Ah, Princess Jellyfish, le shôjo événement de ces dernières années, avec son humour, ses personnages attachants, son intrigue qui, contrairement à tant d'autres, progresse au fil des tomes, et avec une petite romance qui pour une fois n'occupe que l'arrière plan de l'ensemble. Que rêver de mieux... Comment ça, je ne suis pas sur la fiche du manga ? Parce qu'il existe un anime ?
La réponse : malheureusement oui.
Dans le cas où vous ne l'avez pas encore deviné, je suis une grande fan inconditionnelle du manga original d'où cette série est tirée. Théoriquement, je devrais adorer cette adaptation, et l'opening seul, avec ses références à d'autres œuvres cinématographiques, m'annonçait vraiment un solide ensemble de onze épisodes avec de la créativité et de la bonne humeur. Mais dès le premier épisode, tous mes pauvres petits espoirs s'envolèrent, à commencer par les graphismes : comme souvent dans les comédies, les personnages se transforment en de véritables caricatures aux proportions douteuses. Ajoutez à cela un contour relativement flou, l'ensemble donne une mauvaise impression de dessins bâclés.
La musique, elle, en dehors de l'opening et de l'ending, semble inexistante. La raison : les personnages n'arrêtent pas de parler. La série pense que pour provoquer notre rire, il suffit d'une ou deux grandes exclamations contrastant avec un brouhaha ambiant monotone et plat : le résultat concret nous offre le lamentable spectacle des protagonistes discutant tous en même temps, sans que l'on puisse rien comprendre ou percevoir. Et si seulement leur voix étaient un minimum correctes... Mais non, de toutes évidence, les doublages en langues européennes ne savent pas comment jouer, et la VO reste votre seule option si vous voulez éviter le suicide sonore.
Vous l'aurez compris : la série ne démarre pas bien du tout. Ses imperfections techniques sautent aux yeux dès les premières secondes, et "l'humour" ne réussit pas à les cacher. D'où mon second constat : cet anime n'est pas drôle du tout. Outre le désastre des dialogues, faire référence à d'autres animes ou films célèbres peut sembler rigolo une fois, mais très vite devient lassant. Et les personnalités explosives de nos protagonistes se retrouvent malheureusement très peu développées, si bien qu'on ne s'attache pas une seule seconde à eux, et que bien trop vite, on se moque éperdument de ce qui va leur arriver.
C'est dommage, puisque dans l'ensemble, la série respecte plus ou moins le fil conducteur de l'histoire. Mais une pièce sans bons comédiens pour la mettre en scène demeure vide et creuse. Notre manque d'intérêt pour les personnages dessert l'intrigue, et la fin n'arrange rien : comme de nombreuse séries adaptées d'un manga, Princess Jellyfish est apparu en anime avant la fin de sa source originale, l'obligeant donc à inventer une conclusion toute aussi bâclée et peu convaincante que les graphismes de la série.
En conclusion je suis effroyablement déçue : comment le manga qui j'admire par dessus tout, ce contenu qui devrait être une mine d'or pour tout studio qui se respecte, a pu finir aussi bas ? Rien, et je dis bien, rien ne sauve un minimum cette série. Certains pourront la trouver à la limite divertissante, mais il existe dans le monde de l'animation japonaise des comédies qui en vaillent bien mieux la peine. Aussi, ne regarder ces onze épisodes qu'en cas d'ennui absolu et si vous n'avez rien d'autre à vous mettre sous la dent. Sinon, soyez aimable, et laissez cet anime là où vous l'avez trouvé : dans la poubelle la plus proche.