Critique de l'anime The Garden of Sinners (Film 7)

Nous sommes fin 2009, les classements des oeuvres de l'année inondent le web de toutes parts : jeu de l'année, album de l'année, film de l'année... Et pour les fans d'animation il est également temps de faire le bilan et d'élire l'anime qui nous aura marqué cette année. Inutile de tourner autour du pot plus longtemps, tant mes intentions sont claires dans cette pseudo introduction : bien qu'il ne s'agisse pas d'une série à proprement parler, après avoir vu sa conclusion (cet épisode 7) j'ai décidé de faire de Kara no Kyoukai ~The Garden of sinners~ mon anime de l'année. Ce jugement vaut ce qu'il vaut car en plus d'être - attention lapalissade - évidemment subjectif, il se trouve que je n'ai pas réellement suivi l'actualité et n'ai pas vu tous les animes sorti au cours de ces douze derniers mois. Cependant il me semble ne pas avoir manqué les séries qui ont "buzzé" durant cette période, et même si je place Bakemonogatari et Eve no Jikan pas très loin derrière, Kara no Kyoukai à mon avis les surpasse.

Adapté de nouvelles de Nasu Kinoko (Type-Moon) qui on très certainement inspirée Shingetsutan Tsukihime, Kara no Kyoukai s'étend sur 7 films de durées variables et à la parution sporadique de décembre 2007 à aout 2009. Même si je fait cette critique sur le dernier épisode, celle-ci vaut pour la globalité de la série qui à mon avis, devrait être jugée dans son ensemble; c'est du moins la manière dont je l'ai appréhendée. En prenant le temps de réfléchir et d'ordonner mes idées, je pourrais pondre un dithyrambe de 8 pages sur cette oeuvre, et ceci sans tricher sur la taille de l'interligne. Malheureusement le temps (en fait la patience) me manque. Donc plutôt que de pérorer pendant des heures, je tâcherais d'être bref au risque de prendre des raccourcis.

Que ce soit la photographie, le montage, les effets spéciaux ou la bande son, je pourrais faire pleuvoir les superlatifs sur chacun de ces éléments, des heures durant... Bon, je vais tâcher d'être un peu plus constructif. La bande son d'abord : la musique est excellente mais plutôt discrète. Le fait que le/l'excellent thème principal n'apparaisse que rarement le rend d'autant plus puissant. Le reste de la musique, des bruitages et des voix sont admirablement mixé et y sont pour beaucoup dans l'ambiance qui règne dans la série.

Un rythme assez lent, de nombreux plans fixes aux perspectives justes et variées, le tout ponctué de silences pesants, apportent une certaine "lourdeur", qui renforce l'aspect dramatique et donne du poids aux évènements qui se déroulent. On a également droit a quelques belles scènes de combat qui permettent d'apprécier la rigueur de l'animation et le de dosage habile des effets spéciaux : les CG sont parfaitement intégré au reste et il en ressort vraiment une impression de qualité, de "solidité" si j'ose dire. La seule critique que je pourrais faire (un faire valoir pour le reste) serait au sujet du chara-design : je ne l'ai pas trouvé exceptionnel, mais pas au point de tirer l'anime vers le bas.

Globalement, la série est auréolé de mystère et l'ordre chronologique n'étant pas respecté d'un épisode à l'autre, les clefs de compréhension n'arrivent pas forcément dans l'ordre. C'est une manière pas franchement neuve mais néanmoins originale et agréable de découvrir le background des personnages. Fort heureusement, il n'y a pratiquement pas de question qui ne trouve sa réponse; certains éléments peuvent sembler confus ou incompréhensibles, mais tous les principaux noeuds finissent par se démêler.

Chose surprenante, cette oeuvre et issue du studio ufotable. Faites une recherche et vous verrez que cette enseigne n'a pas vraiment de réalisation "majeure" à son actif. Plus surprenant encore, chaque film a été fait par un réalisateur différent, alors que comme je vous le disais, j'ai ressentis une réelle unité dans l'ensemble de l'oeuvre. Pourtant tous les épisodes ne sont pas de qualité égale, mais cela tient plus au contenu de l'histoire qu'a la réalisation.

D'ailleurs pour être tout a fait honnête, le premier film ne m'avait pas réellement convaincu : une belle réalisation et un divertissement agréable mais cela s'arrêtait là. Il a vraiment fallu que je pénètre dans l'univers de Kara no Kyoukai en regardant les épisodes suivants pour pouvoir en savourer toute la grandeur. Une fois acclimaté, j'eu parfois envie de passer certains passages en accéléré, tant le suspense devenait insoutenable. J'imagine que chacun ne trouvera pas son bonheur dans les mêmes épisodes, mais cela est commun à n'importe quelle série, et j'insiste, je fait une appréciation de l'ensemble.

C'est dans un état de pure fébrilité que j'ai regardé le dernier épisode : "Est-ce le bon soir pour le regarder ? Suis-je prêt à voir la conclusion de cette série ?". Telles étaient les questions que je me posais avant de me décider enfin. Voir l'achèvement d'une oeuvre que l'on a adoré est toujours un moment délicat, et plus particulièrement dans l'animation japonaise, qui occasionnellement (voire souvent) afin de créer un choc émotionnel, prend le spectateur à contre pied, ceci quitte à le décevoir. Après deux heures de visionage cramponné à mon siège, en fumant comme un pompier, le dénouement suivi de l'épilogue sont advenus. J'étais alors pleinement satisfait.

J'aurais encore beaucoup de choses à dire au sujet de Kara no Kyoukai, mais plutôt que de m'égarer je préfère m'en tenir là. J'espère que ces quelques lignes suffiront à vous donner envie de le voir, et qu'elle vous séduira autant que moi. Si je devais comparer cette oeuvre, ce serait à du Mamoru Oshii : résolument adulte et moins accessible que la plupart des animes, elle récompense d'autant plus le spectateur passionné qui aura su l'apprécier.