Gosick, je décris cet anime comme "une valeur sûre" et certains s'en étonnent. Pourtant je répète et je maintiens!
Tout d'abord le studio, BONES, ça vous dit quelque chose? J'espère bien: Full metal alchemist brotherhood, Wolf's rain, Darker than black, Eureka seven... Au vu de ces quelques œuvres, j'attends chaque sortie du studio avec excitation, et là, Gosick est tombé.
Déjà le cadre, c'est surement le plus gros point fort de l'anime. Imaginez début du 20eme, à l'aube de la première guerre mondial, le Royaume de Saubure, pays situé entre la France et l'Italie. L'idée étant que ce pays entouré de démocratie, a survécu dans sa monarchie. C'est une société encore basée sur les traditions, quelque chose que nos sociétés ont quand même perdu depuis longtemps. Le pays tout entier, pas seulement le peuple hein, mais aussi la vie politique, continue de croire en l'existence de la magie. L'histoire se déroule enfaite au tout début du conflit entre la magie et la science, quand la première se fait lentement remplacer par la seconde. La population est alors coupée en deux catégories, ceux qui continuent d'expliquer beaucoup de phénomènes scientifiques par la magie, et les autres qui ont compris depuis longtemps que la vérité était dans la science. Là où c'est intéressant, c'est que beaucoup d'énigmes se basent sur cette fracture, dans le sens où certains individus mal avisés utilisent la science, en la faisant passer pour de la magie, pour manipuler les gens. C'est la base de Gosick, le tout dans un cadre début 20eme qui fait rêver, on aurait envie d'y être!
Notre attachant duo, Kujô et Victorique, sont confrontés à beaucoup de mystères. Ces mystères ne sont pas implantés bêtement, non c'est plus fin que ça, disons qui Victorique a le bras long avec une frère dans la police, et que celle-ci est plutôt à même de résoudre beaucoup d'affaires inquiétantes. Les affaires ne traitent pas de la disparition d'un chat, mais plutôt du meurtre de la reine, il y a 30ans, d'ailleurs beaucoup d'énigmes interfèrent entre elles et ça c'est vraiment plaisant. Encore une fois tout se joue dans le conflit entre la magie et la science. Les énigmes sont de bonne facture, car étant très inspirés par d'autres œuvres. Certaines sont mieux que d'autres, mais on s'intéresse facilement. Alors ça peut être un peu loufoque de temps en temps, c'est à dire que moi aussi, si je vois un hologramme de 200mètres dans le ciel une nuit début 20eme, je sortirai de mes gonds ! Mais ça tient plutôt bien la route, et Victorique est toujours là pour donner des explications fines, avec l'aide de Kujo qui donne souvent des indices malgré lui. En résumé cette parti du scénario est faite avec un certain talent, sachant que l'on n'est pas dans le schéma classique du "1 énigme, 1 épisode", les énigmes prennent vraiment part à l'histoire.
Parce que il y a une histoire plus large, qui est complexe et qui pour moi nécessite amplement les 24 épisodes. Elle est attachante et cohérente. Même sans les rechercher dans, on glane au fur et à mesure des informations sur le passé trouble de l'exubérante Victorique. L'histoire ne nous donne pas du déjà vue et on découvre encore des bouts de l'intrigue jusqu'à la fin.
Alors comme d'habitude dans ce genre d'anime, ce qui pousse à regarder les épisodes c'est surtout la relation entre les deux protagonistes, qui s'attachent avec le temps l'un à l'autre. Certaines scènes sont vraiment émouvantes j'ai trouvé, et pourtant je ne suis pas très émotif! C'est quand les personnages sont séparés qu'ils comprennent l'attachement qui s'est formé au fil de l'aventure, et c'est vraiment bien rendu, on y croit ! Je trouve que l'on s'éloigne des stéréotypes. Les deux personnages principaux sont plutôt l'inverse de ce que l'on voit d'habitude, Victorique n'est pas la fille « inerte mais "Kawaii" » que l'on trouve souvent dans ces animes, elle s'impose mais fait en même temps beaucoup d'erreur ce qui la rend attachante. Ce n'est pas la plus grande qualité de l'anime tout de même, parce que ca ne sort pas des chantiers battus mais bon si c'est fait comme il faut... Kujô, il ne faut pas forcément se centrer sur lui, parce que prit sans Victorique il perd beaucoup de charisme.
C'est en vérité les secondaires qui sont originaux. Les différents terrains où nous guide l'aventure nous permettent de rencontrer certains personnages intéressants, comme le frère de Victorique, Policier, qui cache je trouve bien son jeu. Les petites scènes qui parlent de l'aristocratie sont aussi intéressante, on en apprend beaucoup sur les relations entre le roi, les comtes et autres du Royaume de Saubure. L'important c'est les petits détails, les scènes anecdotiques qui viennent donner de la valeur aux autres. Le scénario connait aussi quelques lenteurs, on se serait bien passé de certaines scènes voir de certains personnages, même si moi j'ai su apprécier l'ensemble. L'univers est vaste et, si il est travaillé, il ne peut être parfait. L'important c'est les petits détails, les scènes anecdotiques qui viennent donner de la valeur aux autres.
Graphiquement c'est inégal, mais quand même bien rendu. Les décors sont magnifiques avec une ambiance un peu sombre qui colle vraiment à l'époque présenté. Les personnages sont un poil moins beaux mais c'est rattrapé par leur bonne animation, ça donne de l'énergie à l'action, de la fluidité. J'ai aimé notamment des scènes de "sauvetage" de l'un ou l'autre des héros, que ça soit en mer, en forêt ou dans un château, ça finit souvent au bord d'un précipice avec de très belles vues, c'est franchement léché! Bon on notera par exemple les mélanges sourcil/cheveux, il faut aimer. Ça se voit quand même que ça vient d'un light novel avec certains plans statiques, mais ca peut aider la « contemplation » si elle est nécessaire.
L'ost ne transcende pas, mais de très bons Opening/ending qui marquent. D'ailleurs une phrase de l'opening décrit bien la relation entre Kujô et Victorique: "Un mélange de coïncidence et de fatalité..."
Un anime émouvant, reposant, parfois drôle et avec tout le charme du 19-20eme, qui lui vaut largement un 8/10, parce que j'étais quand même à deux doigts de verser une petite larme sur certains passages, et ça, faut le faire!