Gungrave fait parti de ces animes en demi teinte dont on ne sait pas trop quoi penser. Est ce que j’ai aimé ? Ou bien est ce que j’ai complètement détesté ? Difficile de savoir. En fait, le problème avec ce genre de séries c’est qu’il y a du bon, mais que ce dernier flirte beaucoup trop avec le mauvais.
L’anime démarre avec un épisode 100% action, mais qui définie difficilement le genre. Un Gunfight classique ? Une série à la Hellsing ? On ne sait pas trop… Mais voilà que l’épisode 2 commence et là… on se demande si on a pas mélangé deux séries sur le même DVD. Bien sûr, cela n’est qu’une première impression et l’apparition de certains noms communs aux deux épisodes nous met sur la voie : on va avoir droit à cette bonne vieille technique du (long) flash back, déjà utilisé par le passé par des séries comme Berserk.
On monte donc sans trop d’hésitation dans la machine à voyager dans le temps afin de découvrir comment Brandon Heat est devenu Schwarzenegger et pourquoi Harry MacDowell ressemble à un vieux papy (de 46 ans je crois… à peine). Car il s’agit ici de décrire le destin de ces deux hommes, dont on ne peut ignorer les noms, tellement ils sont prononcés au cours de la série. Et il faudra bien plus de la moitié de l’anime pour revenir au point de départ….
On touche d’ailleurs ici un des premiers points contentieux de Gungrave. On nous sert un flashback de 19 épisodes pour en justifier… 7. Et ça fait mal ! Très mal ! Surtout quand les dits épisodes sont un ramassis de n’importe quoi. Comprenez moi, moi pauvre spectateur. Alors que l’on m’expose l’avancée des nos deux protagonistes au sein de la mafia jusqu’à son dénouement évident, je m’attendais quelque chose de plus… cohérent.
Car si le flashback nous présente une histoire plutôt agréable dans l’ensemble, le tout débouche sur une pauvre succession de combats sans queue ni tête, frôlant le shônen bas de gamme. C’est comme si vous alliez au restaurant, qu’en entrée on vous donnez une salade de fruits de mer, en plat principal un filet de perche et en dessert… une pauvre compote de pomme Andros (et pourtant, j’aime ça…). On est surpris, on se demande le pourquoi un tel revirement, pourquoi prendre une vingtaine d’épisodes assez appétissants pour justifier… un truc final sans saveur. Mais je m’égare…
Car soyons franc, hormis ce choix scénaristique douteux, qui malheureusement plombe complètement la série dans son intégralité, tout le reste n’est pas non plus à jeter à la poubelle. La série est dans l’ensemble assez jolie, bien que j’ai trouvé le charadesign un peu bancal (un même perso peut changer de facies d’un plan à l’autre lors d’une même scène… Harry en est le plus triste exemple), la musique ne pue pas trop et l’animation n’est pas scandaleuse.
Mais tout est trop approximatif, rien n’est vraiment bien, ni vraiment mauvais. Les personnages en sont la représentation la plus flagrante : ils sont bons, dans l’ensemble, mais sont souvent décrédibilisés par une réplique pourrie (et il y en a…) ou une destinée à la con (Bob et Lee par exemple). Autre chose, la série, bien que se passant dans un univers assez violent, ne tombe jamais dans le gore facile, et ça ne peut être que bon point quand on voit comment les séries actuelles étalent la violente sans aucune pudeur. Mais ce même univers est presque trop pur, trop doux, la mafia pensant presque pour une institution bienfaisante… Hem…
Je pourrais encore en dire beaucoup sur Gungrave car il y a vraiment matière (comme l’inutilité totale des personnages féminins dans l’histoire, ou la façon ridicule dont les personnages casent le nom des autres persos à la fin de toutes leurs phrases…). Cependant, je pense que ce serait un peu tirer sur l’ambulance.
Dites vous juste que Gungrave est une série TV sans grande prétention, mais qui possède pas mal de bons points pour qu’on la regarde. Car après tout, je suis allé jusqu’à la fin sans me forcer, cette dernière n’étant pas non plus une catastrophe. Disons que l’ensemble aurait peut être mérité un peu plus d’attention, Gungrave me laissant le sentiment d’une série de l’on a négligé… un peu comme Maria finalement….