C'est possible de me rembourser le temps que j'ai perdu ?

» Critique de l'anime Mirai Nikki par spinster le
15 Août 2015

Par le passé, on m’a vendu Mirai Nikki comme étant un excellent survival game qu’il fallait absolument voir si l’on est fan du genre. Cependant, la réalité est tout autre. En fait, Mirai Nikki fait partie de ce genre d’anime binaire, un peu comme l’est School Days : Soit on adore et on idolâtre, soit on déteste et on subit. Dans mon cas, « subir » est exactement le genre de verbe qui décrirai mon état lors du visionnage de cet anime.

L’histoire nous parle donc d’un gamin de quatorze ans qui se retrouve contre son grès dans un jeu de la mort où le survivant deviendra le prochain Dieu, rien que ça. Mais là où je trouve que l’intérêt se fissure pour ne devenir qu’un amas immonde de bêtises est dans le traitement des personnages. En dehors de Yukiteru et Yuno, les (anti)héros de l’histoire, aucun traitement efficace n’est fait afin que l’on s’attache à un quelconque personnage secondaire, joueur ou non du Mirai Nikki. En dehors d’une petite parenthèse sur leur passé ou leur motivation, ces personnages ne servent qu’à rendre cohérent un ensemble dicté par la relation et le développement du passé de Yuno. Car c’est le genre typique d’anime que je n’aime pas : celui où l’on focalise tout autour d’un seul personnage, et où on a l’impression que l’auteur avance à l’aveuglette ! Premièrement, il faut attendre le dernier quart (voir le dernier cinquième) de l’anime pour voir une évolution chez Yukiteru, le protagoniste que l’on suit 90% du temps ! En attendant, il alterne les phases de pleurnicherie, d’apitoiement et de demande d’aide (sans parler de son doubleur qui a réussi, malgré nous, à retranscrire le caractère pathétique du personnage dans la voix de ce dernier). Autrement dit, son espérance de vie dans cet anime est de 0% MAIS comme l’auteur est sympa, il forme un duo avec Yuno la Yandere tellement peu crédible que quasiment chacune de ces interventions tiennent du whathefuckesque. Pour vous donner un exemple, imaginez une gamine de 14 ans armée d’un pistolet de point en train de descendre quatre membres d’une unité anti-terrorisme, en courant et sans expérience du tir, sans problème (avec une précision quasi-parfaite au niveau létal, soulignons-le). Ça aussi je le reproche à Mirai Nikki ! Avoir des héros jeune pour faciliter les identifications des jeunes japonais, je veux bien car c’est aussi le but du manga mais enchaîner les situations improbables et les retournements de situations comme ça, ce n’est pas légal ! D’autant que la relation entre les deux personnages est logiquement impossible et l’auteur s’arrange pour rendre Yuno aussi humaine que possible en dehors de ses moments où elle est l’illustration parfaite du mot « psychopathe ». Le scénario, quant à lui, est bâclé au possible. Certes on ne perd pas de vue l’objectif mais il semble que chaque personnage attende dans son coin que le duo Yuki/Yuno soit disponible pour en découdre… Sans parler de la cohérence de tout ça qui veut que la police ne s’interroge même pas un minimum vis-à-vis des actions de chacun.

Au niveau de l’animation, là aussi on a le droit à du lourd… Dans le mauvais sens du terme ! Certes, en dehors de Shuffle !, le studio n’a fait que des productions de seconde main (les films dérivés, la sous-traitance…) mais, avec Mirai Nikki, il montre bien que ce petit studio n’a pas le talent nécessaire pour être sur un marché aussi concurrentiel que le secteur de l’animation. Tout le seconde plan est bâclé sur l’intégralité de l’anime (bien que l’arrière-plan soit pas mal… Une faille spatiotemporelle rendrai le second laid au possible ?), ainsi que le design des personnages. Là où l’auteur, dans son manga, a su corriger les erreurs de dynamisme et de dessins au fur et à mesure, Asread enchaîne les erreurs de montage et de dessin, un peu à la manière de Dragon Ball Super (pour rester dans l’actualité). Si vous n’êtes pas convaincu, je vous invite à comparer les explosions de Mirai Nikki et de Code Geass, et les arrière plans avec ceux de Maria-Holic.

Là où l’anime sauve les meubles, c’est avec la BO et les openings. Généralement, un anime se découvre avec les yeux, mais aussi avec les oreilles… Franchement, autant je n’ai pas aimé l’animation et l’histoire qui est conté par Mirai Nikki, autant je suis amoureux de sa BO qui retranscrit bien les moments angoissants, de folie ou même de comédie… Quant à l’opening, j’en suis fan, réellement, et c’est avec plaisir que je l’écoutais à chaque épisode (au lieu de le sauter comme un sagouin, comme d’habitude).

En conclusion, j’ai malheureusement perdu mon temps avec Mirai Nikki, cherchant un anime un peu plus sérieux et mieux traité mais j’y ai découvert une bonne BO. L’anime aurai pu gagner à développer plus longuement les personnages et offrir un vrai final plus travaillé encore que ce zénith du whathefuckesque. D’ailleurs, quand on regarde l’œuvre de l’auteur, on peut voir deux préquel à Mirai Nikki sur les personnages qui, je pense, sont les plus ratés. Peut-être est-ce un aveu de médiocrité et d’incohérence ?

Verdict :3/10
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A propos de l'auteur

spinster, inscrit depuis le 15/09/2007.
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