Shingetsutan Tsukihime fut la première série TYPE-MOON que je pris. J'avais dès le départ un énorme à priori : sachant que l'anime était issue d'un Hentai-Game, je m'attendais à un anime fourmillant d'ecchi jusqu'à nous donner la nausée, avec un scénario vulgaire et mièvre à souhait. Et pourtant, dès les premières secondes, je fus captivé par cette histoire unique, merveilleusement bien orchestrée, qui ne m'a pas laissé indemne.
Commençons par ma première impression.
Dès les premiers instants, je trouve la réalisation bonne. C'est beau, les plans sont bien trouvés, les couleurs ne sont ni trop claires, ni trop sombres. On découvre un personnage, un character-design soigné, un enfant persuadé de voir des lignes partout sur les murs. On comprend alors qu'il se trouve dans une sorte de clinique de campagne. Deuxième scène, sans la moindre transition : une immense prairie avec ce personnage qui court, qui trébuche, affaibli par ses soins et peut-être par une quelconque blessure. La musique accompagne merveilleusement bien la scène, seul le piano est présent, et il suffit amplement. Je me sentais déjà attiré par cette ambiance à la fois poétique et mystérieuse.
C'est alors que l'on voit apparaître une jeune femme aux longs cheveux, à côté d'un arbre surplombant toute la prairie. Le jeune garçon relève la tête et lui demande avec curiosité qui elle est. Elle lui répond avec un sourire chaleureux : "une sorcière". C'est à cet instant présent que je me suis dit que j'allais apprécier cette série, mais jamais je n'aurais imaginé l'aimer à ce point-là.
Visuellement, Shingetsutan Tsukihime est excellent. La série a déjà trois ans, mais elle parvient à égaler des productions récentes sans la moindre difficulté.
Le character-design, sans être une révolution, est extrêmement soigné. De plus, on ne trouve pas de visages déformées dès qu'un personnage se met de profil dans cette série, ce qui n'est vraiment pas pour nous déplaire et traduit un soin particulier dans le traîtement visuel de l'anime.
Je ne peux pas m'en empêcher, il faut que j'en parle. Arcueid, l'héroïne de la série, est pour moi la meilleure que l'on puisse trouver. Kaoru Ozawa, le character-designer, lui a fait don d'un magnifique visage et d'une attitude très élégante, tandis que les scénaristes lui ont offert un caractrère unique qui a fait d'elle un emblème de l'animation japonaise.
L'animation est très bonne, et ce tout le long de la série. Sur le plan visuel, il n'y a rien à redire : la série est dangereusement proche de la perfection (du moins pour l'année 2003).
Le scénario demeure tout de même l'élément le plus important, et il n'a pas été laissé de côté dans Shingetsutan Tsukihime. L'ambiance de la série, créée à la fois par la musique, par la réalisation et par le dessin sont en fait entièrement au service de l'histoire.
La trame de la série est tout simplement parfaite. Lors du premier visionage, jamais je n'ai perçu une sensation de lenteur, ni même de ralentissement. L'ensemble est extrêmement bien calculé, si bien qu'à l'approche de la fin des épisodes, on est incapable de s'arrêter, et on veut connaître la fin, comme un drogué voulant sa dose. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'une cure de désintoxication est nécessaire une fois la série terminée, mais pas loin.
Les révélations qu'on nous donne tout au long de la série ne sont ni trop prévisibles, ni trop tirées par les cheveux. Bref, c'est le bonheur ; on se laisse porter par l'histoire en toute confiance, et on savoure chaque instant.
L'histoire en elle-même est extrêmement bien trouvée, et la série lui rend hommage.
Ceci dit, petit bémol tout de même, car je ne mettrai pas 10/10 à cette série, on sent parfois l'adaptation du jeu hentai. Certaines scènes, à la base totalement malsaines et pornographiques, ont dû être remplacées par d'autres, et on a parfois une idée plutôt claire de ce que le jeu vaut, ce que je trouve assez agaçant. Là dessus, l'équipe chargée de faire la série aurait pû se montrer plus discrète car ces petites scènes "cassent" un peu l'ambiance générale de la série.
Venons en maintenant à la musique, élément extrêmement important, car elle doit être de très bonne facture pour faire en sorte que l'ambiance d'une série soit bonne.
Ici, c'est un succès total. L'opening est superbe, et le thème récurrent de la série, qu'il soit interprété au piano ou aux violons, m'a profondemment ému lors de mon visionage. Les thèmes et la série et les thèmes musicaux s'accordent parfaitement ; Toshiyuki Omori, le compositeur, a fourni un excellent travail.
Pour conclure, je dirai simplement que Shingetsutan Tsukihime fait partie des perles rares que l'on découvre parfois et que l'on oublie pas.
Unique en de nombreux points, cette série parviendra à charmer les mangaphiles les plus exigeants ; du moins s'ils se donnent la peine d'essayer en y mettant de la bonne volonté.
Pour moi, cette série reste et restera un chef-d'oeuvre qui a réussi à me fasciner du début à la fin, ainsi qu'à m'émouvoir plus d'une fois.