Gungrave, ou la tentative échouée de l'originalité.
Je vais être moins enthousiaste que les critiques précédentes. En effet si j'adhère au concept présenté, cela ne veut pas dire que celui ci est bien développé. Or Gungrave ne parvient pas à être à la hauteur de l'histoire qu'elle raconte.
En effet, pour développer, le scénario nous présente l'ascension vertigineuse d'Harry McDowel, accompagné par son ami d’enfance, jusque au sommet de la mafia. Ca c'est pour le scénario de base, lequel va nous être développé de façon originale pendant 26 épisodes.
D'une manière générale la série n'est pas homogène. En effet, et c'est un parti pris par le staff technique, la série se divise en 3 phases. Lesquels offre au spectateur un spectacle plus ou moins intéressant.
Bon, commençons tout d'abord par l'introduction. Elle est troublante: une jeune fille au cheveux gris, qui croise un doc, des hommes à lunette qui les poursuivent, des humains qui se transforment en gros monstres blancs de porcelaine, un homme super baraque armé de gros flingues qui deglingue tout.... Troublante en ce sens qu'on n'y comprend que dalle. Et pour cause, cette introduction sera repri intégralement autour du 20eme épisode. Donc le but de celle ci est de nous plonger 15 ans après le début de l'histoire qui va commencer au 2eme épisode. C'est une idée intéressante, à ceci prés que cet épisode est le premier de la partie la moins réussie de GunGrave (j'y reviendrai plus loin). Concrètement, c'est typiquement le genre d'épisode qui ne donne pas forcément envie de continuer.
La première partie va nous présenter les débuts de l'ascension des 2 protagonistes. Il s'agit d'une phase moyennement intéressante, peuplée de clichés notamment sur la mafia, et surtout d'une lenteur assez exceptionnelle. C'est l'effet paradoxal de l'introduction: si elle ne donne pas envie de continuer la série au premier abord, une fois que l'on a plus d'éléments pour la saisir, on a envie de voir la suite pour comprendre comment les choses on pu évoluer de telle manière. Mais que l'on ne s'y trompe pas, on s'ennui ferme pendant 10 épisode.
La seconde partie, la meilleure des 3 nous montre nos héros comme faisant partie intégrante de la mafia, et comme en étant des pièces maîtresses. Elle nous permet de voir un Brandon un peu moins léthargique, c'est dans cette partie que les différentes relations entre les personnages vont le plus évoluer, et seront le plus intéressante. Jusque au passage final, que l'on sait inéluctable, et qui fera son petit effet dramatique.
Enfin la 3eme et dernière partie.... bâclée. C'est un condensé de n'importe quoi. Toutes les mauvaises idées précédemment développées vont être condensée en 7 épisodes. Toujours est-il qu'heureusement le final viendra relever un peu cette partie catastrophique.
Une fois ce découpage effectué, en terme de présentation de cette série, je vais détailler un peu. Tout d'abord, les personnages. Gungrave s'attache particulièrement à deux d'entre eux, à savoir, les personnages de Brandon Heat, et de Harry Mac Dowell. Alors, autant si le dernier s'avère être un personnage réussie son évolution bien que prévisible, reste bien amenée et surprenante. Par contre, j’émets plus de réserve quant à celui de Brandon Heat. Certes je veux bien que le bonhomme soit taciturne et peu bavard à la base, mais de là à nous le métamorphoser en légume !!!! Et ça c'est un gros problème, car un légume, ça a du mal a être charismatique. Puis ni un haricot vert, ni un petit pois ne me paraissent particulièrement sympathiques. Et ça c'est dommage, car tout est fait à la base pour que ce personnage autour duquel tourne le scénario, nous fasse cet effet. Maintenant il arrive toutefois qu'un sursaut s'opère et que Brandon parle (c'est rare) ou s'énerve (ça doit arriver une ou deux fois maximum). Le scénario aurait pu aussi facilement se donner l'économie de 4 à 6 épisode. Car tout au long de la série se dégage cet aspect de lenteur guère atténué par la présence de Brandon Heat.
La série aurait pu également facilement se passe du concept des Orcman Necro Rise, ou bien encore festium (je ne sais plus exactement le nom, excusez moi). Dans une série de flingue, pourquoi mettre du surnaturel? Bien que celui ci soit indispensable pour justifier la présence du personnage de Beyond the Grave, il plombe la série qui se veut au départ comme étant réaliste. Cet aspect sera surdéveloppé lors de la troisième partie, la rendant presque inefficace. On se demande quelle mouche a piqué les scénaristes de nous offrir des combats de ce type (Musclor contre l'araignée, Musclor contre l'homme hélico, Musclor contre l'homme pâte à modeler....). Bon ça aura au moins eu le mérite de me faire rire. Le problème c'est que ce n'est pas vraiment l'effet escompté, mais bon....
Malheureusement un autre défaut de Gungrave se voudrait être aussi un point fort. C'est à dire son graphisme. En effet, plusieurs points sont à noter considérant cet aspect: Tout d'abord, les scénaristes ont voulus faire évoluer dans l'age leur personnage. Brillante idée au départ, mais le résultat va en laisser perplexe plus d'un. En 15 ans, certains prennent 0 ans, 5 ans ou voir 40 ans d'un coup. Le plus marquant s'avère être le personnage d'Harry Mc Dowell, dont le faciès nous présente le visage d'un homme ayant facile 60 ans, mais dont l'age réel doit être de 45 ans. .
Autre problème plus technique pour le coup, le Chara Design: celui ci est original, bon point! Mais..... Il est moche.
Non enfin pas vraiment moche. c'est surtout qu'a certains moment, il est franchement mal dessiné, le nez ou les yeux ne se trouvant pas aux bon endroit, quand ils ne sont pas totalement absents. D'un coté plus ciblé animation, celle ci accuse énormément la lenteur générale de l'histoire.
Enfin, le réalisme graphique élude le fait que des êtres humains puissent exister sur cette terre, vu que mis à part les gens de la mafia, vous ne verrez pas grand monde d'autre. Pour le réalisme, là également c'est walou!
Une petite réflexion plus en marge de cette analyse. J'ai été légèrement gêné par le portrait fait de la mafia et de Big Daddy. A croire, qu'en fait les mafieux sont tous des saints hommes, et que la mafia est une institution destinée à préservée l'harmonie.... hem hem, allons faire un tour en Russie pour voir cette fameuse Harmonie... Ou en Sicile. Enfin bref, la réflexion générale de la série nous présente la mafia comme un bienfait, ce qui est assez discutable.
Gungrave, ou un condensé de bonnes idées mais un échec à l'arrivée. J'aurais adoré bien noter cette série, mais hélas je ne peut qu'être objectif est rappeler que celle ci m'a :
1- ennuyé pendant 10 épisodes
2- rassuré les 8 suivants
3- désabusé les 6 derniers
Il aura fallu une bonne idée de départ pour me faire visionner l'ensemble. Mais une bonne idée ne fait pas tout
Malheureusement.