L'esthétique ne fait pas tout

» Critique de l'anime Bakemonogatari par Azelas le
30 Septembre 2014

Bakemonogatari c'est l'adaptation d'une série de light novels que je n'ai pas lu donc il n'y aura pas de comparaisons ici.
Alors, Bakemonogatari, sa raconte quoi ? Eh bien c'est l'histoire de Koyomi Araragi, lycéen de 17 ans qui peu de temps avant le début de l'anime était un vampire mais à put redevenir en grande partie humain grâce à l'aide de Meme Oshino, une sorte d'exorciste.
Après sa, Koyomi va lui-même se mettre à aider des personnes confrontées à des problèmes surnaturels tels que des possessions démoniaques, des fantômes ou des malédictions.

La première chose qui frappe dans cet anime est l'aspect visuel. Le studio Shaft impressionne avec un chara-design superbe, stylisé et très soigné, ainsi qu'une animation de bonne facture.
On ne peut malheureusement pas en dire autant du reste de la direction artistique. Les décors sont le plus souvent vide et sans âme, le choix des couleurs pour le moins étrange et la mise en scène assez perturbante, voire même psychédélique par moments. Mais le moins que l'on puisse dire c'est que Bakemonogatari possèdent une identité visuelle unique et très reconnaissable qui contribue à son ambiance particulière.

L'histoire se divise en une série de petits arcs narratifs de deux épisodes en moyenne, ou Koyomi rencontre à chaque fois une nouvelle personne qu'il va tenter d'aider avec le soutient d'Oshino.
Autant le préciser immédiatement le scénario, bien que plutôt agréable reste très léger et surtout, ne bénéficie pas d'une véritable trame principale. Les arcs narratifs n'ont que des liens limités les uns avec les autre et se succèdent sans que cela mène réellement quelque part. D'autant plus que le scénario, comme la mise en scène, frôle parfois avec le psychédélique, ce qui lui donne par moment un aspect confus et bizarre.

Une des caractéristiques principales de la mise en scène est l'importance qu'elle accorde aux dialogues, car en effet les personnages parlent beaucoup et même énormément. Ici, très peu d'action et beaucoup de parlotte. Heureusement pour le spectateur les dialogues sont «la plupart du temps» assez bien construits et intéressants, notamment dans les thèmes qu'ils abordent. «La plupart du temps» car par moment ils deviennent inutilement longs et compliqués et quand sa arrive, l'ennui pointe rapidement le bout de son nez.

Une des choses que l'on remarque au fur et à mesure des épisodes, c'est que les personnes auxquelles Koyomi vient en aide sont toutes des jolies filles, qui naturellement lui seront très reconnaissantes par la suite. Cela donne à cet anime un aspect harem qui est accentué par la présence d'un fan-service très prononcé à la fois visuel et verbal. Un fan-service inattendu que la plupart des gens ne verront pas venir.
Le fan-service visuel est assez classique bien qu'un peu plus subtil que celui de la plupart des anime ecchi.
Le fan-service verbal est quand à lui bien plus vicieux. Il se fait à grands coups de blagues coquines, de dialogues tendancieux et de sous-entendus pervers.
Un double fan-service qui en somme donne malheureusement à Bakemonogatari un côté un peu trop vulgaire.
L'humour est à l'image du fan-service, le plus souvent tendancieux et racoleur. Les blagues font sourires mais sont répétitives et à force finissent par devenir agaçantes.

La plupart des personnages sont assez intéressants. Bien que relativement stéréotypés, ils ont tous leur caractère et leur spécificités.
Koyomi adopte une attitude un peu désabusée mais est en réalité est un type bien qui veut aider les autres. Bien que n'étant pas un protagoniste exceptionnel il est assez agréable et possède un minimum de charisme.
Hitagi Senjougahara, est une tsundere (elle se qualifie elle même ainsi) froide, dominatrice et parfois même violente et sadique, qui se caractérise notamment par ses répliques acerbes et cyniques dont Koyomi fera souvent les frais.
Tsubasa Hanekawa, la déléguée de classe, bonne élève, gentille, serviable; un personnage un peu plat au premier abord mais qui se révélera plus intéressant par la suite.
Suruga Kanbaru, la sportive énergique, pétillante et excentrique, également fujoshi et lesbienne selon ses propres dires.
Nadeko Sengoku et Mayoi Hachikuji bien qu'attachantes à leur manière ne sont pas particulièrement marquantes.
Quant à Shinobu la petite fille vampire, il n'y a pas grand chose à dire sur elle car elle ne parle jamais et apparaît très peu à l'écran.
Mais un des personnages les plus intéressants reste certainement Meme Oshino, cet espèce d'exorciste SDF, qui porte des chemises hawaïennes et vit dans un immeuble abandonné. Classe et charismatique il sert en quelque sorte de mentor à Koyomi.

Pour finir parlons de la bande son : Les doubleurs font du bon travail rien à redire de ce côté là.
L'ost s'accorde bien avec ce qui se passe à l'écran, cependant elle est assez minimaliste et plutôt quelconque. A noter qu'il y a cinq openings différents chacun interprétés par une des filles de la série. On y retrouve plusieurs styles (Jpop, Jrock...) mais comme l'ost ils sont au final assez quelconque.

En conclusion je dirais que Bakemonogatari possède certaines qualités indéniables mais de nombreux défauts. Il est la preuve que l'aspect visuel est important mais ne fait pas tout et qu'avoir des bonnes idées ne suffit pas, encore faut-il savoir les exploiter. On ne peut pas se passer d'une mise en scène cohérente et d'un scénario bien ficelé et balancé du fan-service à tout va en espérant duper le spectateur. Dans l'ensemble, Bakemonogatari reste quand même un anime que j'ai apprécié.

Les plus

- Un chara-design superbe, stylisé et très soigné.
- Une très bonne animation.
- Des personnages relativement intéressants et pas trop clichés pour la plupart.
- Les thèmes abordés : Nature et psychologie humaine, relations avec les autres, problèmes familiaux...
- Quelques bonnes idées scénaristiques.

Les moins

- L’absence d'une véritable trame principale et d'un fil conducteur dans un scenario déjà très léger.
- Le reste de la direction artistique plutôt médiocre, notamment en raison des décors vide, de choix de couleurs étranges et de la mise en scène souvent psychédélique.
- Beaucoup trop de blabla, celui-ci est parfois ennuyeux et inutile voire même incompréhensible.
- Trop de fan-service, le côté harem, humour principalement situé en dessous de la ceinture.
- Bande son minimaliste et quelconque.
- Les thèmes abordés ne sont pas traités de manière assez poussée.

Verdict :6/10
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A propos de l'auteur

Azelas, inscrit depuis le 30/09/2014.
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