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Critique du manga Beck

» par Yomigues le
03 Avril 2011
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Certains shônen empruntent parfois des voies différentes de leurs semblables : certains font dans le tranche de Vie(Mitsuru Adachi pour Touch) d’autres choisissent un thème à part(Takashi Hashigushi pour Yakitate Ja-pan !!). Harold Sakuishi , lui, décide de mélanger les deux, à l’instar de Nana, bien que de manière radicalement différente, on se l’accorde !

Mais le tour de force de Sakuishi, c’est que loin de nous servir du tranche de vie banale, il nous invente une histoire encrée dans un réalisme profond, si réaliste que l’on en vient à se dire que cela pourrait bien arriver au voisin d’en face…à condition qu’il se jette corps et âme dans la musique.

Let me tell you the story of...ahem…l’histoire…

Koyuki Tanaka est un adolescent de 14 ans comme les autres. Il n’a pas de passion, juste une certaine admiration pour la dernière idole en vogue au Japon. Un jour, il fait la rencontre de Ryusuke, rencontre qui changera à jamais le destin des deux jeunes hommes : Ryusuke veut monter un nouveau groupe de Rock, venant de dissoudre l’ancien dans lequel il était guitariste. De fil en aiguille, il s’avérera que Koyuki possède un don évident pour la musique, tout particulièrement lorsqu’on l’entend chanter : sa voix transmet des émotions…

La guitare, ça s'apprend.

Les bases sont posées, les membres du groupe trouvés : Chiba, le rappeur et chauffeur d'ambiance, Ryusuke, le guitariste de génie, Taira, bassiste hyper classe, Saku, plein de promesses à la batterie, et Koyuki, 2nd guitare et 2nd voix...Qui ne sait absolument pas gratter et n'y connaît absolument rien à la musique, que ça soit sa culture, son histoire, où bien sa science.

Ce bon vieux Koyuki commencera donc tant bien que mal tout seul, puis avec l'aide de M.Saito, un ancien nageur olympique fan du bon vieux rock anglais. Le groupe nouvellement formé galère à payer pour pouvoir s'entraîner correctement en studio et créer de nouvelles compositions, tout le monde dégote un petit boulot à côté des cours. Les concerts s'enchaînent avec plus où moins de succès, Beck se fait une petite réputation dans les salles dans lesquels ils jouent....Doucement mais sûrement, Koyuki commence à rattraper son retard malgré quelques incidents en concerts (corde qui casse).

Je ne peux m'empêcher d'être admiratif par rapport à la narration de l'oeuvre, où l'on retrouve vraiment les hauts et les bas de la vie quotidienne. Koyuki trime bien pour apprendre la guitare, mais il est loin d'être parfait ; à l'école, le pauvre se fait exploiter ; enfin côté sentimental c'est pas la rose non plus : Mahô, la jeune soeur de Ryusuke donne l'impression d'en pincer petit à petit pour notre héros mais...Elle le lui montre...mal...car elle est américaine.

On reviendra un petit peu plus tard là-dessus.

Pour en revenir aux scènes de concerts, de répétitions, elles sont tout bonnement superbes, c'est même l'un des grands intérêts du titre : beaucoup critiquent la version papier parce qu'un manga de rock sans son, ça ne le ferait pas...Personnellement je frissonnais en voyant ces planches d'où l'on peut clairement ressentir la passion musicale du mangaka. Ajouté à cela le trait de l'auteur qui devient plus net et précis au fur et à mesure, c'est un pur plaisir.

WTF : there is american people in this comics ?!

L'un des nombreux points forts de l'oeuvre, c'est de confronter la jeunesse américaine en la personne de Maho(enjouée, dynamique, bilingue et fêtarde) à la Japonaise avec Koyuki(timide, banal, pas trop classe et monolingue). Ainsi les « je t'aime, moi non plus » s'avèrent très intéressants : d'une part, parce que l'on se reconnaît bien en Koyuki, mal à l'aise avec les amis américains de Maho qu'il ne comprend absolument pas ; d'autre part avec Mahô qui n'en a que faire des règles de bonne conduite à la japonaise. Leur relation connaîtra divers rebondissements que l'auteur exagère légèrement à la fin du récit, il fallait bien tenir le public en haleine.

Train train quotidien et gros concerts et gros ennemis

Le groupe apprend qu'il va pouvoir jouer au greatful sounds, un concert dans lesquels 3 scènes donnent lieu à des prestations musicales. Il leur en aura fallu du chemin et des péripéties pour y parvenir (13 tomes en fait), mais c'est la chance pour Beck de se faire connaître au Japon. Je dis au Japon, car entre-temps, Beck est parvenu à sortir un CD à l'étranger, qui s'est assez bien vendu parmi les indies, mais faute de droits ils ne toucheront aucune royalties...

Malgré ce petit succès et l'apparition de Koyuki en train de chanter dans un film reportage sur les Dying Breed (groupe au succès mondial et au passage ami de Rysuke ce qui explique la présence de Koyuki sur scxène, invité par Matt) ça ne suffit pas pour briller au pays du soleil levant. Beck se dissout après leur concert légendaire du greatful sounds suite à une discorde entre les membres... Les personnages se séparent, se retrouvent et repartent de plus belle...Aux states. J'arrêterai là les spoils, mais toutes les difficultés que peuvent rencontrer un groupe sont traitées avec justesse : doutes, séparations, réconciliations, dispute entre 2 membres, alchimie, ect....

Maintenant je vais me contredire un peu. .. Si les relations qu'entretiennent les personnages entre eux, la manière dont Beck parvient à percer, on y croit, les histoires qui s'axent autour de Ryusuke et Leon Sykes sont un peu énormes. Ainsi, Ryusuke se verra presque à chaque fois plongé dans des situations pas possibles. A cela, il tiendra à chaque fois un pari très risqué, qu'il remportera ....Que voulez-vous, il fallait un petit peu de piments et de suspens dans ce manga ! Ajouté à cela le fameux "rêve" que font en commun tous les membres de Beck...Mais les éxagérations s'arrêtent là, n'oublions pas que c'est un shônen malgré le côté terre à terre ambiant du récit.

Culture musicale

Vous allez en apprendre des choses avec Beck : comment le chanteur X a créer telle chanson, comment M. Z est mort, les références aux groupes et chanteurs rocks fourmillent (des Beatles, en passant par Jimy Hendrix et Kurt CObein, Rage Against The Machine, les Red Hot, ect...). Beck est une véritable bible qui parsèment ci et là des informations des plus intéressantes. Le mordu sera ravi, le noob apprendra.

The end.

Un très, très, très bon manga. Réaliste à presque tous les niveaux, Beck se lit extrêmement vite du haut de ses 34 tomes. Le récit gagne en intensité lorsqu'un drame des plus inattendus survient....A lire absolument. Notez qu'il existe aussi l'anime(assez bon mais qui ellipse certains passages) ainsi qu' un film sorti tout récemment!

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Yomigues, inscrit depuis le 01/12/2010.
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