Terror in Resonance est un animé qui a la particularité d'avoir eu une critique dans un des journaux les plus connus en France, j'ai nommé Le Monde. Du coup, forcément, il ne pouvait qu'attirer ma curiosité parce que malgré la critique qui ne parlait pas de chef-d’œuvre, elle donnait au moins envie de se dévorer les onze petits épisodes qui composent cet animé.
Alors c'est le cas, si vous recherchez un animé avec des longueurs psychologiques et détaillés à tous les niveaux, passez votre chemin. Clairement, le format ne permet absolument pas un développement complet des personnages et de l'histoire. Et pourtant, j'ose m'avancer pour dire que c'est efficace. Ce côté un peu bâclé donne en réalité un rythme très soutenu à l'animé, ce qui fait qu'on reste assis devant notre écran pour absolument connaître la suite.
L'histoire est le piler fondamental de cet animé et avec brio, ils ont réussi à construire quelque chose qui tient la route avec si peu d'épisodes. Beaucoup de sujet sont abordés, peut être superflu mais qui porte à réfléchir d'autant plus que certains épisodes posent tout de même des questions très déplacées du point de vue Japonais. Il faut un certain culot pour oser aborder dans un dessin animé la défaite Japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale, la honte de tout un peuple, les enfants d'Hiroshima, et surtout placer vers la fin des épisodes des énormes sous entendus - qui n'en sont quasi plus - sur la soumission des Japonais face aux Américains. Onze épisodes n'ont pas le temps de développer en détails tous ces points et c'est peut être mieux comme ça. C'est déjà énorme de voir les questions posées, il ne fallait pas pousser le bouchon jusqu'à une critique acerbe de la faiblesse nippone. Ça aurait été intéressant, mais nous devons nous contenter de peu, tant pis c'est quand même très agréable.
Autre point très intéressant à souligner, c'est l'utilisation omniprésente de l'anglais. Utilisée très sporadiquement dans les autres animés, ici elle ressort énormément, ce qui est d'abord choquant. Cet effet est très bien utilisée pour mettre la barrière entre la soumission Japonaise et la domination Américaine, ce genre de petits détails montrent que l'animé a été malgré sa longueur bien travaillé.
Au final, il est vrai que vers les trois quart de l'animé, je me suis demandée si l'histoire ne partait pas en cacahuète. D'abord jeu avec la Police, finalement cela transforme en jeu d'échec avec le principal antagoniste de l'histoire, puis finalement autre chose. La fin rattrape tout cela et arrive à nous faire oublier la sensation d'être partie dans tous les sens. Elle nous recentre et nous montre que toutes ces péripéties étaient nécessaires.
Les personnages sont aussi un point très importants de cet animé. Le format ne permet pas, mais je trouve qu'on a assez d'information pour créer des backgrounds qui rendent le personnage beaucoup plus vivant. En animation Japonaise, on tombe très facilement dans le cliché des personnalités fixes - le trublion, le brun ténébreux, la pleurnicheuse - mais on s'attache à eux parce qu'on comprend pourquoi ils sont comme ça, mais aussi surtout, ils sont courageux et très enfantins. Ils restent tous les trois des adolescents et malgré le fait que ce sont des terroristes ils gardent une âme d'enfant qui est CREDIBLE. C'est toute la force de cet animé, c'est arrivé à nous faire croire que des adolescents peuvent être des génies du crime. Et le seul moyen de le faire croire, c'est justement de leur donner des motivations vraies et fortes, mais en fait très naïves et pures.
On regrettera malheureusement un point noir dans les différents personnages, Five. Juste... Pourquoi ? A quoi sert-elle, son but est très flou même à la fin, sa survie reste flou, tout est flou. Même Nine et Twelve qui sont quand même très mystérieux restent humains et touchants alors que Five ressemble à un deus ex machina sorti de nulle part.
Je m'attarderai rapidement quand même sur des points que normalement j'aborde peu, ce sont les designs et les musiques. Le design est beau. Pour une fois, je trouve que tout est beau. Il est assez étrange, mais je trouve que les détails sont réfléchis et absolument pas superflu. Les expressions de Lisa, le sourire un peu étrange de Twelve, les explosions, les décors, tout donne un rendu très travaillé et c'est plaisant. Pour une fois, les personnages ne sont pas magnifiques, ils sont tout ce qu'il y a de plus normaux, ce sont des adolescents basiques et ça fait un grand bien !
Un point spécial pour la musique d'intro qui est typiquement le style de musique qu'on écoute avec une tête étrange les premiers instants et qui nous importe finalement. Elle met tout de suite dans l'ambiance et a été mon petit plaisir régulier pendant onze épisodes.
Pour finir, je conclurai sur le fait que ce n'est pas l'animé de l'année, mais qu'il est très plaisant rien que pour les messages forts qu'il nous renvoie. On ne peut qu'être touché par les désirs si simples de ces enfants qui avaient juste besoin d'être acceptés et d'être aimés. Ne loupez pas ce bon moment que vous pouvez passer et souvenez-vous, ne serait-ce que pour un soir, de leur existence.