.

Le design des méchas même s’il tranche avec ce qu’on peut voir dans d’autres séries est tout de même décevant. Si on ajoute à cela une animation 3d très limité et des combats rivalisant de lenteurs, il devient évident que ce n’est pas pour la beauté des méchas et l’intensité de leurs combats qu’on endurera les 24 épisodes.

Je me rends compte que pour un anime qui m’a beaucoup marqué, je viens d’en dire beaucoup de mal. C’est pour cela que je terminerai sur une note positive. Bokurano, malgré ses travers, son manque de souffle, reste un des animes les plus originaux que j’ai eu a voire durant cette année et qui malgré l’arrière goût amère de gâchis qu’il m’a laissé à eu le mérite de me procurer d’intenses émotions. L’opening m’a complètement envouté, avec des paroles qui correspondent parfaitement au contenu, un des rares openings d’animes (avec celui de Gankutsuu et de Baccano) que j’ai réécouté à chaque épisode.

Ce n’est peut être qu’une fausse impression (je n’ai pas encore lu le manga), mais je pense que Bokurano est une adaptation défaillante et décevante d’un manga qu’il faut absolument joindre à toute mangathèque (il est déjà sur ma wishlist). On sait déjà que Gonzo s’était donné le droit de changer le déroulement de l’histoire et je viens de confirmer cette impression avec un membre qui lit actuellement le manga.

A tous ceux que la violence morale, les situations psychologiques extrêmes et les histoires tristes ne rebutent pas. A tout ceux pour qui une très bonne moitié d’anime reste toujours bonne à regarder je vous conseil cet anime (au moins les trois premiers). La meilleure chose à faire étant tout de même d’essayer le manga.

Ma main s’apprête à donner un 6, mais mon cœur proteste et bat pour un 7. Je tergiverse, j’hésite, la joue à pile ou face et ça donne …un… 7 et finalement j’opte pour un …6

Mais quelques jours plus tard, je donne un 7 (parce que malgré de nombreux défauts, il reste un de ceux qui m'ont le plus marqué)

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

topachook, inscrit depuis le 28/11/2008.
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