Deux hommes d'une grande intelligence se retrouvent ennemis dans une guerre galactique. De leur premiers affrontements naissent un certain respect mutuel et une rapide ascension sociale dans leur camps respectifs. A la manière de celui de Death Note, le scénario induit ici un suspense par des décisions stratégiques inattendues et des anticipations d'évènements parfois abracadabrantes. D'autres systèmes narratifs sont cependant bientôt mis en place, d'une vision étriquée d'un monde binaire on en vient à une fresque plus nuancée se voulant le reflet d'une réalité embrassée dans son entièreté, bref, une sorte de scénario absolu.
Des 110 épisodes que compte cette série, on nous épargne de trop longs développements menant à des conclusions trop évidentes. Non, le rythme est soutenu et l'histoire générale difficilement prédictible. Pourtant, il s'avère difficile de ne pas déplorer un tissu de personnages et de situations trop théâtrales pour ne pas dire simplement clichés. Enumérant tous les poncifs sur les politiciens qui sont apparemment par nature véreux, peu courageux et faibles, l'armée et l'aliénation de la société civile sont par contraste présentées comme des vertus et un mal nécessaire. Le rôle des femmes dans cette société futuriste semble également assez limité, elles n'ont qu'admiration pour ces personnages masculins mythifiés par l'Histoire et affectionnent tout particulièrement le port du tablier dans leur foyer. On peut également trouver assez risible l'emploi généralisé de patronymes à consonances germaniques des ressortissants de l'empire autant que l'utilisation d'uniformes inspirés de la chine communiste dans l'armée de l'alliance des planètes libres. La religion est également assimilée de manière manichéenne à une secte droguant et abusant ses fidèles. Enfin, certains détails historiques putrides et gratuitement violents qui au départ faisaient sourire et augmentaient d'une certaine façon l'impression de réalisme finissent par lasser tant ceux-ci sont en fait traités sérieusement et n'ont que peu de contres parties disons plus normales.
Les personnages principaux évoluent peu à l'exception du héros de l'empire, Reinhard, dont certains sentiments de remords et de solitude trouvent un écho. A nouveau cependant, la théâtralisation de plus en plus gênante de son existence coupe bientôt toute empathie. On pourrait également éprouver une certaine amitié pour le personnage principal adverse mais le fil des épisodes fait qu'il devient difficile de s'intéresser à lui tant sa personnalité reste peu développée et son caractère effacé.
Chaque combat spatial est dépeint assez précisément dès sa préparation qui en est la phase la plus importante tant la stratégie y est présente. Cependant, la répétition de ceux-ci et les raisonnements parfois abscons des chefs militaires n'arrive pas, malgré certaines originalités, à empêcher la naissance d'un certain ennui.
La réalisation n'a rien d'extraordinaire, est plutôt assez médiocre par moments et fait ainsi reposer tout le poids de la série sur son scénario. Scénario mis à l'honneur par l'utilisation parfois intensive d'une voix off qui, de manière laconique, tente tantôt d'attiser un suspense, tantôt de donner une portée historique à des faits divers, bref, une utilisation qu'on pourrait qualifier de malheureuse plus qu'ironique. L'anime est également entrecoupé de séquences bien étranges de débats politiques alimentés par des éléments de l'intrigue mais portant sur des éléments tellement abstraits (démocratie, autocratie?, etc.) qu'on les oublie aussitôt.
Cette série finalement assez prétentieuse aurait gagné à aligner moins de lieux communs et à mieux utiliser des recettes dont la simple juxtaposition ampute une part grandissante de sens.