Critique de l'anime Amagami SS

» par Deluxe Fan le
24 Décembre 2010
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Amagami SS : Une de perdue, six de retrouvées

Avant-propos

Sous couvert de l’appellation « critique », le texte qui suit s’apparente en réalité plus à un long troll ayant pour but avoué le massacre de l’animé Amagami SS. L’auteur enjoint ceux et celles qui ont aimé cet animé, s’ils existent, à ne pas le lire ou alors au second degré, l’auteur ne souhaitant pas qu’il soit pris comme une attaque personnelle (Quoique…).

L’auteur assume toute responsabilité pour la grossièreté, la mauvaise foi, les raccourcis, les préjugés contenus ci-après.

Introduction

Je ne sais plus vraiment ce qui m’a poussé à regarder Amagami SS en premier lieu. Quelqu’un m’avait demandé de rechercher pour lui une série du type « comédie romantique ». Je suis allé voir sur un site où j’avais mes habitudes, Anime-Kun. net (très bon site que je vous recommande), ce que l’on pouvait me proposer. J’ai entendu parler d’une série de harem dont le chara-design rappelait celui de Mizuki Kawashita (sic), auteur que je connais assez bien. Intéressé, nous regardâmes le premier épisode. Au bout de cinq minutes environ, nous éclatâmes de rire, comprenant que nous étions devant le plus gros navet de l’histoire de la japanime.

Et le plus incroyable dans tout cela, c’est que j’ai continué.

Amagami SS est le pur produit de la crise qui traverse le milieu ces derniers temps. Les chaînes de télévisions, principales clientes des studios d’animation, ne veulent plus prendre de risques, et financent des séries minimalistes qui seront certaines de plaire au plus large nombre parmi le public cible. Or, que ce soit en animation comme ailleurs, si vous pensez une œuvre en termes économiques plus qu’en termes artistiques, vous êtes sûr de faire de la merde. Une merde qui se vendra, mais une merde quand même.

Je pourrais m’arrêter là, dire que tout ça c’est la faute du méchant capitalisme pas bô, mettre 1/10 et boucler le débat. Ce serait mal me connaître. Je sais que certains ici ou ailleurs tenteront de défendre cette série. Les plus sournois essayeront même de vous donner envie de la regarder ! Afin que jamais une telle malédiction ne s’abatte sur le royaume, j’ai décidé de me lancer dans une longue croisade contre le maléfice de la médiocrité. On est prêts ? On y va !

I. Le concept

Commençons par rappeler ce dont on parle. Amagami est à l’origine un jeu vidéo pour PS2 sorti en 2009. Le jeu a été adapté en manga, puis en anime. C’est à cet effet que le titre est passé d’Amagami à Amagami SS (j’ai eu envie de faire un blague sur l’origine possible de ce cet « SS », mais de peur d’atteindre le point Godwin, je m’abstiens)

Ce qui fait la spécificité de cet anime, si on peut appeler ça comme ça, c’est son format. Le but du jeu est de séduire six filles. La série fait vingt-quatre épisodes + deux bonus. Vous ne remarquez rien ?

Inutile de jouer à Layton plus longtemps, vous avez saisi que l’anime se découpe en six routes de quatre épisodes chacun. Mais le souci vient du fait que chaque route est strictement indépendante des autres. Autrement dit, à chaque fin de route, c’est retour à la case départ, comme si vous commenciez une nouvelle série, ou que vous recommenciez une partie de votre jeu vidéo.

Je ne discuterai pas du caractère original de cette technique de narration, je n‘ai pas assez de connaissances en Otakulture pour juger de ce qui est original ou pas. Par contre, dire que c’est intéressant, non. Cela n’a rien d’intéressant de repartir de zéro tous les quatre épisodes. Je n’aime pas beaucoup les animes qui se plaisent à casser le rythme de la narration de cette façon, surtout que cela n’apporte rien à l’intérêt de la série. La façon dont chaque route est écrite est redondante, et l’ensemble traîne en longueurs. Bref, ne vous faites pas avoir par ceux qui vous diront qu’Amagami SS est intéressant par son concept : c’est chiant et très mal pensé. On a moins l’impression de voir un anime que des vidéos de Keima Katsuragi qui reprend sa sauvegarde du début une fois la route finie.

Le principal problème d’Amagami SS est donc son genre lui-même, un anime tiré d’un dating-sim. Il est possible de faire des choses très intéressantes dans ce genre là, mais Amagami SS est trop paresseux. Plutôt que de faire une vraie adaptation, il semble se contenter de reprendre telles quelles les séquences du jeu en enlevant juste les boîtes de dialogues. Je me répète mais j’ai vraiment eu l’impression de voir des vidéos de replay d’un joueur qui aurait posté sa sauvegarde sur YouTube. Il m’arrive parfois de regarder des vidéos de playthrough mais ce n’est pas ce que j’attends quand je regarde un anime. Ce genre de procédé tend d’ailleurs à se répandre et je n’aime pas ça du tout. Ceux qui trouvent ce concept intéressant sont dans la confusion des genres : un dessin animé ce n’est pas un VN, un jeu vidéo ce n’est pas un série télé, même si ça y ressemble et que le public est le même. Bref, ce format est un échec en soi.

J’en profite pour signaler que je n’ai pas fait le jeu et que j’ai survolé le manga sans chercher à aller plus loin. Est-ce qu’une connaissance pointue de l’univers d’Amagami modifierait mon jugement ? Bien sûr que oui. Mais je crois aussi qu’il y a une légitimité à juger un anime même si on n’est pas un otaku-expert-hardcore. Si on devait tout connaître et tout savoir pour commencer un embryon de critique, ce serait d’abord impossible, et ensuite très triste pour un noob tel que moi. Je récuse donc tout argument qui me dirait « c’est parce que tu ne connais pas Amagami que tu le juges mal ».

De même, je n’ai pas cherché à savoir quels étaient les bonus contenus dans le Blu-Ray, les épisodes supplémentaires ou les fins alternatives. Outre le fait que je trouve ce genre de procédés mercantiles proprement scandaleux, cela renforce l’idée que le principe « d’adaptation » n’a pas été saisi par le studio AIC. On croirait voir la transposition en anime de ce que les jeux vidéos font sous la forme des DLC : on vous vend un jeu à moitié fini ou alors bourré de bugs et on fait repayer par la suite si vous souhaitez profiter pleinement de votre soft. Malheureusement pour Amagami SS il ne faudra pas seulement foutre quelques bonus dans les DVD ; il faut tout reprendre depuis le départ.

II. La forme

Amagami SS est un des animes les plus moches de la saison. Je ne le compare même pas à Yosuga no Sora, qui est un chef-d’œuvre en comparaison. Les personnages sont certes bien dessinés (encore que j’ai pu constater des erreurs assez flagrantes dans les proportions parfois) mais ils sont vides de vie. On dirait des automates, tant l’animation semble avoir été confiée à un stagiaire non rémunéré de chez Enterbrain. Les seules choses qui m’ont semblé bouger dans cet anime sont les boobs de Sae-chan, on se demande pourquoi. Heureusement que j’ai vu cet anime en VOSTA, auquel cas j’aurais eu l’impression de regarder une succession d’images fixes (impression nuancée par l’apparition des titres d’épisodes de manière aléatoire et illogique).

Au niveau du design, pareil. Les défenseurs de Amagami SS ont argué que nous étions devant le meilleur anime de l’univers parce que les cheveux des personnages n’étaient ni roses ni verts. Certes… Mais cela suffit-il à rendre tout cela joli ? Non, loin de là. En comparaison, le design dans le manga est bien plus intéressant (c’est le seul truc intéressant).

Les décors sont pauvres et archi-classiques (Oh ! un lycée !), et on constate partout un manque total d’imagination. Manque qui aurait pu être compensé par un soin au niveau des graphismes (c’est ce que fait par exemple SHNY), mais il semble que le budget de la prod’ ait déjà été explosé. Je me souviens m’être étalé de rire lorsque Junichi et Sae vont au parc d’attraction et que celui se nomme « Amusement Park », ou encore en remarquant que le café où travaille Kaoru se situe, curieusement, en pleine forêt…

III. Le son

La musique d’Amagami SS est une des moins inspirées de la saison. Presque pire que Yakumo, c’est dire le niveau. Au niveau des génériques, déjà, on ne peut pas décemment parler de variété. La série contient certes deux openings et six endings - une par fille, chanté par leur seiyuu respectives -, mais on reste dans le même registre : J-Pop à la con (ce qui ne signifie pas que je les trouve mauvais : j’adore la J-Pop à la con ^^). Certaines chansons sont par contre vraiment ridicules au plus haut point, comme le premier opening : « I LOVE YOU, FRAUM MAÏE ARTE… I LOVE YOU FOREVER WISS YOÛÛÛ…. ». Je ne suis pas expert en grammaire anglaise mais il y a comme un problème de syntaxe et de prononciation, là…

L’utilisation des inserts songs est risible. Outre leur caractère « musique d’ascenseur » marqué, leur utilisation est tellement académique que l’on croirait à de la parodie - ou à un script de jeu vidéo. Lorsque le pote abruti de Junichi apparaît, c’est toujours la même musique qui se déclenche. Quand Junichi entrevoit un genou ou un décolleté, c’est la même musique qui se déclenche. Quand Haruka fait une connerie, c’est la même musique qui se déclenche… J’en riais, vraiment (et j’en pleurais aussi).

NUANCE n°1 : la musique qui passe lorsqu’Ayatsuji a une poussée d’œstrogènes, dans l’épisode 23, m’a rappelé un jeu vidéo que j’aime bien, je ne m’y attendais pas. Et puis les endings sont sympas, je l’avoue, j’en ai réécouté quelques uns *rougit de honte*

Le doublage n’a absolument rien de transcendant. Néanmoins, j’estime le travail des seiyuus qui ont donné leurs voix à Sae et Rihoko : les voix s’accordent très bien à la stupidité des personnages… et puis je ne peux pas passer sur « L’affaire Miya ».

« L’Affaire Miya » : Miya est la sœur de Junichi, que l’on voit souvent mais qui ne sert à rien. Sa présence est clairement due à une volonté de cibler le lolicon de base, avec notamment des scènes où l’on voit la pauvre jeune fille sortir du bain, suivies d’une contre-plongée sur ses seins pas encore formés… Quelle honte… Mais le pire reste sa voix, horripilante à souhait. La jeune fille à le malheur d’être toujours de bonne humeur et de rire souvent, à notre grand regret, car voici ce que donne le rire de Miya-chan (authentique) :

«RGNNNNTSHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHISHIIIII… »

Ce qui est extraordinaire, c’est que ce truc, à l’heure où je vous parle, est en train de devenir un mème Internet. Ce rire va donc rejoindre des sons cultes tels que « Rick Roll», « This is Sparta », « It’s over nine thousand », « You’re tearing me apart, Lisa ! », etc… Peut-on tomber plus bas ?

La partie sonore est donc un ratage total, on a l’impression d’avoir affaire à de l’amateurisme : le meilleur exemple est celui du « narrateur » qui intervient pour se foutre de la gueule des personnages au début de l’arc de Sae, et qui disparaît subitement à l’épisode suivant, sans que rien ne soit expliqué au spectateur… Moi je dis WTF quoi.

IV. L’amour / l’humour

On va vous vendre Amagami SS comme un anime romantique, mais je me demande ce qu’il y a de romantique là dedans, moi. Kuragehime c’est romantique. Même un manga aussi moyen que Love Hina est plus romantique qu’Amagami SS. Voici résumées quelques scènes de l’anime et vous allez me dire ce qu’il y a de romantique :

« Dis Junichi, tu ne connaitrais pas un coin où on peut être tranquille ? » « Oui Haruka, je connais la cabane au fond du jardin » « Super ! Allons-y pour que tu puisses me lécher le derrière du genou à l’abri des regards ! » (épisode 3)

« Dis Junichi, tu crois qu’on est seuls dans la bibliothèque ? » « Oui Kaoru, maintenant soulève ton T-Shirt et laisse-moi sucer ton nombril » « Ah ! Comme c’est bon Junichi ! » (épisode 6)

« Tu vois Sae, ça se sont des anguilles qui se promène dans la piscine» « Junichi-sama ! Les anguilles s’infiltrent entre mes orteils qui sont ma zone érogène ! Oh….Aah ! » « T’as de beaux seins tu sais… » (épisode 10)

« Pour Noël, Junichi, je t’emmène dans un endroit spécial » « Où est-ce donc, Nanasaki ? » « Dans des sources chaudes au milieu de la forêt où il n’y a personne, et où on va se baigner tous les deux seuls à poil » « Ah, t’en as envie, hein ! » (épisode 16)

Ces quelques dialogues me font plutôt penser à une parodie de film érotique de bas étage. Amagami SS n’est en rien un anime romantique : c’est une série de fan-service comme il en existe plein, mais qui, toujours à cause de la pression des diffuseurs, a préféré s’auto-censurer plutôt que d’assumer son véritable statut. Je préfère largement un anime ecchi qui s’assume style MM! plutôt que ce truc qui se dit romantique alors que les relations sont complètement bidon… Mais on y vient.

NUANCE n°2 : ces dialogues sont bêtes, mais c’est justement ce qui les rend marrants à force. Un peu comme si je vous racontais la blague du fou qui repeint son plafond. C’est idiot, mais ça m’a fait rire tellement c’est décalé *rougit de honte une seconde fois*

V. Les personnages féminins

Dans Amagami SS le protagoniste Junichi est effacé (pour des raisons que j’expliquerai tout à l’heure) et les filles sont surexposées, les relations perdent alors toute crédibilité. C’est un énorme défaut d’Amagami SS, et on le retrouve dans chaque route.

Route de Haruka Morishima :

Le premier contact avec la série n’aurait pas plus mal se faire. Haruka est un personnage que je ne supporte pas. Elle est en Terminale et lui en Première. En toute logique il ont déjà passé un an dans le même lycée. Ils ne se sont jamais adressé la parole mais du jour au lendemain, Junichi va rencontrer Haruka partout, dans chaque classe, dans chaque couloir, dans l’infirmerie, partout, quoi. De plus, Haruka est la fille populaire de l’école (stéréotype repéré) et ses actions reflètent une certaine immaturité… moi dans la vie, ce genre de fille je les évite comme la peste.

Route de Kaoru Tanamachi.

Une des routes les plus crédibles et intéressantes. Le jeu de séduction y est bien plus subtil que dans les autres routes (hormis la scène du nombril que je vous ai montrée, bien sûr). Dommage que cela soit noyé sous une lourde couche de pathos vers la fin…

Route de Sae Nakata

Peut-être ma route favorite. Rétrospectivement c’est celle que je trouve la plus crédible, la plus drôle, la plus cochonne aussi. Parmi tous les clichés qui existent sur les femmes dans les animes/mangas japonais, celui que Sae représente est mon préféré (la fille timide - avec des gros seins - qui s’épanouit et s’affirme en découvrant l’amour, style Aya Tôjô). Et puis il y a Steven Spielberg en guest star ! (à moins que ce ne soit George Lucas ?)

Route de Ai Nanasaki

Une des routes que j’ai le moins aimé. Le fossé entre la personnalité mature et réfléchie de Ai et l’imbécilité perverse de Junichi est trop flagrante (cf. la scène où cet abruti compare les seins de Ai et de Sae). Cette route a fini de me désespérer quand j’ai vu le nombre incalculable de scènes ridicules et hors propos (outre celle que j’ai citée plus haut, je cite évidemment la scène du miso ramen, celle du Gundam qui apparaît sans préavis au milieu de la fête de l’école, ou encore la scène absolument débile dans laquelle Junichi saute tout habillé dans la piscine pour sauver Ai alors qu’il sait très bien que celle-ci est championne de natation…)

Route de Rihoko Sakurai

Certains ont qualifié la route de Rihoko comme route la plus réaliste, ce qui est peut-être vrai. Ceci dit, je n’ai jamais demandé à un anime de transcrire la réalité. La réalité est suffisamment ennuyeuse pour que les dessins animés ne le soient pas !

Route de Tsukasa Ayatsuji

Une route intéressante, mais si on devait parler en termes vidéoludiques, je dirais qu’elle est pleine de glitches (de bugs, si vous préférez). Le personnage d’Ayatsuji joue le rôle classique de la déléguée de classe parfaite en apparence mais qui s’avère une vraie garce en réalité. Seulement… moi je m’en fous. Je m’en fous de cette malade mentale qui change de caractère comme de chemise. Je m’en fous de son passé inintéressant et très mal expliqué, de sa sœur qui ne sert à rien, de son amour bidon pour un Junichi plus léthargique que jamais. Heureusement que l’ending et d’autres petits trucs rattrapent le désastre, où c’aurait été un des moins bons arcs.

VI. Les personnages secondaires

Route de Risa

Cette route spéciale a pour intérêt de nous spécifier le détail des événements s’étant déroulés il y a deux lorsque ce pauvre Junichi s’est fait plaquer… tout du moins l’a-t-il cru. Risa est un personnage machiavélique qui a ourdit une conspiration d’envergure invraisemblable pour que Junichi ne puisse pas rencontrer l’amour avant qu’elle-même ne se déclare… C’est pas dégeulasse comme procédé ? Si j’étais Junichi, je porterais plainte pour atteinte à la vie privée, diffamation, faux et usage de faux : tu ne t’en sortirais pas comme ça, ma jolie ! (en plus t’as pas de seins…)

Route de Miya Tachibana

[Pour regarder cet arc, nous vous invitons à participer à la grandeur de la japanimation et au rayonnement de cet art qu’est le dessin animé en vous procurant le coffret collector Amagami SS, au prix modique de XXX yens, soit XXX euros.]

Ahem, excusez-moi pour cette coupure publicitaire inopinée. Je n’ai malheureusement pas pu voir cet ultime épisode, et ne puis vous en parler (est-ce vraiment un mal ?...)

La série compte encore plusieurs personnages secondaires, dont la seule présence est à elle seule une aberration. Il y a bien sûr Nii-Nii…. Euh je veux dire Miya, les figurantes diverses et variées qui ne servent à rien (Hibiki, le club de thé, etc.), la prof principale portée sur la boisson (autre stéréotype, les jeunes femmes célibataires sont toujours alcooliques en japanime), la fille assise derrière Junichi en classe et qui passe son temps à pioncer, et bien évidemment, le stéréotype des stéréotypes, le pote pervers. Ici joué par Masayoshi Umehara, parfait dans son rôle, il assure cette dose de « putain mais quel tocard… » que toute personne ayant vu au moins un anime de harem aura déjà soupiré devant son écran. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine des plus grosses incohérences de la série : dans un épisode on le voit faire tout un foin pour cacher un magazine de La Redoute qu’il avait fait passer en douce à l’école, alors que dans un autre épisode on le voit tranquillement montrer ce même magazine à tout le monde dans la cafet’, comme si de rien n’était.

VII. Le cas Junichi

Dans les jeux vidéos c’est le joueur qui incarne le personnage, donc c’est nous qui, par nos choix, donnons une personnalité au protagoniste. Junichi ne peut donc pas avoir de personnalité propre. Et puis surtout, dans un harem ce sont les filles qui sont mises en valeur, puisque c’est l’otaku masculin que l’on veut contenter (suffit de voir les openings de n’importe quels animes de harem pour en avoir la preuve). Le caractère de Junichi doit donc nécessairement s’effacer pour que celui des filles ressorte. D’où que vous ne verrez jamais de héros de harem qui ne soit pas un gogol, sauf rarissimes exceptions. Cette logique est réutilisable à l’infini.

Je nuance quand même. Junichi a bien une personnalité, mais celle-ci s’adapte selon les routes qu’il choisit. Ben oui, le but du jeu étant quand même de remplir le Pokédex, il faut connaître les forces et faiblesses de la fille que l’on veut capturer avant de commencer le combat. Ainsi Junichi passe par plusieurs stades très intéressants selon la route qu’il choisit.

Il faut savoir qu’au début on nous explique que Junichi a eu le cœur brisé lorsque son premier amour du collège lui a posé un lapin lors d’un rencard le soir de noël. Dur… La solidarité masculine voudrait que je sois compatissant avec lui mais comme il refuse obstinément de nous expliquer le détail de ce chagrin d’amour (pas avant le dernier épisode), je finis par le considérer pour ce qu’il est vraiment, un pervers plus bête que méchant. Un pervers ? Non, plusieurs pervers :

Pervers CANIN : Haruka est une fille immature et imprévisible, et Junichi la séduira en se comportant comme un chien, au sens littéral du terme (?). Il suffit de le voir pour se rendre compte de la stupidité des personnages.

Pervers COPAIN : Junichi est censé être le bon pote de Kaoru, et il utilise cela pour arriver à ses fins. Ça et les problèmes personnels de Kaoru qui la fragiliseront et la pousseront dans ses bras. Profiter de la faiblesse d’une jeune femme… Je ne cautionne pas !

Pervers MALIN : Sae a une personnalité introvertie et réservée, et Junichi en profitera pour asseoir sa supériorité sur elle. Sae finira par avoir le syndrome de Stockholm, et fera tout pour contenter son maître, jusqu’à s’exhiber en habit du dimanche soir dans les lieux publics… Y’en a qui sont allés en prison pour moins que ça.

Pervers CRETIN : Junichi se montre incroyablement con, chaque scène avec lui était propice à un défenestrement de ma part. La première scène de cette route nous montre Junichi qui a envie d’uriner (jusque là c’est normal), puis il rencontre Ai qui lui montre sa culotte (en fait c’est son maillot de bain), et d’un coup il n’a plus envie ! Plus tard, il poursuit un chat dans l’école (?) et il se retrouve en dessous d’un escalier et devinez quoi… Il surprend la culotte de Ai ! Ne pouvant plus penser à autre chose que cela de la journée, il est convoqué par sa prof qui déplore son manque d’attention en cours.... Et l’abruti de mater les cuisses de sa prof ! Avant de lui avouer avec enthousiasme qu’au lieu de faire ses devoirs il lit des mangas… je vous jure que me suis frappé la tête sur mon bureau à ce moment-là. Sérieux, cet arc est en fait un concours interne au studio pour savoir qui écrirait le script le plus affligeant de bêtise ^^

Pervers VAURIEN : la relation entre Junichi et Rihiko est inexistante, et à vrai dire on aurait pu supprimer complètement Junichi du script que cela n’aurait pas eu d’effet sur l’ennui total que provoque cette route.

Pervers DIVIN : Junichi respire la classe, il parvient à s’enfiler la déléguée de classe sans lui adresser un seul mot ! Il fouille dans ses affaires, se montre incompétent en tant que responsable de la fête de l’école, se laisse taper dessus comme un enfant de primaire par toutes les filles de sa classe (en même temps les filles elles aiment les hommes soumis non ? parce qu’à force de voir des garçons se faire traiter comme de la merde par la gente féminine en japanime, on croit comprendre ce que veulent les femmes), et il parvient à l’avoir CE BEAU GOSSE !...

Pervers MISERICORDIEUX : l’unique épisode consacré à Risa a le double objectif de faire la lumière sur le passé de Junichi et de le faire parvenir à la fin de la route. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de trouver tout cela un peu... rapide : quelle personne normale réagirait comme Junichi en apprenant qu’il s’est fait manipuler durant dix ans ? Est-il bête ou maso ? *les deux mon capitaine, répond la foule en délire*

Ainsi comme vous le voyez, il n’y a rien à chercher du côté de Junichi, qui se plie aux codes du genre pour devenir un héros boulet et pervers qui donne envie de lui donner des coups de poings à travers l’écran. Il ne sert que de faire-valoir aux filles qu’il conquiert, qui elles-mêmes sont des stéréotypes bien connus et qui ne relèveront pas l’intérêt de la série.

Conclusion

Si vous avez suivi, vous aurez compris que cet anime et moi sont irréconciliables, tels des ennemis mortels. Si j’étais Superman, Amagami SS serait ma kryptonite. Si j’étais lycéen, Amagami SS aurait été mon cours de mathématiques. Insupportable.

Pourquoi ? Parce qu’Amagami SS représente pour moi un retour en arrière, un retour vers des animes moches et ennuyeux. Amagami SS synthétise à lui tout seul tous les défauts récurrents que les non-initiés pointent du doigt lorsque l’on parle de dessins animés japonais : c’est bête, mal réalisé et chiant. Pour moi, Amagami SS c’est le niveau zéro de la japanime, un navet qui tente de surfer sur la mode des shônen harems, mais qui ne suscite que l’hilarité générale pour la faiblesse de sa réalisation, l’indigence de son scénario, et l’amateurisme avec lequel il tente de plaire au spectateur via un fan-service sec et ringard. Amagami SS est voué à être un nanard kitsch, une série dépassée et obsolète sur tous les plans. « La japanimation caricaturale pour les nuls », voilà ce que c’est qu’Amagami SS.

Tous les animes du monde ont des défauts, et d’habitude en tant que spectateur débutant je ne m’y attarde pas et ne m’intéresse qu’aux qualités. Amagami SS est un cas de figure exceptionnel en ce qu’il a plus de défauts que de qualités. J’eus pu être indulgent mais Amagami SS est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Je supporte depuis trop longtemps les débilités de la japanime sans rien dire. Il fallait que je vide mon sac, que je tape sur quelque chose. Amagami SS s’avère être un bouc-émissaire idéal, surtout avec cette problématique du lien jeu vidéo/anime, symptomatique d’une industrie qui a choisi de sacrifier le peu de valeur artistique qu’elle avait en elle au profit de la jouissance rémunératrice d’une bande d’otakus béotiens. Vous vous demandez quels sont les plus gros défauts des dessins animés japonais ? Regardez Amagami SS, ils y sont tous. Vous cherchez quelque chose qui vous dégoûtera à vie des dessins animés japonais ? Regardez Amagami SS, car pour cela l’effet est spectaculaire.

Si vous n’êtes pas dans ces cas de figure, évitez cet anime comme la peste et le choléra.

J’espère ne pas avoir fait trop court, j’aurais voulu en faire beaucoup plus mais je me suis dit que cette série ne valait pas la peine que j’en écrive tout un pavé. Après tout, j’ai pas aimé.

Les plus

- Tellement stupide qu'il en est drôle

Les moins

- C'est mou

- C'est bête

- Ça sert à rien

Verdict :2/10
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A propos de l'auteur

Deluxe Fan, inscrit depuis le 20/08/2010.
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