Une brève petite critique, pour un petit animé sans prétentions qui vaut le détour à mon sens.
Princess Jellyfish fait partie de ces animés proposé par l'émission NoitaminA, qui généralement sort des séries de bon goût, plutôt en décalage avec ce qu'il se fait en ce moment. On peut même voir les passerelles qui existent d'ailleurs en ces dernières.
Higashi no Eden par exemple parle beaucoup des NEET (assimilables aux otak' mais différents, les NEET sont des sortes de marginaux, des chômeurs ou autre). Si ce terme est plutôt dévalorisant je trouve que NoitaminA a pu s'occuper de leur rendre hommage à sa façon en diffusant ces oeuvres.
Dans Princess Jellyfish, les otak', les NEET, sont une fois de plus à l'honneur... Si beaucoup de railleries subsistent à l'encontre de cette partie de la population, finalement, ce n'est que pour mieux attendrir le spectateur et, à terme, proposer une ouverture à l'autre même si on ne le comprend pas.
La force de Princess Jellyfish réside en partie dans sa petite absurdité, son côté décalé, qui parle de gens décalés mais qui reste profondément ancré dans la réalité. Cette série incite également à se débarrasser des clichés et à comprendre que l'apparence n'est qu'une façade pour se protéger des autres. Si je trouve cette morale un peu trop souvent abordée, ici, la finesse réside dans l'abandon pur et simple des stratégies de dissimulation. Princess Jellyfish arrive sur ses grands chevaux, se plante devant vous, et vous propose de voir au delà ce que vous apercevez.
Comme je le disais précédemment, les personnages sont, ici, très attendrissants! Ils sont parfois un peu lourdaud, mais on s'attache à eux plutôt rapidement. Bon, aucun, si ce n'est le travestit, ne dégage un charisme particulier, mais cela aurait été trompeur de donner une présence à des personnages qui veulent toujours s'effacer en société, c'est pourquoi je trouve ce choix plutôt cohérent.
Lee problème cependant c'est que les personnalités sont monogagique (barbarisme pitoyable)... En gros, les scénaristes ont calé un type de runing gag pour chaque donzelle de la colocation et le répète jusqu'à la fin. Je peux d'ailleurs vous les annoncer dès maintenant sans spoiler : méduses, poupées japonaises, homme vieux, Trois royaumes, train/métro... Ca se passe de commentaires...
Les graphismes n'ont rien d'extraordinaires si ce n'est qu'ils ont réussi à me faire aimer les méduses, plutôt bien représentées. Ceci contribue d'ailleurs grandement à la magie de la série, apparaissant quasiment à chaque épisode. Le chara-design s'en sort bien surtout quand il s'agit de "designer" les vêtements du travesti. C'est franchement bien fait et plutôt plaisant, parfois peut-être un peu trop présent. L'aspect mode brûle justement la poésie typiquement originale de départ, pour la transformer en conte de fée version Disney, un écran de fumée quoi...
Un écran de fumée qui cache beaucoup de qualités comme la très bonne dynamique de l'animé qui ne perd que rarement son temps (sauf en court flashback répétitifs), un bon humour bien présent, la notion d'ouverture et la critique en filigrane des spéculations immobilières qui peuvent détruire le charme d'un quartier. On ajoutera également, et ce point vaut vraiment la peine d'être abordé, que l'OST est l'une des meilleures que j'ai pu entendre, bien diversifiée avec un opening et un ending qui m'ont plu comme rarement ce genre de musique me plaisent (Durarara mis à part!). La musique est excellent et contribue pour beaucoup à la qualité et l'ambiance générale de l'animé.
Un 7, c'est un bon essai qui aurait pu être transformé en véritable succès s'il avait eu plus d'ambition... Oui mais c'est ça le truc! L'animé a voulu distraire, tâche accomplie avec succès, il n'a pas voulu se donner les moyens d'être un chef d’œuvre, à mon sens, ceci est parfaitement assumé et c'est bien ainsi!! A voir!