Oui je le dis en jap, c’est tellement plus classe que le pauvre Future Diary anglais non ? BREF, Mirai Nikki est detesté par certains, et adulé par d'autres. Alors que vaut cette oeuvre de 26 épisodes et 1 OAV? (L'OAV se nomme Mirai Nikki:Redial et précise la conclusion, pas indispensable, mais utile quand même).
Ca part sur un pitch assez classique : survival game, où le gagnant devient …Dieu ?! Ok pas si banal que ça. Pour se faire, les 12 participants (au passage, leurs noms complets ressemblent à chaque fois au nom d’une divinité romaine, eh ouais la classe, je parie que tu l’avais pas repéré ;) sont dotés d’objets leur permettant de prédire le futur, mais chacun des 12 objets le prédit de manière différente et c’est bien ça qui fait tout le sel des duels psychologiques de Mirai Nikki.
Esuno Sakae est un génie d’avoir aussi bien utilisé ce principe ! Vous allez vous régaler à voir comment les 12 utilisent leurs Journaux du Futur, pour moi c’est un des gros points forts de cet anime.
Au niveau de l’emballage ça dépend de vos goûts. Je peux comprendre que certains n’aiment pas le design. C’est coloré, assez kawaî pour un sujet aussi sombre. Ca crée un paradoxe intéressant mais même si ça ne m’a pas derangé, je trouvais ça mieux utilisé dans Higurashi no naku koro ni.
Question musique là par contre c’est du lourd ! L’opening 1 est facile dans mon top 5 ! Au début je trouvais les autres openings et endings assez classiques, mais on s’y attache sincèrement dès qu’on commence à avancer de plus en plus dans l’anime. Quand aux musiques en elle-même il n’y en aura que quelques unes qui vous marqueront (perso je recommande Here with You, et le Battle Theme entendu dans l’épisode 15), mais elles accompagnent toutes très bien les scènes. Pas cultes mais elles font le job quoi.
Voila les points qui font débat : Les personnages et le scénario ! Beaucoup reprochent au héros, Yukiteru (Yuki pour les intimes), d’être une sombre fiotte inutile et pleurnicharde, et à l’héroîne, Yuno, de n’être qu’un prétexte pour attirer l’otaku en mal de filles psychopates à choper. Quand au scénario on lui reproche souvent d’être what the fuck, incohérent et longuet. Alors certes, il n’ont pas complètement tort : on a souvent envie de gifler Yuki. Qu’il ne fasse rien à part être apeuré quand Yuno veut buter une innocente par crise de jalousie ; ou encore qu’il ressasse 100 000 fois qu’il est une sombre tâche, alors que pas tant que ça (sauf au tout début…le caillou, sérieusement ?!), ça m’a occasionné quelques facepalms. Oui Yuno n’est parfois pas assez psychopathe à notre goût sadique. Et oui le scénario souffre parfois de quelques vides assez impardonnables. Perso je n’ai toujours pas compris comment la moitié des participants arrivait à trouver l’autre moitié, ou pourquoi personne n’a pensé à poser UNE question pourtant toute bête au début du jeu, ou pourquoi Eleventh est à ce point uber-cheaté. MAIS…
Yuki n’est pas si détestable que ça. C’est un héros original. Exit Sangoku, Luffy, Naruto ; Yukiteru c’est Shinji d’Evangelion en 2 fois pire. Plutôt que de faire un héros ultrabadass d’emblée, Esuno a choisi de parler à une jeunesse (surtout japonaise) souvent renfermée sur elle-même et froussarde. Honnêtement, même si je me secouerai plus volontiers que Yuki si je pouvais devenir Dieu, dans certaines situations je ferais pas le malin non plus. C’est cette proximité avec ce gars bien plus normal que bien d’autres héros de shonen (au passage, je considère plus MN comme un seinen) et son évolution qui m’ont fait m’attacher à lui (même si la vache ce fut laborieux…).
Yuno quand à elle m’a, il est vrai, quelque peu déçue sur les 1ers épisodes. Elle sert souvent de ressort comique (sans être dans les meilleurs à ce niveau, l’humour est pas trop mal) mais manque un poil d’angoissant, enfin au début… Si elle ne m’a mis que rarement mal à l’aise, son côté sombre et sanglant va prendre de l’importance au fur et à mesure de l’anime, et ça c’est cool ! Et on s’y attache aussi beaucoup, notamment grâce à sa romance obsessionnelle avec Yukki. Même en étant pas fan de films romantiques (ou alors j’ai toujours eu la flemme de m’y intéresser va savoir), j’ai fini par etre touché par ce duo étrange.
Et le scénario, certes n’est pas exemplaire mais quand même, c’est pas de la merde non plus (quelques scènes parviennent même à surpasser Death Note). Il y a beaucoup, beaucoup de retournements de situation, pas mal de WTF (mais bien utilisé donc pour moi c’est loin d’être un défaut) et aussi de l’émotion. Le dernier quart est particulièrement riches en retournements et en intensité émotionelle croyez moi. J’ai failli verser une larme plusieurs fois, d’ailleurs vers la fin je l’ai vraiment fait. Et pour ceux qui me traiteraient de fiotte, je leur dirais d’aller bien se faire mettre en espérant un jour avoir une sensibilité. En fait, pour moi ce dernier quart rattrape à lui seul les quelques passages mous du scénar (les 2, 3 épisodes drôles mais où il ne se passe pas grand chose ; ou la partie avec Tenth pas terrible selon moi, à part la scène culte de la pièce. Putain c’est tout con mais pour moi c’est le plus grand duel de MN !)
Enfin je rajouterai un mot sur les autres persos. Si certains sont clairement sous-développés (Eighth, Eleventh), d’autres sont clairement privilegiés, au point d’être plus intéressants que les héros dans la 1ère moitié (la terroriste badass, ou le flic plus profond qu’il n’y paraît). Chacun à sa propre motivation et son propre grain de folie. Mentions spéciales au type qui rivalise avec les 12 sans avoir besoin de Journal (presque digne de L), à Murmur (''la mascotte’’, qui a son importance dans le scénar, et qui m’a bien fait marrer avec ces scènes bonus X) et à Twelfth (pourquoi ce perso est-il sous utilisé ?!!! Il est énorme bordel ! E-NORME !). Et si je peux placer un dernier truc, mention spéciale à la Cathédrale de Causalité qui, je trouve, est quand même vachement classe comme lieu.
En bref, Mirai Nikki c’est une expérience que vous devez tenter. Si vous n’accrochez pas, essayer de persévérer un peu. Si vous accrochez, vous allez voir un grand anime, pas exempt de gros défauts certes, mais aussi bourré de grosses qualités. Pas au niveau d’un Death Note ou d’un Code Geass, mais il les suit quand même de près.