Yosuga no Sora, contrairement aux apparences (ou, plutôt que les apparences, contrairement à ce qu’on pourrait attendre d’un anime qui semble abuser allègrement de l’ecchi, inceste et harems), se révèle être un anime très poétique. A ma grande surprise.
La saison est divisée en arcs (4 arcs de 3 épisodes), sachant que les 2 premiers arcs sont plus ou moins reliés entre eux, ainsi que les deux derniers (dans le sens où l’histoire change quand le héros décide de changer de fille). Comme dans Amagami SS ou Higurashi, les arcs présentent des histoires indépendantes sur une même base spatio-temporelle.
Quand je dis « changer de fille », je précise « changer de sentiments » : le héros n’a rien d’un obsédé robotisé (comme celui de School Days) ou pervers stupide (comme pour Amagami SS), c’est un ado normal, beau gosse et dégourdi, qui veut juste être heureux avec la fille qu’il aime. Mais chaque arc montre comment l’histoire, la même période, se déroulerait si monsieur était amoureux à droite plutôt qu’à gauche.
Pour l’histoire : Haruka et sa sœur Sora sont devenus orphelins suite à un fâcheux accident : ils décident donc de se serrer les coudes pour rester une famille unie et heureuse, et reviennent s’installer à la campagne, dans une maison de leur enfance. Alors que Sora, petite fille fragile et capricieuse, reste se reposer à la maison, Haruka fait de son mieux pour se lier d’amitié avec son entourage. Il sympathisera donc avec des jeunes de son âge, passera du bon temps, se rapprochera plus ou moins de temps à autres de certaines, et se démènera pour faire sourire la fille pour laquelle il craque finalement.
Puisque chaque arc nous fait pénétrer dans la vie tourmentée d’une fille, que Haruka se donne pour mission d'arranger. Il n’hésitera pas à se confronter à leurs incidents de familles privés complexes pour se rendre utile.
Je suis juste déçu par le troisième arc, qui met en scène une binoclarde à forte poitrine sans personnalité convaincante, alors qu’une intrigue autour de la déléguée aurait été bien plus intéressante. Cependant ça n’empêche aux filles comme elles, qui n’ont pas le droit à leur saison d’amour avec le héros, de faire avancer l’histoire et devenir des personnages secondaires utiles. Rappelons que la série ne fait que 12 épisodes, ce qui explique l’effacement parfois obligé de certains certaines.
Le seconde personnage le plus important est bien entendu Sora : on la découvre progressivement tout au long de l’anime, et a finalement droit à son propre arc fort attendu. C’est pour moi largement l’apothéose de l’anime : le héros qui jusque là faisait un sans faute se retrouve confronté malgré lui au charme de sa sœur cadette... Bien conscient du problème que cela pose, comment va-t-il décider de le gérer ? Une énième histoire d’inceste, très poétisée et émouvante.
Ambiance dramatique (sans être vraiment noire), la vie n’étant pas rose. Surtout quand on kiffe sa propre sœur et qu’on est orphelin. Comique très peu présent, mais cet anime a l’ingéniosité (selon moi) de présenter une petite historie bonus à la fin de chaque épisode, qui n’est pas spécialement drôle, mais détend clairement l’atmosphère. Ces suppléments proposent un arc bonus avec une autre fille sous un ton décalé et des graphismes pas prises de tête.
Abordons-le enfin. Cet anime ne lésine pas sur les scènes de sexe, la version non-censurée est donc requise ou alors vous aurez droit aux panneaux warnings bien moches sur la moitié de votre écran, ce qui démystifiera un peu l’émotion de la scène. Un couple heureux (i.e. le héros avec la fille du moment) n’hésitera pas à s’envoyer en l’air quand l’atmosphère sera à point, mais je trouve très personnellement que tout cela reste gentillet et assez romantique (pour ne pas dire réaliste).
Excepté : quand ce couple est surpris en pleine action par un autre personnage trop aventureux… Là c’est juste glauque, vraiment glauque.
Maintenant si vous voulez du pur hentaï ce n’est pas à cette porte qu’il faut taper : on se contente ici des poitrines dénudées et ébats passionnés, sans tout dévoiler. Yosuga no Sora ne peut se réduire à un anime pour du sexe, mais il trouve indéniablement une place importante dans cette poésie licencieuse.
Fais amusants pour l’OST : cet anime propose deux endings, un pour l’histoire normale et un pour l’histoire bonus. Le second est finalement une sorte d’auto-parodie de l’anime. Les deux sont très sympas à écouter, tout comme l’OP, pas de problèmes de ce côté-là.
Le reste de la bande-son est agréable, et une certaine mélodie au piano me rappelle à chaque fois le thème de l’Île de Besaid (ou Bisaido Island) de FFX, ça met de bonne humeur.
J’aurai au final une note sévère pour cet anime, puisqu’on ne peut le conseiller à toute clientèle. De plus la courte durée du show empêche de travailler à fond chaque histoire, ou même de détailler en profondeurs tous les personnages. D’irréductibles lacunes, mais qui ne m’ont pas empêché de m’émouvoir légèrement devant l’attachement d’un couple d’orphelins.