Kiki la petite sorcière n'est pas le plus connu des films de Hayao Miyazaki ni même l'un des plus connu du Studio Ghibli en France.
Situé chronologiquement dans son oeuvre après Mon voisin Totoro et avant Porco Rosso [deux de ses films les plus connus auprès du public], ce film cible essentiellement le public jeune même si les plus grands peuvent l'apprécier [comme bon nombre de films "enfantins" qui sortent actuellement].
Et pourtant ce film gagnerait à être plus connu que cela l'est à l'heure actuelle.
L'histoire est une simple [mais efficace] tranche de vie, l'apprentissage du travail et surtout de la vie de cette jeune fille. C'est l'un des thème récurrents dans le monde de l'animation japonaise mais aussi chez Miyazaki. Contrairement à Princesse Mononoke, cette transition s'effectue dans un cadre bucolique proche des normes de notre monde actuel.
Même si Kiki est une sorcière, son seul pouvoir magique est d'enfourcher son balai... pratique quand on créer une entreprise de livraison mais il ne faut pas s'attendre à voir des baguettes magiques, des sorts et autres dans ce film. Kiki est une sorcière sans pouvoir et à la limite cela importe peu.
Le film est une succession de minis aventures comme chacun de nous peut vivre au quotidien, le tout montre un passage de la vie de cette jeune fille.
Kiki est un personnage volontaire, combatif, ayant certains principes. Elle veut faire comme les grands même si au final elle se rend compte que c'est encore une enfant et que elle ne peut pas tout changer.
Autour d'elle gravite de nombreux personnages tout aussi touchant les uns comme les autres.
Le premier que on rencontre est un jeune garçon intrigué par cette sorcière en noir volant sur un balai. Kiki cherche à l'éviter mais elle ne le peut longtemps. Au début, leur relation est compliqué mais elle va s'attacher à lui. Tout comme de nombreux films de Miyazaki, leur relation est ambiguë.
Sa famille d'adoption est un couple de boulangers qui va l’héberger au prix de quelques heures de travail et surtout va l'aider à s'installer [c'est beau les dessins animés]. La femme est le membre du couple qui est le plus mis en avant et sa relation avec Kiki ressemble à une relation mère/fille alors que les parents de Kiki ne sont pas développés, ce qui est normal vu que dès le départ, elle part de chez elle.
Les clients servent à montrer l'apprentissage de Kiki et ne sont pas développées même si l'une d'entre elle va devenir l'amie de Kiki et l'autre, une vieille dame va s'amouracher de notre petite sorcière donnant quelques moments touchants.
La plus importante des relation est celle qui unit Kiki à son chat Jiji: amis, confidents, partageant et même si chacun va s'émanciper de son côté, ils sont toujours liés.
De nombreuses thématiques de Hayao Miyazaki sont présentes dans ce film telle que le vol. Tombo veut à tout prix voler avec son vélo et c'est la première raison pour laquelle il aborde la sorcière, Kiki ne possède qu'un pouvoir, celui de voler. Ce dernier permettra à la jeune fille de passer un cap. J'y ajouterai une notion cachée pour l'écologie car voler avec un balai ne pollue pas [héhé].
On retrouve également une héroïne comme personnage principale. Si elle n'est pas aussi marquante qu'une San ou Chihiro, elle possède les mêmes traits de volonté que de nombreuses héroïnes de Miyazaki.
Les décors sont inspirés de l'Europe scandinave, on se croirait dans un autre siècle comme le début du 20ème. Le design des personnages accentuent ce contraste, les personnages se retrouvant avec des coupes de cheveux digne des années 80'.
Et surtout l'une des choses que j'aime le plus dans ce film est la façon très à "l'ancienne" dont le film a été fait. C'est l'un des derniers dessins animé à avoir été fait entièrement sur celluloïds.
Ce n'est pas le plus reconnu des films produits par le Studio Ghibli et réalisé par Hayao Miyazaki cependant, son charme, son histoire et ses personnages touchants font de Kiki la petite sorcière un film d'animation à part.
A regarder à tous ages, de 7 à 77 ans.