Deux ans après sa sortie officielle, sans trop m’être renseigné dessus, j’ai découvert la Traversée du Temps. Faisant confiance aux critiques positives que l’on trouve un peu partout autour de ce film, j’ai découvert une histoire sympathique, sur de nombreux aspects, mais qui n’aura pas su me scotcher en touchant une corde sensible.
Eh oui, dommage. Car là où le film pose problème, très subjectivement, c’est dans son thème. Les déplacements temporels, c’est un sujet trop récurrent, et trop exploité, sur de nombreux supports, pour que je suive la Traversée du Temps avec le même enthousiasme que j’avais lors de mes premiers visionnages de Retour vers le Futur. Non, désormais, on connaît les combines du genre, les effets de stress, les épilogues façon « le serpent mort sa queue, la boucle est bouclée », etc, etc. Résultat, scénaristiquement le film est bon, mais le thème est lassant.
Néanmoins, les dialogues sont agréables. L’héroïne est une pile électrique, qui ne s’arrête jamais. Tonique, espiègle, déterminée et parfois franchement marrante, elle parvient à elle seule à donner un excellent rythme au film, tout en le gratifiant d’un ton léger particulièrement agréable.
Ses deux compares playboys sont eux aussi bien trouvés. Chacun possède une personnalité relativement bien travaillée, et s’avère être, grâce à la trame, mieux exploité que l’on ne le penserait. Cela dit, ne vous étonnez pas si dans un trio amical, dans lequel se trouvent une fille et deux garçons, vous constatez quelques scènes relativement prévisibles (bah ouais quand même…).
Enfin, le film se termine bien, et sa durée est absolument parfaite. En une heure et demi, on ne s’ennuie pas et l’histoire se développe sans temps mort ni cassure.
Visuellement, l’ensemble m’a semblé proche de certains projets de Makoto Shinkai, mais dans un genre différent, moins photo réaliste. En gros cette phrase doit vouloir dire que c’est peut-être un peu moins beau, mais que les décors sont quand même bourrés de détails et que c’est loin d’être désagréable à voir. Ouais, c’est ça.
Le character-design est assez sobre, tout en étant très expressif et assez fluide. L’essentiel des personnages sont assez stylés et rendent franchement bien.
L’animation est excellente, tout simplement. C’est tonique, dynamique, réaliste, et bien entendu très agréable à constater tout au long du film. Etant donné le format, on pouvait naturellement s’attendre à un travail de qualité, mais pour le coup, il est important de souligner qu’ici c’est vraiment un excellent travail qui a été fourni au niveau de la motricité des personnages. Et dieu sait que l’héroïne passe son temps à bouger.
Certains passages en 3D s’intègrent plus que bien à l’ensemble, et font preuve d’une réelle recherche. J’ai vu plusieurs séquences assez uniques dans ce film, très inventives et contribuant considérablement à l’impression de bonne réalisation.
Enfin, les doubleurs font comme pratiquement toujours un travail décent, et la bande originale du film s’accorde plutôt bien au ton général. Mention spéciale tout de même pour le thème principal, très agréable à écouter (cf. générique de fin).
Au final, La Traversée du Temps est un bon film. Ni mauvais, ni moyen, ni très bon : juste sympathique à suivre. Il fait partie, pour moi, de ces films auxquels je ne reproche absolument rien, mais qui ne sont tout de même pas parvenus à me toucher plus que ça. Ici, l’explication me semble claire : le thème, bien qu’agréable, est trop commun et trop connu pour qu’il parvienne à m’emballer réellement. Cela dit, sur la fin, le film s’avère faire preuve d’originalité, et parvient à surprendre le spectateur en jouant sur un dénouement imprévisible, mais très largement bienvenu.