Adaptation d'un jeu vidéo de drague, l'animé La Corda d'Oro s'était révélé, pour ma part, une expérience désastreuse : une héroïne niaise cul cul la praline ne souffrant d'aucun défaut était adulée par une ribambelle de beaux jeunes hommes ultra-méga riches aux cheveux bleu, vert, violet, etc...
Curieuse de savoir comment une version masculine traiterait du thème des relations amoureuses, je fondais beaucoup d'espoir avec Amagami SS. J'avais en tête le ton mature d'un True Tears qui m'avait agréablement surprise. Quelle naïveté ! Je préviens que je ne connais ni le jeu ni le manga, mon avis ne porte que sur l'animé.
D'un point de vue graphique, Amagami n'est pas mauvais. C'est une production récente qui nous présente de jolis décors avec de beaux jeux de lumières. Évidemment, le chara-design de chaque fille n'est pas celui d'un yeti cherchant à s'épiler, à perdre des kilos en trop et à tenter vainement de se débarrasser d'une cellulite incrustée en forme de peau d'orange. Le héros ne faisant pas parti du casting du film « 300 », il n'est ni trop moche, ni trop beau, un physique quelconque en somme.
Si vous êtes fan de mélodies mielleuses pop sucrées, le premier OP vous plaira. Le second sera un peu plus tonique mais ne vous attendez pas à du « Bad Romance » de Lady Gaga. Les ED seront à l'appréciation de chacun. Aucune voix masculine ne viendra altérer les paroles qui parleront essentiellement d'amour.
Ce qui est intéressant avec cette série, c'est le découpage en 4 épisodes pour chaque arc ou fille. Ce concept de proposer plusieurs histoires alternatives me paraît une idée originale dans la forme. Elle pourrait, d'ailleurs, être exploitée à l'avenir. Ceci éviterait le topo sur l'amour à sens unique qui alourdit pas mal d'animé de type harem. Et puis le format de 4 épisodes oblige plus ou moins les scénaristes à aller à l'essentiel et ne pas trop perdre de temps sur une relation qui bougera pas d'un poil durant 24 épisodes...Théoriquement, cela a un potentiel incroyable. Sur le plan pratique, ce n'est hélas pas gagné...
A force de regarder la japanimation, on se demande si les jeunes japonais ont un problème avec l'amour. Ils savent pas se dépatouiller à cause de leur grande timidité, c'est cela? Toujours est-il que nous avons droit à des stéréotypes de fille. Quelle chance pour une spectatrice qui décide de se lancer dans un animé destiné à un public masculin ! 6 portraits, 6 possibilités de faire valoir le charme féminin, tout en étant consciente que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus (merci à toi John !)
Arc 1 – Haruka : le premier épisode d'introduction n'est pas forcément accrocheur dès le départ mais se laisse regarder. Du coup, cet arc est réduit et souffre d'un léger désavantage. Sauf qu'après analyse de la série, le spectateur ou la spectatrice pourra émettre des doutes sur la qualité de la série. Une question en tant que femme : un homme aime-t-il une femme-enfant fantasque, immature qui aime traiter les gens comme des chiens ? La réponse est oui avec Amagami. Dans la réalité, permettez-moi d'émettre des doutes...Toutefois, j'ai découvert une nouvelle zone érogène féminine que je ne soupçonnais pas. Peu d'hommes proposent cette voie mais pourquoi pas? Il faudrait essayer...
Arc 2 – Kaoru : arc de la meilleure amie qui considère le héros comme un adversaire de catch. C'est bien connu qu'en amitié, les meilleures amis aiment se frapper...Encore une fois, nouvelle découverte de zone érogène insoupçonnée. Les japonais sont décidément très fort! Pour masquer la faiblesse de l'arc, nous aurons droit à un moment pathos qui manque cruellement d'émotion.
A ce moment, la spectatrice que je suis s'était demandée s'il valait mieux arrêter la série pour mieux la reprendre plus tard...
Arc 3 – Sae : arc le plus lamentable qui signait l'arrêt complet de la série. Peu importe la personnalité de la fille, du moment qu'elle a de gros seins qui virevoltent à tout va. Voici la conclusion désolante que j'ai ressenti. Je ne parle pas du cliché de la jeune fille ultra-timide sauvée par toi, jeune homme, qui l'initiera aux joies de l'amour. Tu es si beau, si gentil que je t'admire tellement sans sourciller, que je bois tes paroles sans opposer de résistance. Pour te complaire, je m'habillerai un zeste sexy pour notre premier rendez-vous, les talons aiguilles avec porte-jarretelles seront pour plus tard, vu que je suis pas encore femme. Avant tu me verras dans un pyjama en forme de...uum umm qui te fera frémir de surprise. Ah oui, j'oubliai : l'eau c'est sacrément hardi quand je reçois des gouttes sur mon corps caché en partie par un bikini et que je crie «aide-moi senpaïïï»
Les auteurs auraient mieux fait d'assumer pleinement le côté fan-service. Au lieu de cela, la sensation désagréable d'être pris pour des imbéciles qu'on soit homme ou femme gagne plus qu'autre chose. Cet arc était sauvé par une narration très ironique qui faisait tenir le coup pour supporter tant de niaiserie. Malheureusement, elle finira par rentrer dans le moule «plus c'est mielleux, plus c'est romantique»
Sans les commentaires enthousiastes d'un membre, je m'arrêtai là en oubliant cet animé.
Arc 4 - Ai: Changement de personnalité, nous avons droit à une fille plus mature, plus fine que le héros même mais qu'est-ce qu'on s'ennuie! Rien de pétillant qui donnerait envie de suivre et s'attacher à la romance. Les jeux de regard des débuts de Kimi No Todoke donnaient un air frais, un côté kawaï à la relation, ici rien de tout cela. Au contraire, le studio nous afflige d'une scène pseudo-métaphysique-érotique avec un bol de ramen. Tout comme certaines oeuvres d'art moderne, on dira que l'idée est conceptuelle...Les auteurs pouvaient piquer le sketch du scrabble de Pierre Palmade : oui oui le mot sucre sauf que le r a été oublié...Il suffit de le demander clairement!
Arc 5 – Rihoko : arc de la classique amie d'enfance du héros qui, ô extrême surprise, est amoureuse de lui mais est incapable de le lui avouer. Sauf que cette fois-ci, elle ne possède pas de gros seins mais un gros derrière. J'ai pas eu le courage de suivre les 2 derniers épisodes, il paraît que cet arc est assez réaliste. Je n'en doute pas.
C'en était fini de la série, stop ! Encore une fois sans les commentaires de certains membres, je n'aurai même pas continuer. Ils m'assuraient que le dernier arc était le plus intéressant.
Arc 6 – Ayasutsi : effectivement, la personnalité de la fille est plus complexe. Avec un caractère affirmé, la déléguée de classe a du répondant, ce qui nous change du ton extrêmement poli et courtois si fréquent dans la japanimation. C'est le meilleur arc mais il n'est pas non plus transcendant. Hélas 3 fois hélas, il ne suffit pas pour sauver l'ensemble de la série.
Pour conclure, commencez par le dernier arc et arrêtez vous-là. Ces épisodes suffiront amplement pour découvrir Amagami. A moins que vous cédiez à votre côté masochiste !