Cher lecteur, je suis convaincu que vous avez lu la fiche de cet anime, que vous avez vu des notes correctes, et que ce qui est passé par la tête à ce moment-là ressemblait étrangement à ceci: "Mouais, une romance fantastique pour fillettes en manque d'amour..."
Je vous concède, cher lecteur, que je l'ai pensé également. Tout d'abord, cet anime, quoique très correct, ne brille pas forcément. D'où ma note. Mais je pense qu'il serait une erreur de passer à côté. En effet, sans révolutionner les codes du genre, et sans pour autant jouir d'une réalisation exceptionnelle ou d'un scénario remarquable, cet anime a toutes les chances de vous séduire, et ça il le fait bien. Explications.
Un monde enchanteur et plein de vie
La mer, l'eau, la vie, le calme. Qui n'a jamais rêvé de devenir une sirène étant enfant ou de pouvoir rencontrer les poissons et vivre en harmonie avec eux ? Qui ne s'est jamais amusé, que ce soit dans une piscine gonflable de jardin ou dans le grand bleu, à chercher des trésors et de mystérieux animaux aquatiques ? Cela remonte certes sans doute à quelques années, mais ces souvenirs sont sûrement encore présents en vous. Car oui, ceci n'est pas le scoop du jour, mais l'océan fascine. C'est d'ailleurs un thème assez récurant tout au long de l'anime.
Entrons désormais dans le cœur du sujet. Nagi no Asukara, ça commence avec ce village englouti sous les eaux, rempli de vie, avec des poissons à tous les coins de rue. Entre les maisons d'inspiration méditerranéenne, les effets de lumière jouent à cache-cache, et parfait ainsi le caractère enchanteur de ce pays sous-marin. Car oui, si on ne peut enlever quelque chose à Nagi no Asukara, c'est bien la beauté de ses décors, une constante durant tout l'anime, pour notre plus grand plaisir.
On notera l'animation très correcte, malgré un chara design assez spécial, même si personnellement, j'ai adhéré. Néanmoins, Nagi no Asukara, par ses aspects drame et tranches de vie, souffre de la comparaison avec KyoAni, et même s'il défend bien, reste toujours, considérant la plastique du moins, un cran en dessous du maître...
Un petit mot concernant l'ambiance sonore. Si les seyuus sont corrects, ils ne brillent pas particulièrement pour autant, mais on notera les openings et endings plus que convenables voire très sympathiques pour certains.
Une romance pour le moins... complexe
En dépit du portait charmeur et délibérément mélioratif que je viens de croquer quelques lignes plus haut, je suis navré, cher lecteur, de briser ainsi cette toile parfaite, car non, Nagi no Asukara n'est pas parfait, et de loin. C'est en s'aventurant du côté des personnages que l'on commence à toucher les choses sensibles. Certes, mesdames, je vous rassure, la romance est bien présente. Mais Nagi no Asukara a voulu en faire trop... et pour le coup, c'est un peu à côté de la plaque.
Une immense toile amoureuse s'étend entre tous les personnages, et finalement, toutes les relations restent malheureusement en suspend à la fin. Finalement, on nous a servi une complexité très alléchante, mais sans aboutissement, comment ne pas ressentir ne serait-ce qu'un soupçon de frustration ? Car c'est bien une des failles de cet anime. Tout est dans le non-dit. Je veux bien que les choses n'avancent pas, ou peu, à la manière d'un Makoto Shinkai, mais la magie dans ces instants-là n'était pas présente. Car si P.A. Works a su nous embarquer dans ce monde au fond des eaux, il aura échoué à m'émouvoir.
C'est malheureux, car l'anime évitait un certain nombre de stéréotypes du genre, et pour une fois, nous avions le droit à des personnages un peu moins conventionnels qu'à l'accoutumé, même s'il ne faut pas se leurrer, Nagi no Asukara n'a pas réinventé le genre. Néanmoins, les personnages ne constituent pas la faille majeure de cette série. Et c'est bien dommage.
La tranche de vie qui a voulu un scénario ou le scénario qui a voulu devenir une tranche de vie
Désormais, nous attaquons le gros morceau, le gros point noir de cet anime. La série commence de façon très sympathique, on a le droit à un tranches de vie tout à fait convenable, basé autour d'un festival et d'un conflit entre le monde des océans et le monde terrestre. Nagi no Asukara aurait persévéré dans cette voie, il est évident que la note en aurait été influencée. Et positivement. Parce qu'un défaut non négligeable de Nagi no Asukara n'est pas, comme à l'accoutumée, d'avoir voulu un scénario, mais plutôt de ne pas avoir correctement développé celui-ci.
En effet, si l'anime est très bon dans toute sa première partie, la seconde souffre d'un manque de rythme évident, devient grossière, lourde, et extrêmement prévisible. Pour ma part, j'estime ainsi que l'anime avait deux choix. Le premier était de conserver l'aspect scénario, et de finir à la moitié de l'anime, avec une fin triste certes, mais nette et sans bavures. La seconde était d'enlever ce scénario et d'assumer une nature de tranches de vie du début à la fin, en développant un peu plus les diverses romances, par exemple.
Je finirais quant au scénario en vous parlant brièvement de la fin. C'est larmoyant, c'est beau, c'est romantique. Mais ça laisse complètement indifférent...
On pourra ainsi affirmer que Nagi no Asukara est un bon anime, mais que, loin du chef d'œuvre, il souffre de défauts non négligeables considérant les personnages et le scénario, mais que c'est véritablement le rythme mal géré de l'œuvre qui aura malheureusement terni l'image idyllique que la série offre tout au long de son déroulement. Un anime à voir, mais pas pour autant à classer parmi les plus grandes réussites de la japanimation...