"Tiens, si entre deux épisodes de TTGL et de Code Geass, je me mattais un petit shôjo? Mais bon si possible un truc pas trop niais et pas trop ecchi...". Si comme moi vous vous posez cette question à un moment de vos visionnages, je vous conseille de vous pencher sur Ef - A Tale of Memories qui, je pense, satisfaira votre recherche de douceur.
Ef, c'est donc un shôjo (inspiré d'un galge, comme ça se fait pas mal en moment) à la trame convenue mais à la mise en scène originale. En fait, c'est surtout elle qui permet à l'anime de sortir un peu du lot car le reste laisse un peu de glace, ou du moins ne surprend pas.
Pour les gros standards, on notera des personnages assez convenus niveau design et psychologie, des décors bien faits mais récurrents et bien trop souvent déserté de toute présence humaine (hormis les personnages principaux), ainsi qu'une fin bien trop gentillette malgré le thème (remarque, heureusement que tous les shôjos ne finissent pas comme School Days). On ne s'attardera pas (encore et toujours) sur la musique, typique du genre et donc vite oubliée.
Mais côté originalités, Ef s'en sort quand même pas trop mal. Pour commencer l'opening est vraiment très original pour le genre (pour dire, c'est lui qui m'a motivé à visionner la série) et donne envie de se plonger dans l'histoire. Cette dernière est d'ailleurs pas trop mal et après les 3-4 premiers épisodes, on suit les mésaventures amoureuses des protagonistes avec pas mal d'intérêts. La mise en scène et les thèmes abordés y sont pour beaucoup.
Ef a pour thèmes la solitude et les souvenirs, thèmes totalement magnifiés par le duo Renji/Chihiro, qui fait une ombre gigantesque au trio Kei/Miyako/Hiro. Je me suis d'ailleurs demandé l'intérêt de ce triangle amoureux dans la série, l'histoire de Renji et Chihiro étant très largement suffisante pour donner de la consistance à l'histoire (mais bon, la série aurait à peine fait 6 épisodes...). S'ajoute à cela une mise en scène peu standard mais très parlante. En effet, chaque situation est cadrée, présentée, de manière toujours originale, usant et abusant d'illustrations, de gros plans, d'écrans de couleurs et de filtres. Cela donne une identité propre à Ef qui peut se vanter d'être un shôjo inventif et agréable à visionner. Enfin, certaines sont très bien rendues au niveau des émotions, comme par exemple la scène du répondeur de Hiro, le passage avec Chihiro sur le toit de l'école ou encore la crise de Renji sur la plage.
Si donc vous cherchez une romance un peu fleur bleu mais pas ecchi pour un sou, Ef reste un bon choix. Je terminerais en disant que ça ne renouvelle pas trop le genre (faut être honnête) que ce soit niveau scénario ou graphique, et que certains éléments de l'histoire reste assez obscures jusqu'à la fin(Yuko en tête de liste). Mais l'ensemble reste suffisament agréable pour être visionné.