Umineko no naku koro ni
Umineko est l’œuvre qui m’a fait découvrir le génie de 07 Expansion. L’animé répond à la demande dans plusieurs points, mais amène beaucoup trop des zones d’ombres en parallèle. Suite à mon quatrième visionnage, je peux sans conteste assurer que pour les non-initiés, il est difficile de comprendre tous les détours des meurtres de Rokkenjima.
Cette série, malgré sa base d’histoire linéaire, demande une ouverture d’esprit du spectateur, voire une obligation de regarder plusieurs fois les épisodes afin d’appréhender toutes ses zones scénaristiques. Umineko, c’est deux histoires en parallèles : celle narrée aux travers des différentes parties dans ses multiples répétitions, celle du Méta-monde où Batter et Béatrice lutte. Deux partis différents : celle de Béatrice, symbolisme du coupable, qui profère que les meurtres sont dû à la magie ; celle de Battler qui assure avec fermeté et qui se doit de prouver que c’est un humain derrière tout ça. Il est demandé à nous, spectateur,de prendre parti : d'adhérer à la magie au travers ce que nous voyons ou tenter de changer notre angle de point de vue pour rendre " ce qui est visuellement impossible possible". La mise en bouche du premier arc est dans ce sens bien amené si on accepte de tenter avec peine de jouer au détective. C’est l’effort que réclame la série.
Comme son format originel, un visual novel en valant clairement le détour, c’est cette recherche scénaristique qui en fait la base. Très loin du kawai d’Higurashi, nous tombons dans le royaume monstrueux des sorcières et la cruauté des humains pour l’héritage -ceci semble bénin, mais écoutez-bien les conversations entre les héritiers Ushiromiya, rien n'est dit au hasard - , où mythe, magie, douleur familial se mélangent (l'animé est gore dans les meurtres et dans les sujets qui sont loin d'être sains)
En dehors de quelques faces défigurées pour exprimer la terreur et la censure de nombreux meurtres, graphiquement, c’est correct. Vis-à-vis du matériau d’origine, le dessin est sans conteste embelli : Bernkastel et Lambdadelta sont sublimes, Battler malgré ses gros yeux bleue reste acceptables… un point positif pour la musique qui se rapproche des thèmes du VN, les pistes seules sont même sublimes ! L’opening reste une merveille à l’écoute, chantée par Shikata Akiko où la chanson choisie porte tout l’animé.
C’est bien là le souci que l’on pourrait reprocher à cette série : l’essentielle de la suite, c'est-à-dire Chiru pour pouvoir tomber vraiment dans le monde d’Umineko et tout comprendre. Il y a trop de questions mit en suspens, la confortation entre Battler et Béatrice est trop mit en avant ce qui gâche bien des aspects, il manque quelque chose qui pousse le spectateur à comprendre dès le premier visionnage la création des théories de Battler. Cela suit néanmoins tous les Arcs questions de son format d’origine, mais nous laisse clairement sur notre fin.
Libre à vous ensuite de vous laisser entraîner ou pas, vous ne perdrez pas votre temps en regardant Umineko rien pour faire travailler vos ménages. Inutile non plus de vouloir chercher à tout prix après votre visionnage les réponses à vos questions dans le format d’origine (qui pourrait vous donner intérêt par la suite), les réponses sont à trouver par nous-mêmes !
Même encore aujourd’hui, j’espère pour avoir une seconde saison afin que s’ajoute la pierre finale à l’édifice. C’est malheureusement ce qui rend cette œuvre inachevée.