Umineko ou comment qualifier ce qui s’apparente à une déception.
Mon programme de cet été 2012 était chargé en animes. D’horizons très différents, de l’humour à la fantasy, de la romance au mécha, au milieu de tous ces genres se trouvait Umineko. On ne peut pas dire que j’ai eu souvent l’occasion de voir des animes bénéficiant du tag « horreur », et pour cause il faut croire que se faire peur n’est définitivement pas dans le folklore japonais. C’est donc dans cette catégorie un peu à part et sous représentée que s’affiche cette série. Et autant le dire, on est très lojn du compte.
Et pourtant que ça partait bien. Voilà qu’on nous présente les différents membres d’une famille richissime qui décident de se réunir sur l’île familiale. En effet le grand-père, faisant office de chef de cette famille, est mourant. Forcément finissent par resurgir la question de l’héritage, d’où cette vaste réunion. Le lendemain d’une soirée agitée en conversation, voilà qu’on retrouve la plupart des personnes présentes au rassemblement toutes assassinées. Comme chacun peut s’en douter, la série de meurtres ne s’arrête pas là et chacun des corps retrouvés semble répondre à la description faite dans une sorte de prophétie.
Immanquablement, avec un speech pareil, on ne peut que penser aux Dix petits nègres d’Agatha Christie, excellent roman policier mettant en scène des homicides inexplicables et faisant monter la tension jusqu’au dénouement. C’est aussi la base scénaristique de la plupart des épisodes des Enquêtes de Kindaïchi : lieu confiné, meurtres dans un certain ordre… Là où ça cloche avec Umineko provient de l’aspect fantastique/magique qui a été ajouté à l’histoire. En effet tout au long des 5 premiers épisodes, on tente de nous faire croire que tout ce qu’il se passe sur l’île est le fruit des agissements d’une sorcière, Béatrice, avec qui le grand-père avait passé un pacte. Le suspens reste entier concernant cette éventualité, franchement hasardeuse et peu intéressante, et ce jusqu’au 5ème épisode. Voilà que l’histoire qui débutait pourtant si bien décide de virer totalement de direction au profit d’explications totalement abracadabrantesques. S’en suit une enquête aux déductions sans queue ni tête, sans suspens, libérée de toute ambiance prenante. Pour faire clair, je me suis ennuyé pendant environ 21 épisodes sur 26, la faute à ce changement brutal et qui n’a pas su me satisfaire.
D’autant que les protagonistes ne rattrape pas une histoire qui se barre en couille. Le personnage principal est stéréotypé au possible, avec des réactions bien shonenesques et qui n’ont au oassage rien à faire dans ce genre d’histoire. Face à la gravité de la situation, je m’attendais à un peu de réalisme qu’un de ces stupides « je sauverai tout le monde ! ». La « sorcière » est horripilante et son rire est l’un des plus grotesques qu’il m’ait été donné d’entendre. Sans parler de l’autre gamine à qui l’on ne peut qu’avoir envie de foutre des baffes lorsque l’on entend un de ses « Hu-hu-hu-hu-hu ». Bref question casting c’est pas ça non plus.
Reste une animation pas trop mal, une esthétique sans grande inspiration mais dont on ne demandait rien. Le chara-design est lui aussi respectable, bien qu’un peu anachronique. En revanche, bémol pour la censure qui a décidé de flouter les cadavres. Les personnes se lançant dans la série sont au courant de ce qui les attendent, et puis on a clairement cherché à jouer sur l’aspect gore dans les mises à mort, alors pourquoi tout cacher ainsi ? J’ommetrai volontairement le cas de l’opening et de l’ending clairement pas dans mes goûts musicaux et que je m’empressais de passer à chaque nouvel épisode.
En conclusion, Umineko ça part bien. Puis ça fait un choix qui divisera forcément. Je fais partie de ceux qui n’ont pas su apprécier le changement apporté et vu que d’autres facteurs contentement comme les graphismes ou la musique ne m’ont pas emballé, la note en pâti sévèrement.