Critique de l'anime Kimi ni Todoke (TV 1)

Généralement, je ne suis pas du type à donner un note parfaite : il y a toujours place à l'amélioration. Cela dit, ici aujourd'hui, j'abdique et je donne, et même en mille. Kimi ni todoke, c'est l'anime qui a rendu tous les autres que j'avais vraiment beaucoup aimés complètement obsolètes. Depuis la fin de mon visionnement, j'erre entre des trucs tous plus ou moins intéressants en comparaison. Il me manque mon "fix", je suis en sevrage...

Oui, c'est du shôjo. Oui, c'est encore une histoire de lycée, boy meets girl, amour pudique et tout ça, très japonais, très dans le genre. Mais voilà, il y a un "mais", et tout un! D'abord, la qualité graphique (bon oui, je l'ai écouté en HD, ça aide peut-être un peu) qui est complètement à s'en péter la tête sur les murs. Les paysages donnent envie d'aller s'inscrire dans un lycée japonais pour prendre la même petite route bordée d'arbres que les personnages empruntent. Très romantico-lyrique. Enfin bref...

Je suis peut-être un peu facile à gagner, mais les "jingle" des animes, j'adore. C'est pas ce que j'écoute dans mon Ipod à répétition, mais j'ai toujours le petit sourire aux lèvres quand ils partent et que l'ambiance s'harmonise à l'univers musical de l'ensemble de l'anime. Un peu comme les références culturelles au cinéma : recognize and enjoy. Eh bien c'est de la belle musique qu'on nous sert ici je trouve. Principalement du piano et des guitares, mais des trucs très doux, à l'image de la série.

L'aspect technique est fort agréable, mais l'histoire est vraiment délicieuse en elle-même. D'ailleurs, le manga a remporté le prix du meilleur shôjo en 2009 si je ne m'abuse. Les personnages sont follement attachants. On se sent interpellé, impliqué. Sawako n'est pas que la réplique de Bella Swan de Twilight ou de n'importe quelle jeune fille typique du genre. Elle est complètement mésadaptée socialement, mais alors là complètement. Et c'est justement parce qu'elle porte une sorte de naïveté démesurée pour son âge que c'est intéressant de voir son cheminement. Les autres personnages ne sont pas que des faire-valoir non plus, ils ont un potentiel intéressant et on a même droit à un pan assez important sur l'histoire d'une des amies de Sawako. Le héros est peut-être un peu plus typé, mais cela reste tout en nuance.

Personnellement, je ne pleure pas à chaudes larmes en écoutant des animes, ou très rarement, et encore, quelques larmes contextuelles, rien de torrentiel. Cet anime m'a fait réfléchir. Et, du coup, il m'a fait verser des torrents. J'ai été touchée, fortement, et ça m'a fait un bien fou. C'est un anime comme on n'en rencontre pas souvent, qui ne verse pas nécessairement dans les clichés tragico-amico-amoureux que l'animation japonaise nous sert souvent, histoire de faire du junkfood sentimental, vite consommé, vite oublié. Ça bouleverse, ça rend heureux, mais de façon durable. Ce n'est pas tant que ça donne envie de s'arracher les trippes, que ce soit dans la tristesse ou l'allégresse, c'est très diffus, très calme, très doux, c'est de la tristesse tempérée, ou de la joie contenue. C'est dans la retenue, c'est très zen. Non pas que les personnages ne sont jamais dans l'excès (c'est tout de même un anime japonais), mais le sentiment global qu'on en retire lui ne joue pas dans ces cordes-là. Ça apaise tout en donnant des pointes d'émotions.

Et donc, j'ai terriblement hâte à la prochaine saison. Et puis j'ajoute des points (imaginaires) pour les quelques "mitai na" que Sawako pousse par moment, ça m'a bien fait sourire. Je le conseille à tous : je l'ai même prêté à un ami (sans E). Et puis pour l'histoire de la perte d'originalité, du décalage entre les premiers épisodes et les derniers, je suis pas d'accord. L'anime évolue, voilà tout, l'originalité se déplace ailleurs (tout en gardant quelques trucs du début, comme des moments où Sawako est encore perçu comme Sadako avec l'ombrage dramatique en contre-plongé). Perso, j'ai même préféré tout le reste des épisodes aux quelques premiers vu que les relations entre les personnages sont mieux installées et que l'histoire en tant que telle prends forme concrètement.