Partant d'un concept amusant, Mirai Nikki noie l'intérêt qu'il aurait pu avoir en accumulant dès les premiers épisodes les clichés de mauvais goût typiquement shonen.
Le scénario de base est, pour moi, très bien élaboré. C'est inventif, assez innovateur et même si ça reste un Survival Game, c'est plutôt hors du commun. De plus, l'histoire reste basée sur l'idée de départ du début à la fin, ce qui est donc un point positif pour l'anime.
Mais voilà... Le principal problème de cet anime réside dans le choix de ses deux protagonistes. Le héros, Amano Yukiteru, est l'archétype du collégien asocial censé éveiller les sentiments d'un public qui se reconnaîtrait éventuellement dans sa timidité extrême et son incapacité à nouer des relations normales avec les gens, ceci s'expliquant par une situation familiale peu enviable. Sur ce dernier point, je dois avouer que le bougre m'a un peu touché, car son histoire personnelle est très terre-à-terre et loin d'être inimaginable (et même assez courante dans nos sociétés actuelles). Mais je trouve assez déplacée cette tentative d'apporter une touche de sentimental à un manga qui ne devrait pas être pris au sérieux. Cependant, le problème n'est pas vraiment là. Le problème est que Yukiteru est sûrement le héro le plus chialeur et chiant que je n'ai jamais vu (avec une Badassitude se rapprochant du zéro absolu).
Pendant les 3/4 de l'anime, Yukiteru n'arrête pas de pleurer, de se lamenter, de se plaindre sans cesse de sa soi-disante misérable vie, et ça,pendant la quasi totalité de la série. Et quand on pense qu'il va enfin se ressaisir...Et bien, c'est un faux espoir car il retourne toujours pleurnicher en se lamentant inlassablement. Alors, quand ça ne dure que 2 épisodes, ça passe...Mais quand ça dure presque 20 épisodes ( soit environ 440 minutes) ça te donne juste envie de mourir.
L'autre personnage-clé est une jeune fille nommée Gasai Yuno et qui vient s'inscrire dans l'interminable liste de yandere que nous a fourni l'imaginaire japonais (une yandere est une fille mignonne au premier abord mais en réalité totalement détraquée et psychotique – merci Wikipedia). Bien sûr, si je ne veux pas de yandere, je peux très bien cesser de regarder des animes avant de piquer une crise, ce type de personnage étant, comme je l'ai dit, extrêmement répandu. Mais tel ne sera pas le cas, car je ne déteste pas spécialement ce stéréotype, qui peut s'avérer amusant lorsqu'il est bien amené et que l'on peut trouver de l'intérêt à côté. Ici, au contraire, Yuno est bel et bien le cœur de l'intrigue, entraînant Yukiteru (qu'elle appelle «Yukki» de sa voix suraigüe; amusant ou terriblement agaçant selon l'humeur du spectateur) dans une histoire d'amour obsessionnel (oh, la belle paire qu'il forment !) sur fond de tournoi à mort qui devrait les opposer.
Et c'est sur cette base que vient se tasser un ramassis de contenu violent et suggestif (voire sexuel) assez indigeste car quelque peu gratuit et très peu maîtrisé, et sans aucun sens particulier de la mise en scène qui pourrait rendre le tout réellement spectaculaire et captivant (à quelques passages près). Je pense surtout qu'en virant les personnages trop jeunes et la niaiserie qui va avec, on aurait pu avoir un anime violemment bon, car ce sont précisément les adolescents qui ne collent pas à ce genre d'histoire pseudo-sanglante.
Mais l'on finit par accrocher à cette ambiance décalée, et après avoir laissé la série en suspens, j'ai finalement réussi à plus ou moins apprécier la deuxième dizaine d'épisodes. Outre le couple central, qui peut devenir vraiment exaspérant à la longue mais auquel on s'attache quand Yuno arrive à se calmer, la galerie de personnages réserve son petit lot de figures pas trop mal, notamment Ninth et Murmur qui sont, à mon sens, les véritables stars de Mirai Nikki, ou encore Seventh (parce que dans le fond la niaiserie n'est pas si mauvaise) et Nishijima le policier sympa. L'humour est globalement bas-de-gamme mais fera s'esquisser quelques sourires (surtout dans les bonus en fin d'épisode) et la bande-son est assez réussie (à l'image des chansons de générique, bien choisies et quelques OST qui me sont restées dans la tête).
La fin est typique du «WTF?!» made in Japan, et montre plus que jamais qu'à aucun moment le manga n'a été écrit sérieusement et qu'il aurait très bien pu rester au stade de fan-fiction (mais cette remarque vaut même pour les mangas les plus populaires, écrits chapitre par chapitre sans aucun recul). Est-elle ratée ? Pas complètement, mais elle colle à l'esprit d'un scénario qui aurait mérité d'être plus conventionnel, moins pompeux, moins ridiculement «complexe» et de se concentrer sur le tournoi des Possesseurs de Journaux en misant sur de véritables combats au sommet comme il y en a finalement assez peu dans cette série (avec des protagonistes plus âgés, comme je l'ai dit précédemment).
Mirai Nikki est-il un mauvais anime ? Je n'irai pas jusque là. En lui attribuant la moyenne, j'exprime le fait d'avoir été pris au jeu et de m'être bien amusé à un moment. Mais cela reste, malgré quelques points positifs, une série shônen sans grande originalité, enchaînant les clichés les plus stupides pour un résultat qui ravira les spectateurs friands de crétineries pour otakus (rien de méprisant ici, ça me concerne en partie) mais qui laissera perplexe le public au goûts moins excentriques.
Toutefois, on peut toujours parler de "complaisance". En effet, qu'il s'agisse de direction artistique, de développement des personnages ou de choix des thèmes "matures", Mirai Nikki manque de cet effort pour se démarquer et se contente d'idées déjà mauvaises et piochées ailleurs.
Néamoins, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé Mirai Nikki, car ce serait très malhonnête de ma part (je me suis plutôt amusé au fil des épisodes, et j'ai même pleuré à certains moments...C'est dire!) alors je vais lui donner la note que j'ai pensé lors de mon premier visionnage.
6,5/10.
Mais bon...Je vais arrondir.