Après quelques déceptions, j’attendais le prochain film de Ghibli au tournant.
Et voilà que surgit Arrietty, un film dont j’attendais beaucoup, trop peut-être. Après Ponyo, dont je ferai la critique plus tard, qui sans être mauvais n’était pas à la hauteur de ce que j’ai pu voir, Arrietty m’apparait comme une bouffée d’être frais. Oui, ce film m’a comblé bien plus que je ne l’aurais cru par sa simplicité et sa poésie. L’histoire est simple, très simple même, mais là n’est pas l’important. Dans Totoro, il n’y avait pas grand chose non plus, ce qui ne l’empêche pas d’être un enchantement de créatures féériques. Et bien, c’est un peu le même principe ici, sans les créatures (sauf les chapardeurs). L’élément du film qui symbolise le mieux Arrietty est la maison de poupée. Petit mais mignon, presque magique et incroyablement poétique.
Et le travail du studio est à saluer, avec ses couleurs, ses décors riches et variés, le soin des détails, tout est fait pour nous plaire, séduire et enchanter. Mission accomplie haut la main. Dès les premières minutes et la vie remuante du plancher, on est transporté dans ce conte et en ressortir est difficile. Ajoutez à cela une musique excellente, qui plus est réalisée par une française (la bretonne Cécile Corbel), excusez du peu, on assiste à une nouveauté tout à fait bienvenue. Légèrement celtique, délicieusement mélodieuse, la bande son ne souffre aucun défaut, pas plus que la musique de fin. Cette dernière m’a surprise car entendre du français, je ne m’y attendais pas. Mais elle colle parfaitement à l’ambiance du film et ajoute même un petite pointe bretonne, pas déplaisante à l’oreille. C’est d’ailleurs la première fois que le studio ne fait pas appel à un compositeur japonais.
Dans ce monde à part, on s’attache vite aux personnages, peu nombreux mais tous bons. Entre Sho, un jeune garçon qui souffre d’une maladie cardiaque et qui cherche à découvrir ce peuple particulier et Arrietty, chapardeuse débutante, qui est partagée entre son envie de protéger sa famille et sa curiosité pour ce jeune garçon, ce duo fonctionne bien, en conservant une part de mystère, avec une rencontre tardive. De chaque côté, d’autres personnages viennent tourner autour d’eux, avec chacun une envie différente: découverte de ce secret, une incompréhension, une peur, une curiosité. Mais au final, c’est une histoire de rencontre, entre deux êtres que tout opposait. Peu de messages, pas vraiment d’histoire poussée mais qu’importe, le résultat est là. Ravissement, beauté, poésie, cela suffit amplement à faire d’Arrietty un excellent film.
Comme vous l’aurez compris, j’ai adoré du début à la fin. Pas de fausse note, ni de moment en trop, rien que du plaisir et la fraicheur. Ghibli montre encore une fois son talent à la réalisation. Ma légère inquiétude s’est évaporée. Je respire de nouveau.