Dragon Ball GT, analyse d'une déchéance. S'il y a bien un point sur lequel tous semblent vouloir se mettre d'accord, c'est sur le fait que DBGT est une bouse finie, une honte à la série, bref une erreur de parcours en partie due à l'absence du célébrissime Akira Toriyama. Alors qu'en est-il véritablement?
Ce qu'il fait que cette série est aussi peu appréciée est certainement le fait qu'elle soit licenciée Dragon Ball. En effet tout fan de la saga, à l'écoute de ce doux nom, se souvient soit de l'enfance de Goku avec toutes ses aventures marrantes, passionantes; soit des combats épiques qui confrontaient San Goku à Freezer ou Cell par exemple (non, je ne veux pas entendre parler du passage Boo). Là où intervient le problème concernant la série ici critiquée, c'est qu'elle n'a pas su faire de choix véritable entre les deux possibilités et l'on se retrouve donc avec des super guerriers ultra puissants de la mort-qui-tue-tout dans un univers très enfantin.
L'histoire est d'ailleurs à scinder en trois grandes parties de ce point de vue. La première concernera la recherche des Dragon Ball, comme au bon vieux temps, où nos trois amis Goku, Trunks et Pan voyagent de planète en planète afin de les rassembler. Mis à part que j'ai encore du mal à comprendre le choix de Trunks, ça partait vraiment pas mal du tout. On va donc suivre leurs pérégrinations avec l'humour qui caractérisait si bien Dragon Ball premier du nom, avec cependant quelques combats jamais bien méchants. Reste que cette phase de l'anime nous convie occasionnellement à des épisodes inutiles et des moments qui frisent un peu le ridicule, chose largement mise en avant par les fans.
Puis cette première longue phase va laisser sa place à une seconde qui retombe dans les travers de DBZ, c'est à dire une suite de combats plus énormes les uns que les autres où chaque coup de poing pourrait faire exploser la Terre. Ces combats s'inscrivent dans une logique cohérente d'un point de vue scénaristique, malheureusement, ils sont bien trop nombreux et on s'en lassent. D'autant que la créativité n'est pas de mise dans ces foutages sur la gueule. Mes ces moments ne sont pas à jeter, et pourraient même ravir les acharnés (Super C-17 et Baby en imposent tout de même). Malheureusement, quitte à nous proposer une succession de tatanes plus impressionnantes les unes que les autres, les réalisateurs auraient au moins pu nous épargner des scènes débilissimes comme la réapparition plus qu'anecdotique de personnages des séries antérieures.
L'histoire se finit d'ailleurs sur cette même logique et bien qu'elle ne soit qu'une sétie de power up, la fin vaut à mon avis qu'on s'y attarde. Car là où je félicite les producteurs et autres, bien qu'usant jusqu'à la moëlle le fan-service dans un but commercial, c'est d'avoir su me rappeler tous les bons moments passés en compagnie des héros de mon enfance. Oui, certains personnages sont devenus peu charismatiques, oui certains ont carrément régressés, oui Gohan a disparu (mon perso préféré, dommage), mais voilà j'ai eu un gros coup de nostalgie tout le long de mon visionnage et les 10 dernières minutes m'ont grandement récompensé avec ce long flash-back de tous les événements passés et une fin tout bonnement bien pensée.
Vous l'aurez donc compris, le seul véritable point à l'origine de la discorde tourne autour de l'histoire, ou plutôt la dénaturation de différents protagonistes. Pour autant, je dois avouer que je n'ai pas été tellement touché par un Végéta moins convaincant ou un Goku très gamin, vraiment pas. Il suffit qu'on prenne la série un peu à part de ses illustres prédécesseurs et il ne restera au final que quelques moments idiots difficiles à regarder mais assez courts. Quant à notre trio de tête (sur le début uniquement), Goku est redevenu celui qu'il était à la base, un peu bêta mais marrant de par ses réactions, un Trunks loupé (difficile de ne pas se remémorer le Trunks du futur qui avait tellement fait vibrer nos coeurs) et une Pan somme toute sympathique même si elle a le don de se mettre dans des situations pas possibles. Un trio assez loufoque donc.
Mais qu'en est-il du reste? Graphiquement déjà, les couleurs commencent à ressentir le poids des années mais d'une manière plus générale, l'ensemble se défend encore bien. Pas une impression de bâclée quoiqu'il en soit et les environnements parcourus de par leur nombre laissent place à une certaine diversité dans les décors (jungle, ville robotisée, désert, on en voit de toutes les couleurs). L'animation ne m'a semblé avoir bougé d'un iota depuis DBZ, les mêmes mouvements, mêmes attaques. Bien réalisées, même si on use et abuse des déplacements si rapides qu'on le les voit pas à l'écran, je ne peux dire que j'ai été déçu de ce côté. Quant au chara-design, là il y a véritablement des loupés entre Trunks, Goten et la fameuse moustache de Vegeta, mais on reste encore et toujours dans l'esprit de la saga, le plus important.
Enfin, musicalement, un travail tout neuf qui aurait sûrement gagné à reprendre quelques thèmes mythiques, mais un travail soigné tout de même qui souligne l'ambiance de la scène à l'écran. C'est le principal, mais la régression était tout de même à noter. En revanche, mention très bien pour l'opening qui entre tout droit dans mes préférés. Avec son thème musical maintenant connu de tous, il apparaît comme une invitation au voyage, le voyage ultime de tous nos amis.
Dragon Ball GT a donc marqué la fin de ce long périple qu'a été celui de Goku. Impossible de ne pas ressentir une certaine mélancolie, une envie de retrouver le temps passé en sa compagnie. DBGT, c'est la fin de mon enfance, la fin d'un pan entier de ma vie, la fin d'une génération également. Je comprends tout à fait que nombre de personnes ayant apprécié les séries antérieures aient détesté cette suite qui n'a pas su concilier esprit enfantin et combats de gros bras, et je ne veux pas me faire traiter d'ignare en la matière, bien au contraire. DBGT, sous ses allures ultra commerciales, a su nous procurer une façon plus convenable de dire au revoir à nos amis 2D que n'a été la saga Boo.
La note en choquera plus d'un, alors qu'elle n'est pas mirobolante en soit, mais a le mérite de retranscrire mon avis. Outre les passages inutiles précédemment cités, le principal défaut restera la longueur de l'ensemble. Mais face à la nostalgie et le plaisir éprouvé, que valent ces défauts?