Débarquée de nulle part où presque il y a deux ans, School rumble s'est petit à petit fait un nom dans le monde de l'animation en tant que comédie romantique du moment. Il faut dire que la comédie animée s'était petit à petit enfoncée dans l'ecchi, les blagues salaces et les situations grasses qui font plus souvent pitié qu'autre chose.
En s'affranchissant de toute forme de fan service, et tout en jouant à fond la carte de la comédie sans autres arrière-pensées que faire rire, la première saison fut une franche réussite, un peu à l'image des meilleures saisons de Friends.
Mais, tout comme Friends l'a parfois expérimenté en son temps, School Rumble Ni Gakki nous rappelle que l'art de la comédie est un art difficile. Faire rire ne peut se concevoir dans la durée. Cela nécessite une remise en question permanente et interdit tout relâchement ou laxisme sous prétexte que "c'est School Rumble, cela fera forcément rire tout le monde".
Ce "relâchement", c'est malheureusement ce qui se passe dans la première partie de cette nouvelle saison. Après quelques épisodes sympathiques qui nous amènent au festival culturel, la série s'essoufle complètement entre les épisodes 7 et 13. Les personnages principaux s'écartent pour laisser la place à de nouveaux venus qui, sans être totalement inintéressants, n'apportent rien de nouveau et apparaissent généralement comme des clones de personnages déjà existant. Cette période est également beaucoup trop parodique, ne cessant de faire des références à des séries, films ou légendes de la culture japonaise qui sont pour la plupart totalement indéchiffrables pour un spectateur européen. L'histoire n'avance plus et l'ennui n'est vraiment pas loin.
Comme si les scénaristes (ou l'auteur) avaient senti le vent tourner, la série vire de bord et le miracle se produit vers l'épisode 14 lorsque le scénario retourne vers les problèmes de jeune mangaka d'Harima. School rumble Ni Gakki se recentre sur les couples gagnants (Harima/Eri/Yakumo, Tenma/Harima/Karasuma, Ichijou/Imadori/Lala) et l'on assiste alors à une deuxième partie de saison absolument fabuleuse. A part un double épisode raté, le reste atteint souvent le zénith de la comédie, et certaines scènes pourraient honnêtement devenir cultes. Humour percutant et toujours bien placé, situations romantiques réellement craquantes, graphismes et animation au top (le travail sur les yeux des personnages est remarquable), musique et bruitages à l'unisson, la package est complet. On a même droit à de véritables moments tristes où la larme n'est pas loin de pointer au bout des yeux. Une très grande réussite.
Et qui nous permet d'espérer une troisième saison de la même qualité.
Au final noter cette saison fut donc difficile, étant donné le déséquilibre flagrant entre les épisodes. Néanmoins, la deuxième partie rattrape à mon sens largement l'ennui ressenti parfois dans la première. A voir pour tous ceux qui veulent passer un bon moment de détente.