Free est une série signée Kyoto Animation ce qui implique habituellement une grande qualité visuelle et un bon rythme scénaristique.
Cela a déjà été dit maintes fois mais j'enfonce le clou : cette série est une nouvelle réussite à mettre sur le compte du célèbre studio et constitue en ce qui me concerne l'une des meilleures séries de la cuvée 2013.
Commençons tout de suite par nous débarrasser des quelques défauts de la série, car il ne faut pas rêver, il y en a toujours.
En fait, Free commet les dérives communes au bishônen c'est à dire un bon lot de personnages clichés et une succession de fausses romances homosexuelles qui ne sont jamais assumées car elles risqueraient de choquer les pauvres petits cœurs sensibles des quelques homophobes qui se seraient trouvés par erreur devant cette série.
Cette impossibilité de tout amour entre les différents membres du casting transforme alors les nombreuses allusions en fan-service intrusif. Je le précise au cas où, ce fan service ne me gêne pas de par sa nature homosexuelle mais bien par le fait qu'il nuise au rythme du récit.
A ce titre, l'épisode six est particulièrement symptomatique.
On y voit les quatre protagonistes participer à un camp d'entraînement au bord de l'océan. Une nuit, l'un d'eux est pris dans une tempête alors qu'il est en train de nager, les autres viennent à son secours et ils finissent par échouer sur une île déserte. Alors que le président du club est inanimé, son meilleur ami envisage un instant le bouche à bouche, il est tout près de le faire mais en est empêché par un scénario trop puritain. Ils décident ensuite de se rendre dans un bâtiment abandonné-qui-fait-peur et sont alors littéralement effrayés par un frigo, ce qui leur permet de se serrer les uns aux autres avec leurs torses nus et glabres. Remis de leurs émotions, ils décident de faire une sorte d'action-vérité ce qui nous donne droit à des souvenirs inutiles à l'intrigue et à des poses mignonnes.
Soyons clair, on a ici un épisode entier consacré à titiller l'imagination des spectateurs et spectatrices, bref un épisode entier consacré au fan service et le fait que le casting soit entièrement masculin, féminin, paritaire ou qu'il contienne des extra-terrestres ne change rien à l'affaire. Ce genre de développement scénaristique ne sert à rien d'autre qu'à satisfaire les demandes présumées du public ciblé et c'est très énervant.
D'autant plus énervant qu'il empêche cette série de devenir grandiose et de dépasser Chihayafuru dans le registre des très bonnes séries sportives.
Déjà, et cela ne surprendra personne, c'est beau, c'est très beau. C'est également très bien animé, l'eau est magnifiquement rendue, les couleurs chatoient et s'accordent entre elles et la photo est superbe. En plus de ça, la trame générale est plutôt intéressante et le rythme scénaristique est très bon sur la fin. On continue avec une direction sonore de grande qualité et une bande originale réussie. Pour ce dernier point je ne juge pas les musiques en tant que telles (musiques qui ne correspondent d'ailleurs pas à mes goûts habituels) mais bien sur le fait que ces dernières s'adaptent presque toujours aux images et leurs donnent du sens (comme dans Chihayafuru).
Bref, techniquement c'est très bon.
Le deuxième point positif de Free, plus encore que son scénario, est le traitement qui y est réservé au sport.
Cela a déjà été dit mais nous ne sommes pas ici en présence d'un vulgaire Kuroko no Basuke dans lequel des adolescents utilisent leurs supers pouvoirs dans des matchs épiques où chaque dribble prend une importance démesurée. Non, Free met en scènes des nages de cent mètres et les montre à vitesse réelle. Autant vous dire que ça va très vite et que l'on n'a pas le temps d'être parasité par des flash-back interminables. En plus, ces scènes de compétitions sont très bien réalisées et se paient le luxe de nous en apprendre plus sur les personnages sans qu'un seul mot soit prononcé (comme dans Chihayafuru). Bref, c'est du vrai cinéma.
En plus de tout ça, la série choisie de ne pas glorifier l'esprit de compétition et en fait un prétexte pour transcender de manière subtile l'esprit d'équipe, l'entraide et la camaraderie et ça fait tout simplement plaisir. (Je peux dire que c'est comme dans Chihayafuru ?)
Et on arrive enfin à la conclusion : Free est à mon avis l'un des incontournables de l'année 2013 et je le conseil vivement à tout les amateurs de japanimation, sans exception.
Exactement comme Chihayafuru !