Critique de l'anime Dragon Ball GT

S’il y a bien un truc qui réunit les fans, puristes, de Dragon Ball, c’est naturellement Dragon Ball GT.

Non sérieux ! Il suffit de placer quatre lettres (D, B, G et T) à la suite pour que les pro-Gokû et les pro-Vegeta cessent instantanément de se cracher dessus pour savoir qui de leur personnage favoris est le plus fort, et s’unissent pour humilier le noob qui a osé écrire ou prononcer ces quatre lettres répulsives. Mais ce n’est pas l’alignement de ces lettres qui fait opérer la magie, non ! C’est la signification qu’elles renferment : une daube, une injure à l’univers de Dragon Ball.

Premier point qui saute aux yeux, ce sont les personnages.

Les « gentils » :

Concernant les fringues, on constate de la modernité (en témoignent les nouvelles lunettes nextgen de notre pervers préféré, Tortue Géniale. Si ça se trouve elles lui permettent de voir à travers les habits !), ainsi qu’un côté plus zen. Bah ouais, c’est la paix depuis dix ans, finies les tenues de combat. Bref ça fait plus « civilisé » j’ai envie de dire.

Côté physique c’est plus gore… les personnages ont pris des rides, mais surtout… Vegeta a une moustache ! Bon sang quoi, pas Vegeta franchement, pas lui ! Adieu le charisme et bonjour le ridicule. Ça a dû faire la une des magazines people, ça. Notre ami Gokû, quant à lui, est redevenu un gamin à cause de dragon ball bizarroïdes qui ont été inventées pour la série.

Mais là où ça se gâte vraiment c’est au niveau de leur personnalité :

-Gokû : Encore plus débile qu’avant. Mais là, ce n’est pas dû à sa naïveté ni à sa pureté, non…dans DBGT ça vient plutôt d’une piètre activité cérébrale.

-Vegeta : Dénaturé. Plus aucun principe ni fierté. Ni caractère en fait.

-Gohan : Ne sert à rien. Plongé dans ses bouquins de Sciences.

-Goten et Trunks : L’un ne pense qu’aux filles, l’autre passe son temps à engueuler Pan.

-Pan : Fille de Gohan. Chialer, hurler, piailler, critiquer,…insupportable. J’ai pensé à la pendaison plusieurs fois.

-Giru : Petit robot. Victime de la voix braillarde de Pan. Son seul intérêt réside dans le fait qu’il peut détecter les dragon ball, c’tout.

Bon, les « méchants » ne peuvent qu’être mieux, hein ? Ben… je ne sais pas.

Les « méchants » :

-Dans le 1er arc on est dans un ton Dragon Ball, avec des ennemis plutôt « marrants », originaux. Puis ça devient de plus en plus chiant.

-2nd arc, du moins dans la 1ère moitié, on atteint le paroxysme du pitoyable dans toute sa splendeur, des ennemis qui se battent en dansant, avec de la musique…des vers…et autres conneries qui procurent des combats lents, soporifiques. Seul Baby vaut le coup, ambiance Dragon Ball Z, plus sérieuse, plus vive. Des combats inattendus et sympas. Bon ça passe assez bien.

-3ème arc, on nous refourgue du DBZ. Fan service. Arc nul à ch’. Aucun intérêt si ce n’est ravir les fans de revoir d’anciennes têtes.

-4ème et dernier arc. Y'a de l’idée oui, mais le ridicule reprend le pas. C’est un ramassis de power-up constant. Dommage, un peu de sérieux et ça serait passé nickel et aurait diverti.

Sur le plan technique maintenant.

Graphismes/animation :

Au début de la série on est content du changement de design par rapport aux autres séries Dragon Ball, ça rafraîchit. Cependant, si dans les 30 premiers épisodes on pouvait voir une multitude de paysages, de planètes avec des environnements différents (désert, forêts, ou high-tech), on est rapidement retombé dans la monotonie des villes terriennes en ruine, et donc la prédominance de couleurs mornes. De même, l’utilisation de plans fixes et de gestes vus et revus, est allée crescendo.

Mention spéciale à un épisode qui refile pendant les ¾ de sa durée des scènes copiées/collées de DBZ, même pas redessinées hein, tout ça parce qu’un personnage repensait au bon vieux temps. Sérieux…

Bande-son :

Les voix de certains personnages (malheureusement ceux qu’on se farcit souvent) sont assez rebutantes pour les tympans. Les musiques ambiantes sont nettement inférieures à celles de Dragon Ball Z notamment (en même temps dur de faire mieux je trouve). Ce n’est pas très « Dragon Ballesque » et épique. J’en retiendrai 2-3 seulement.

Les génériques, en revanche, sont superbes. J’ai adoré. Ils mettent bien la pêche.

Histoire :

Ouais y’a de l’idée dans le fond, mais sur la forme c’est n’importe quoi.

Genre la planète qui pète si les dragon ball à étoiles noires sont pas de retour à leur place avant un an. Un peu abusé pour chercher d’excuse au périple…

Le ridicule casse souvent l’ambiance, c’est dommage car il y avait matière à faire quelque chose de bien. Le power-up constant aussi est très soulant, déjà que dans DBZ la Terre tremblait quand Vegeta était à 18 000 unités de puissance, là les personnages atteignent facilement les 1 000 000 000…si ce n’est plus, et l’univers n’a pas été englouti. Franchement c’est fort. L’échelle des puissances n’est respectée en rien.

Y en a qui ont dû s’arracher les cheveux à débattre de ça.

Bref, un anime bien chiant…j’ai mis 4 ans pour me faire l’intégral (et pourtant je suis friand de l'univers de Dragon Ball), il me fallait de longs mois de pause pour ingurgiter quelques épisodes. Maintenant que j'y ai fini, je me sens léger.

Si malgré tout vous souhaitez visionner cette série, matez les bonus de la box jap’.

Ça résume en 10 minutes ces 64 épisodes, avec les meilleurs morceaux des génériques en version longue. Et le pire c’est qu’on comprend tout. Donc inutile de mater la série.

Merci la Toei pour ce cocktail de gâchis, de ridicule et de fan service.