Et non, les maquereaux, c'est pas mon truc. Cher lecteur, je tiens à préciser avant que vous ne vous mettiez à lire ces quelques paragraphes qui constituent cette critique que Free! est un de mes animes préférés. Je vais néanmoins tâcher d'être le plus objectif possible. Du moins, je l'espère.
Et là, tous les anti-yaoi ont hurlé
Qui ne se souvient pas de l'énorme vague qu'avait créé Free! à son annonce. Véritable phénomène, la série de Kyoto Animation a connu un succès et un non-succès immédiat, et ce avant même la diffusion du première épisode. Car oui, il faut bien se le dire, ce sont des bishonen, en maillot de bain bien moulants et portés assez bas, avec une musculature parfaite que nous allons pouvoir suivre dans leurs aventures aquatiques tout au long de la série.
Néanmoins, ce que personne ne peut nier, c'est que c'est beau. Très beau. Que ce soit l'animation splendide, le chara design très correct ou les décors. Tout transpire la finesse. Mais c'est KyoAni. Donc c'est normal.
D'un point de vue sonore, les génériques sont bons, la musique correcte sans être extraordinaire, et les seyuus excellents. En particulier celui de Rin.
Un rythme soigné... et un anime d'une banalité alarmante
Ce qui fait la grande particularité de Free!, c'est le découpage des épisodes. Il est très bon, le rythme est très important dans cet anime, et il ne souffre à aucun moment de vide ou de remplissage. Free! s'offre ainsi le luxe d'être un tranches de vie efficace tout au long de ses 12 épisodes.
Si l'incipit peut sembler banal, et bien... vous avez raison. Tout est dans la continuité du travail de Kyoto Animation, c'est d'une simplicité déconcertante, et de plus, on a le droit au traditionnel club dans un lycée. Pourquoi changer les bonnes habitudes ? Néanmoins, et c'est là la plus grande force de ce studio, Free! tout en restant un anime au scénario banal, réussit à travers ses personnages à transcender son potentiel, le tout en alliant justesse et équilibre. Entre sport, drame, humour, et sous-entendus tendancieux, la recette fonctionne et on adhère.
Sur le papier, il est certain que ce n'est pas une série exceptionnelle, mais ce qui la rend toute particulière, c'est bien sa capacité à faire un tout à partir de presque rien. Et ça, peu de séries peuvent s'en vanter.
Des personnages attachants
En fait, Free! possède un second atout non négligeable. Ce sont ses personnages. Attachants, ils vous transportent dans leurs aventures, et leur bonne humeur est communicative. S'ils ne sont pas tous approfondis, les choix effectués par le studio sont d'une rare intelligence. Ne développer que ce qu'il est utile, et ainsi certains personnages sont un peu laissés au placard, mais sans être transparents pour autant.
L'histoire se construit en réalité quasi exclusivement autour de Haru, Rin et Rei. Ces trois personnages sont correctement développés. Et qui plus est avec une finesse et une précision déconcertante. La réalisation, très sensible lorsqu'elle le veut bien, notamment lorsque l'on s'intéresse à Rin ou à Rei, renforce cet attachement que le spectateur développe pour les personnages.
On pourra par contre regretter que la réalisation, qui a eu des petits accès de génie sur certaines scènes, soit finalement assez transparente que cela soit dans la mise en scène ou dans le cadrage le reste du temps. Mais il ne faut pas oublier que c'est une série, et pas un film. On peut donc en partie lui pardonner.
Ainsi, Free! est une série qui brille par sa banalité sublimée. Malgré un potentiel encore un peu sous-exploité, les personnages sont attachants, et le spectateur se laisse bien volontiers emporter par ce mélange d'humour et de drame, sur fond de sport. À voir absolument si vous appréciez le tranches de vie et si vous n'êtes pas allergique aux beaux garçons et aux sous-entendus qui vont avec.