Adapté d'un visual novel, Yosuga no Sora adopte un format court divisé en plusieurs arcs parallèles, au cours desquels nous découvrons Haru, le protagoniste, qui retourne avec sa soeur Sora suite au décès de leurs parents. L'occasion pour lui de retrouver quelques demoiselles et de développer ses relations avec elles.
Je n'ai pas d'affection particulière envers les animes de romance, encore moins ceux qui collent au format visual novel et qui appliquent un système de "route". Pourtant, force est de constater que Yosuga no Sora est assez bien réalisé pour que ça passe crème.
Dans la forme, je n'ai rien à reprocher. Le character-design est très agréable, les paysages épurés et les osts paisibles instaurant un cadre serein et poétique, avec une animation suffisante pour ce qu'on nous montre. C'est très joli à regarder et l'ambiance est réussie.
Ajoutons que Yosuga no Sora a en fait un format plus court que la moyenne, puisque ses épisodes ne font réellement que vingt minutes, les cinq dernières étant consacrées à une mini-série humouristique dont l'intérêt est....discutable, dirons-nous. Ce qui range la série dans la catégorie " on ne voit pas les épisodes passer ", un atout non négligeable.
Dans le fond, ce n'est pas non plus si mal. Le premier épisode est à oublier, tout simplement parce qu'il est quelque peu ridicule de voir toutes les demoiselles qu'Haru va croiser en vingt minutes se mettre à rougir et à bégayer parce qu'elles ont eu le coup de foudre. Fort heureusement, on va nous épargner ce genre de comportements par la suite.
L'anime se découpe en quatre arcs distincts de deux ou trois épisodes chacun, chaque arc reprenant rapidement à l'endroit où la situation change et fait que Haru finira avec une fille plutôt qu'une autre.
Le risque, avec ce type de découpage, c'est d'avoir une impression négative quant à un héros qui change de fille dès qu'il a conquis la précédente. En clair, de passer pour un pervers, et d'avoir des relations plutôt creuses avec les protagonistes féminins.
A mes yeux, Yosuga no Sora réussit le pari de faire paraître chacune de ces relations comme étant sincère. De façon sobre et expressive à la fois, les personnages transmettent des expressions justes qui nous font croire aux sentiments qu'ils éprouvent. En comparaison, les esquisses d'intrigue posées à chaque arc font figure de décors, quitte à être carrément inexistantes ( coucou le troisième arc ). Le tout bercé par une touche d'humour léger et une pointe de drame correctement placé, et on se laisse bien volontiers emporter par les protagonistes dans leurs histoires tout à fait convaincantes.
Arrivons au quatrième arc, qui lui pose un vrai problème : l'inceste, clairement annoncée depuis le premier épisode. Haru, qui brille pendant toute la série pour être l'un des meilleurs petits amis possibles, va se retrouver face à son plus gros défi : sa propre soeur. Comparé au léger des arcs précédents, celui ci est nettement plus dramatique, la question " un frère et une soeur peuvent-ils être amoureux " étant un véritable tabou dans notre société actuelle.
Cette histoire étant la plus intéressante, j'aurais préféré que l'anime se concentre un peu plus dessus, mais passons. Il aborde le sujet avec maturité, sans surjouer l'aspect dramatique, et parvient en un minimum de temps à faire comprendre le dilemme et les émotions qu'il provoque, tant pour les personnages concernés que pour certains secondaires.
La série ne propose pas de réponse ni de solution, au spectateur de décider de quel côté il se range et de si le choix final de Haru et Sora est le bon.
Un petit mot sur le ecchi...pour faire court, les scènes H ne servent strictement à rien, en plus d'avoir une animation assez risible. Elles sont cependant peu nombreuses et rapides, donc vite oubliées. A la rigueur, elles ont peut-être l'intérêt de rendre les choses plus percutantes dans le dernier arc, mais vraiment, on aurait pu s'en passer.
Malgré la présence de sexe et d'inceste, Yosuga no Sora n'est absolument pas un anime choquant. On s'attache facilement aux personnages, la série a une atmosphère fraiche et reposante, les romances sont plutôt mignonnes, les thèmes dérangeants abordés avec justesse. N'ayant jamais cru pouvoir regarder aussi vite et facilement une série du genre, j'en tire une très bonne impression.