Umineko no Naku Koro ni - Dorénavant, les goélands seront rouge sang.

» Critique de l'anime Umineko no Naku Koro ni par Rydiss le
04 Février 2010

Ah, Umineko no Naku Koro Ni... Déjà, c'est bien trop long à écrire comme titre, alors on se contentera d'Umineko. Voici un anime vraiment à part dans l'animation japonaise. On ne peut nier que le concept est original, à défaut d'être plaisant. Car en effet, Umineko sort des sentiers battus. Déjà par sa structure, semblable à celle d'Higurashi. Autrement dit, on revit plusieurs fois la même histoire avec un point de vue différent, même si la finalité est toujours la même : la mort, si possible dans d'atroces souffrances. Ensuite par son scénario.

Dans une île, une famille richissime se rassemble pour parler de la succession. En effet, le chef de famille actuel, Kinzo, ne va pas tarder à mourir, étant malade. Mais voici qu'une vague de crimes horribles s'abat sur cette famille, n'épargnant absolument personne. Crimes dont l'auteur reste inconnu, et que Battler, héros de l'histoire, se fait la promesse de démasquer. Mais voilà qu'intervient devant lui une jeune femme, Béatrice, connaissance de Kinzo, mais inconnue des autres membres de la famille, se proclamant sorcière et s'attribuant tout les meurtres qu'elle aurait réaliser grâce à la magie...
Et c'est là que la série devient intéressante. En effet, toute cette mise en scène digne des Dix petits nègres a pour but de confronter deux points de vue, celui de Battler et de Béatrice. Ces deux point de vue étant respectivement le raisonnement par la logique, où l'on cherche des indices, émet des hypothèses, essaye d'expliquer la manière dont le crime a été réalisée et le mobile... Bref, un monde où la raison prédomine, où tout peux s'expliquer par la logique et où il n'y aucune interventions du paranormal ou de la magie.
Et celui de Béatrice, affirmant que ces crimes n’auraient pu être réalisé par des humains, mais par la magie. Autrement dit, admettre que ce monde est loin d'être logique et que la magie existe.

Et cette confrontation de points de vue est tout simplement passionnante à suivre. D'ailleurs c'est pas compliqué, une fois qu'on sort de cette enquête, on s'ennuie. Dès qu'on ne suit plus le combat de Battler pour prouver que ces crimes ont bel et bien été réalisés par un humain et non par magie, dès qu'on sort du cadre de l'île où ont lieu tous ces évènements macabres, la série n'a plus grand intérêt. Les moments avec Ange en sont le meilleur exemple. Bref, vaut mieux se consacrer sur le duel entre Battler et Béatrice. Duel qui soulève d'ailleurs de nombreuses réflexions d'ordre philosophique. Tout ça grâce à la ténacité de Battler, qui refuse en bloc de croire en la magie ou en l'existence des sorcières. Pour lui c'est simple : tous ce que ses sens perçoivent est faux. Le monde qui l'entoure n'existe pas, tout ce qu'il voit n'est qu'une illusion, un tour de passe-passe qu'il se doit de démonter par la logique. Est-ce vraiment le cas? Bref, la situation renvoi directement à l'allégorie de la caverne : et si ce que nous voyons n'existait pas?

Pour ma part, je me suis pris au jeu à essayer de deviner comment descendre les faits avérés de Béatrice. Car c'est là le but de la série : ne pas essayer de trouver qui est le meurtrier, mais de prouver que tous les faits qui se sont déroulés dans cette île ont été réalisé par la main de l'homme, et non par magie. Et il faut l'avouer : c'est très difficile... Car on assiste directement aux meurtres, on sait qui les perpétue. Bref, on est confronté aux mêmes évènements que Battler, nous voyons tout par ces yeux. Béatrice fait tout pour nous convaincre que c'est bien elle l'auteur de ces meurtres, grâce à la magie. Et on comprend très rapidement l'enjeu qu'il y a derrière : l'existence même de Béatrice. On retrouve le même principe philosophique que pour Dieu : elle ne peut exister si l'ensemble de la famille ne croit pas qu'elle existe. Son but est donc tout autre que Battler : elle veut lui faire admettre que la magie existe afin qu'il la reconnaisse en tant que sorcière.
Bref, c'est absolument passionnant... On n'attend qu'une seule chose : savoir qui aura le dernier mot. Chapeau messieurs les scénaristes. Même s'il faut attendre une deuxième saison pour avoir une réponse à toutes les questions... Car oui, vous n'aurez aucunes réponses à vos questions. Au contraire, on vous balance une multitude de nouvelles interrogations, à ne plus savoir qu'en faire. Bref, la fin est trop vite expédiée, incomplète, et surtout bourrée d'incohérences... Prenons comme exemple le comportement des victimes. Alors qu'auparavant elles restaient pétrifiées de terreur devant ces manifestations surnaturelles et hostiles, essayaient de comprendre ce qu'il se passait, voilà que d'un coup elles se transforment en super combattants rebelles... Avouez qu'il y a de quoi être surpris...

Autre chose à signaler : cette série n'est pas à mettre entre toutes les mains... Un gamin en sortira traumatisé à coup sûr. Car une autre des particularités de cette série qui la fait sortir du lot, en plus de son scénario recherché, c'est qu'elle ne cache pas la violence. En effet, c'est particulièrement gore, très gore... Notamment pour les meurtres... C'est simple, en comparaison Higurashi pourrait limite passer pour une série normale... Le sang coule à flot, les manières de mourir sont horribles et très variées (noyades, écrasements, transpercements, écartèlements, déchiquetages, mais aussi anthropophagie...), et la censure pour cacher cette violence, en mosaïque, est loin d'être suffisante pour rendre la série visible par tout le monde. J'étais limite content qu'elle existe, alors que d'habitude ce genre de délire gore dans un anime ne me touche pas... Bref, je crois qu'il s'agit de la série qui nous montre le plus de façon de faire mourir quelqu'un dans d'atroces souffrances...
Cette série est aussi violente par les thèmes qu'elle aborde : la maltraitance des enfants avec Maria (on assiste carrément au rejet par la mère de son enfant), l'ijime avec Ange, le comportement des adultes... Non, ce n'est vraiment pas à laisser à la portée de tout le monde...

En conclusion, voilà une série très plaisante, avec un nombre de protagonistes assez hallucinant, possédant tous un côté psychopathe plus ou moins marqués, et qui ne sont malheureusement pas tous traiter... Mais ceux auxquels on s'intéresse ont le mérite d'avoir une histoire vraiment à part et une psychologie fouillée. Et ne vous fier pas au chara-design qui ne nous sort que des filles à bonnets extra-large, il n'y a rien d'ecchi ici. Battler restera le perso plus réussi selon moi, cachant encore bien des mystères au vue de la fin de la série, en plus d'être vraiment attachant. Mais Béatrice est loin d'être ratée elle aussi, au contraire, voilà un protagoniste vraiment complexe que tous les psychiatres rêveraient avoir comme patient... Bref, scénario en béton, musique correct avec un opening superbe qui restera dans les annales, un duo de personnages particulièrement réussi, réalisation constante... Malgré quelques baisses de rythme et scènes ridicules avec le visage censé faire peur de Maria, c'est du tout bon. Néanmoins, si vous n'accrochez pas au concept, ainsi qu'au gore, passer votre chemin. Pour ceux que seul l'aspect gore dérange, ce sera un six. Pour moi, ce sera un sept. Car c'est tout de même bien oser et rechercher niveau scénario.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

Rydiss, inscrit depuis le 15/07/2007.
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