Critique de l'anime Kiki la Petite Sorcière

» par Starrynight le
02 Janvier 2007
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A l’instar de Totoro, Kiki est considéré comme un film principalement destiné aux enfants. Pour les francophones, cet effet est renforcé par le choix d’un titre particulièrement mièvre et gamin (alors que le titre anglais « Kiki’s Delivery Service » respecte une fois de plus bien mieux l’esprit du titre original, lequel signifie littéralement « le service express de livraison à domicile de la sorcière »). Cependant, Kiki n’a pas moins de qualités que les autres films de Miyazaki.

Tout d’abord, visuellement, il est magnifique. On peut par exemple admirer les détails du jardin des parents de Kiki, scène aussi soignée qu’éphémère. De même, l’animation est irréprochable. Certaines scènes sont très réussies, comme celles où la jeune fille survole le paysage, préfigurant des scènes semblables (et tout aussi réussies) dans Porco Rosso quelques années plus tard. Musicalement, l’ensemble est moyen, mais quelques morceaux tirent leur épingle du jeu. Je pense notamment aux deux génériques, de petits moments de bonheur aux paroles chantant l’enfance et sa joie de vivre. J’aime beaucoup la manière dont l’opening est amené : tandis que Kiki tente de piloter son balai, c’est Jiji, le chat, qui allume la radio, lançant ainsi la chanson. Pendant celle-ci, on assiste à un moment d’insouciance et de liberté de la jeune fille et de complicité entre celle-ci et son chat.

Dans Kiki, on ne retrouve pas les thèmes habituels aux films de Miyazaki : pas de guerre, pas de nature à préserver, … . Comme Totoro, Kiki est un oasis de fraîcheur. Ce film est avant tout l’histoire d’une personne, la jeune sorcière Kiki, à une période charnière de sa vie.

Une sorte de Harry Potter avant l’heure ? Pas du tout ! Ici, pas de marque particulière, pas de pouvoir hors du commun parmi la communauté de sorciers, pas de fabuleux destin tracé. Juste une enfant bien jeune qui pendant un an doit vivre sa vie en terrain inconnu, en exerçant ses talents pour se faire accepter et se faire une place dans la société. Voilà donc Kiki, partie pour un voyage initiatique, mais sans personne à défendre ou à sauver, sans trésor à rechercher, sans ennemi à combattre, juste un logement et un travail à trouver, et mûrir. Cela n’a rien de facile.

Car, dans la ville, Kiki semble tout droit sortie d’une autre époque avec son gros nœud dans les cheveux et sa robe noire et terne. Le contact n’est pas facile avec les jeunes de son âge qui ne pensent qu’à sortir entre copains, s’habiller à la dernière mode, draguer et faire la fête. Elle leur paraît bien bizarre cette fille qui débarque avec son vieux balai et ne s'intéresse qu’au travail. En fait, le fait d’être sorcière la dessert plus qu’autre chose au début : elle n’a pas de talent particulier à part voler (et encore, pas très bien), pas de baguette ni de formule magique et est finalement une jeune fille presque ordinaire. Mais au fond, voler de soi-même, c’est déjà formidable et cela rejoint le rêve de plusieurs personnes : Tombo qui s’intéresse beaucoup à Kiki et bien sûr Miyazaki. Le réalisateur sait une nouvelle fois nous faire partager sa passion pour le vol. D’où cet émerveillement des amis de Kiki ; ils la voient comme une ange sans ailes ou une aviatrice sans avion. Bien plus qu’un conte de sorciers, ce film raconte l’histoire d’une jeune fille qui doit faire ses preuves. Mais, c’est aussi le récit de parents inquiets pour leur fille unique partie au loin, d’une artiste peintre qui espère avoir trouvé sa voie et d’un chat drôle et débrouillard.

Ce film n’est malgré tout pas exempt de défauts : certaines scènes sont très gentillettes avec de grosses ficelles et le final est aussi prévisible que mielleux.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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