Critique de l'anime Gyakkyô Burai Kaiji

» par Hei le
19 Août 2013
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Gyakkyô Burai Kaiji - Screenshot #1

Kaiji

Gyakkyou Burai Kaiji est une série qui se veut humble mais courageuse, à l’image du personnage qu’elle met en scène.

L’histoire s’avère simpliste. Elle reprend un personnage classique, représentant le désœuvrement et le manque d’ambition d’une « classe sociale » endettée dont l’avenir semble compromis par le peu d’espace et de chances que leur laisse la société active. Néanmoins, c’est le pari que prend l’auteur en misant sur un thème original et une mise en scène unique, palliant à l’idée sur laquelle repose l’ensemble du scénario. C’est donc ce personnage au bord du gouffre qui relèvera le pari de fortifier ce scénario, le portant jusqu’à l’apogée de son potentiel.

En effet, tout l’intérêt de la série repose en son personnage principal, dont l’introspection permet la hausse progressive de l’intensité au fil du récit. Le personnage de Kaiji est avant tout un personnage humain doté d’une psychologie réaliste. La plupart des défauts humains mis en avant sont ceux de la facilité, tant dans la naïveté que dans le désir premier du parieur lambda de multiplier ses mises. Ainsi à l’avènement des premières péripéties, notre protagoniste sera loin d’inspirer le charisme, la confiance en soi ou même le désir primitif d’évolution. Cependant, très vite il ressentira la nécessité de définir ses principes et les codes qui régiront sa manière de penser afin de survivre dans un monde intermédiaire infernal qui lui permettrait de se procurer une nouvelle vie, sans dettes. C’est donc la seconde dimension appréciable de la série qu’est l’évolution du personnage. Kaiji va au cours de cette première saison élever son niveau stratégique, augmenter la qualité de ses anticipations, tout en gardant des principes fondamentalement justes et ainsi devenir plus humain qu’il ne l’a jamais été. Le troisième point important de l’œuvre est sa mise en scène, car elle met en place des batailles stratégiques alliées à l’introspection. En effet, ce style de mise en scène implique une adoption du point de vue interne de la part du spectateur, or on ne dispose pas toujours de cette vision-là. On alterne donc entre les trois types de points de vue : Interne, Externe et Omniscient (ce dernier étant plus rare). L’auteur force donc celui qui regarde à imaginer, prévoir les informations qu’il ne connait pas, son interaction avec les événements en est donc plus importante. Par ailleurs, les scènes d’introspections maximisent le ressenti des sentiments de Kaiji que peut avoir le spectateur lorsqu’il doit prendre une décision qui implique sa survie. L’aspect psychologique associé au thème des jeux d’argent, offre la perspective d’un scénario de mieux en mieux développé, dans le cadre d’une mise en scène qui saura retenir toue notre attention.

Gyakkyô Burai Kaiji - Screenshot #2Les sonorités ne sont pas plus complexes et auraient même pu être excellentes quand l’on sait que le responsable en charge des musiques a en parti créé les OST de Death Note… Toutefois, elles permettent aussi de mettre en valeur les scènes importantes, les moments de tensions et aident à renforcer les effets des différentes mises en scène. En ce qui concerne les génériques selon vos goûts ils pourraient vous plaire, mais ce ne sera pas le détail primordial de cette série.

Venons-en au dessin qui a beaucoup fait parler de l’œuvre ! Tout d’abord, soyons clair sur un point, l’animation et la réalisation sont de bonne qualité, fluides et sans erreurs apparentes. C’est donc bien l’aspect purement graphique dont il est question ici. En réalité, le dessin n’est pas simplement laid, il est laid car l’auteur l’a voulu. En termes techniques, il faudrait préciser que cela concerne les personnages, contrairement aux décors qui eux sont dessinés plus formellement. Et c’est ce qui me pousse à faire un rapprochement entre cette série sans grande ambition (si ce n’est celui de plaire à un public), et la nouvelle de Franz Kafka, "La Métamorphose". En effet, le but étant d’utiliser volontairement une description exagérée et irréaliste, pour dépeindre de manière plus représentative encore la réalité sociale. Et même si ce désir n’est pas vraiment présent dans la série Kaiji, je pense que l’on peut tout de même voir le portrait satyrique se dessiner peu à peu..

C’est ce dernier détail qui fera définitivement pencher mon avis sur un petit huit, qui aurait pu être balayé par le sentiment d’essoufflement qui se fait ressentir sur les derniers épisodes de cette première saison.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Hei, inscrit depuis le 02/08/2013.
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