J’ai pensé qu’il serait intéressant de revoir ce film après le visionnage de la série fleuve Blood+. Il est amusant de comparer le rendu très différent des personnages que les deux œuvres ont en commun : Saya, David et Luis. Dans The last vampire, Saya est véritablement effrayante, glacée, un rictus presque haineux figeant en permanence son joli minois, sauf lors de sa dernière apparition, où l’on découvre son unique faiblesse : le mélange d’empathie et de souffrance que sa parenté avec les chiroptères lui procure. David a lui aussi moins d’assurance, il semble redouter Saya en même temps qu’il l’admire. Dans le feu de l’action, il reste néanmoins un agent hors pair. Luis ne sert pas à grand-chose, il n’apparait d’ailleurs qu’au début et à la fin de l’histoire. Si d’autres éléments diffèrent de la série, comme la façon de tuer les chiroptères, l’intrigante photo en noir & blanc de Saya est une véritable passerelle entre les deux animes. On peut même dire que le film est en quelque sorte mise en relief par la trame de la saga TV.
En clair j’ai vraiment apprécié de revoir ce moyen métrage qui n’a d’ailleurs presque pas vieilli, vu qu’à l’époque il disposait d’être certaine avance technologique, avec notamment l’emploi judicieux de scènes réalisées par ordinateur. Les couleurs sont donc magnifiques, presque toujours sombres et profondes, parfois accompagnées d’effets spéciaux efficaces (reflets, feu…). L’animation n’est pas parfaite mais reste très satisfaisante : certaines scènes 3D sont très impressionnantes encore aujourd’hui comme le meurtre de Lynda, accompagné par la musique de la fête d’Halloween, joyeusement décalée ! Alors évidemment, 50 minutes ne sont suffisantes pour construire une trame complexe, mais les zones d’ombres laissent planer un mystère pas désagréable. Et que ceux qui restent sur leur faim regardent la série TV, intéressante bien que très inférieure techniquement et pleine de bons sentiments. Comme j’aurais aimé retrouver la délicieuse noirceur de ce film…