Que dire... Mirai Nikki est une grosse blague. C'est le genre d'animé dont on a ici tous plus ou moins entendu parler, le genre d'animé que je pensais pouvoir regarder jusqu'au bout sans problèmes. Mais dès les premiers épisodes, je me suis surprise à sauter des passages tellement je trouvais le temps long. J'ai continué un bon moment comme ça dans l'espoir d'une amélioration, et puis, quand j'ai vu que ce n'était pas le cas, j'ai tout misé sur la révélation finale, qui, me disais-je, pourrait peut être sauver l'ensemble. Mais là encore, le vide scénaristique m'a sidérée...
Pour faire court, les règles du jeu sont expliquées dans le premier épisode : 12 participants avec chacun un journal intime - pour la plupart sous forme de téléphone portable - anticipant l'avenir mais chacun d'une manière différente, le but étant d'être le dernier survivant et ainsi obtenir le droit de succéder à Deus Ex Machina en tant que dieu de ce monde. Comme dans tout survival game, on assiste donc à la mort successive des joueurs qui sont, pour la plupart, zigouillés à peine après avoir été introduit de manière succincte. Ils meurent et on s'en fou, donc. Concernant le principe même des téléphones, point central de l'animé qui lui a donné son titre, ça aurait pu être intéressant si ça avait été exploité plus intelligemment et non avec des situations random et des pseudo-schémas de génie. Hélas.
Nous suivons donc la progression de nos deux personnages principaux : j'ai nommé Yukki et Yuno, deux gamins de 14 ans qui m'ont fait grincer des dents à maintes reprises. L'un est un pleurnichard naïf et incapable de faire quelque chose tout seul, l'autre une véritable psychopathe qui nourrit une obsession sans limites pour le premier. Leurs "je t'aime moi non plus" à n'en plus finir et leurs actions stupides ou whatthefuck ont provoqué chez moi nombreuses grimaces et haussements de sourcils. Sérieusement, c'est quoi ces personnages ?! C'est du grand n'importe quoi avec un développement pourri basé sur une psychologie à deux balles : même le passé de Yuno, sensé révéler le pourquoi du comment de sa personnalité quelque peu dérangée, m'a laissé de marbre. C'est vide, sans surprise. L'histoire du couple Ai / Marco m'a carrément plus émue et c'est, il me semble, le seul moment où j'ai ressenti un petit quelque chose. Le développement quasi inexistant des personnages secondaires met en évidence l'inutilité de la plupart d'entre eux, y compris Deus qui ne sert que de Gamemaster au final. Certains sortent cependant un peu du lot comme Kurusu, Akise ou la terroriste (lol) Minene malgré le retournement totalement incohérent de cette dernière. Mais même ces trois là restent des personnages clichés au possible, à tel point que ça en devient comique. Les liens entre les personnages sont tout aussi superficiels : ce sont des amitiés et des sentiments formés en 10s top-chrono parcequecestcommeçapicesttout.
D'ailleurs, quant on parle d'incohérences, celles-ci sont légions. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis demandée d'où sortait tel ou tel truc tellement ça me semblait invraisemblable : du style notre protagoniste qui fait ami-ami avec une certaine terroriste 2 jours après que celle-ci ait fait exploser son école, massacré la moitié de ses camarades et essayé de le tuer, rien que ça. Où encore le fameux coup du mec qui tue sa femme à coups de couteau puis s'excuse tout naturellement auprès de son fils comme s'il avait juste cassé une assiette, père et fils allant ensuite gentiment regarder les étoiles ensemble, normal. Ou encore le gamin de 5 ans qui te sort une enveloppe piégée au gaz mortel. Mais d'où il sort ça ? Aucune explication.
Concernant l'animation et les graphismes je n'ai rien de spécial à dire, c'est correct mais ça casse pas des briques. J'ai cependant remarqué quelques petites originalités que j'ai apprécié pendant les moments "comiques" de Murumuru après le générique de fin, comme pour l'épisode 5 avec quelques minutes d'animation en stop motion.
Quant à la bande son c'est, selon moi, le GROS point fort de l'animé si ce n'est l'unique. Les morceaux ont été bien choisis et retranscrivent bien l'ambiance recherchée. J'ai pris plaisir par la suite à écouter l'OST sur Youtube : c'est très varié et c'est franchement chouette.
En définitive, je ne recommande pas Mirai Nikki dans le sens où, personnellement, ça ne m'a rien apporté même si c'est clair que c'est pas non plus le pire animé qu'on puisse trouver, et de loin. Mirai Nikki est un animé que je ne pense pas oublier de si tôt - ainsi que les "YuKki" libidineux de Yuno -, la preuve étant que j'ai ressenti le besoin pressant d'en faire une critique exprimant mon étonnement mêlé de consternation.
Avec le recul, j'admet néanmoins avoir apprécié le visionnage à certains moments : après avoir admit le côté wtf j'ai commencé à voir toutes les situations abracadabrantesques comme de véritables surprises et à me demander ce qu'on pouvait encore nous réserver à chaque nouvel épisode. C'est ce côté totalement délirant qui peut finir par faire le charme de l'animé quand on évite de le regarder sous un œil trop sérieux et critique (sans oublier l'OST que je recommande chaudement). Mais tout ça ne va pas m'empêcher de lui mettre un 3/10.