Critique de l'anime Boogiepop Phantom

Boogiepop Phantom est de la même trempe que Serial Experiments Lain (dont le peu que j'ai vu m'a tout de suite conquis), mais il serait traître de le considérer comme une pâle copie. En effet Boogiepop Phantom est un anime très expérimental, mais qui ne manque pas de marquer le spectateur avec une atmosphère étouffante et mélancolique, où se débattent des adolescents en souffrance qui semblent vouloir quelque chose dans cette existence qui les happe sans douceur. L'histoire suit ainsi un cheminement tortueux où se mêle bruits métalliques, mélodies électroniques assez flippantes, sons d'ordinateur et surtout, un clair obscur oppressant qui entoure les personnages... jusqu'au dernier épisode, le seul à être en couleur. Cette décision ramène à dire que le chemin pour trouver la réponse s'est "éclairé" et que maintenant, il est temps d'aller de l'avant après cette terrible aventure.

Boogiepop Phantom n'est pas peut-être pas assez grand public, et il faudra sans doute revoir l'anime pour en comprendre toute la complexité. Aucun personnage n'est omis, chacun possède une histoire, un passé douloureux, un mystère qui finira par éclater. Avec au passage une critique acerbe de la société japonaise et une belle peinture des problèmes adolescents (grossesse précoce, suicide, dépression, isolement, obsession, mondes virtuels). Sans nul doute que le manque de précision pourrait en agacer certains, mais pour moi le compte est bon, Boogiepop Phantom est réellement un anime à voir, ne serait-que pour son ambiance très spéciale mais dans le fond, très originale.