Critique de l'anime Brave Story

» par Starrynight le
27 Janvier 2007
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Après un sentiment mitigé devant Origine, je dois dire que j’ai été encore plus déçu par Brave Story, l’autre film réalisé par le studio Gonzo en 2006. Ce dernier film est, à mes yeux, beaucoup trop tourné vers un public d’enfants et manque nettement de panache. Phénomène rare dans le monde de la japanime, on se croirait presque dans un Disney.

Tout d’abord, point positif, le graphisme et l’animation. Alors là, je tire mon chapeau au studio qui n’a pas usurpé sa réputation sur ce point : c’est tout simplement magnifique et d’un réalisme criant. Les nuages dans le ciel sont particulièrement soignés et ne le cèdent en rien aux photos de nuages des pubs Air France. Le chara-design, par contre, reste plus classique. La princesse qui admire Mikuru, elle, est franchement ratée, avec sa grosse bouille ronde et des cheveux agencés n’importe comment. Je noterais que les dessinateurs s’en sont visiblement donnés à cœur joie pour inventer toutes sortes de créatures et grosse bestioles toutes plus fantastiques les unes que les autres (monstre marin, bête de trait, …), frisant parfois le ridicule (les loups tire-bouchon). On atteint le fond avec les espèces de boules rondes colorées présentes auprès du gourou qui accueille Wataru dans le monde de Vision.

Maintenant, la musique : il y a du bon comme du mauvais. Certains thèmes sont agréables, mais les parties chantées ne valent pas tripette (la voix rocailleuse du chanteur est une horreur). Je n’ai pas non plus apprécié les chœurs sur fond de musique à intensité dramatique très élevée, indiquant que l’ont touche un moment clef, avec les grands flashs lumineux que cela suppose, sans oublier le héros émerveillé devant tant de miracles. On se croirait dans Merlin l’Enchanteur (de Disney justement), lorsque Arthur retire l’épée de l’enclume.

Quant aux personnages, si Wataru est intéressant et évolue beaucoup au fur et à mesure de ses rencontres et de ses expériences, la psychologie des autres protagonistes reste près de la surface. A part s’extasier devant le courage et la grandeur d’âme de Wataru ou secourir celui-ci au bon moment, ils ne servent pas à grand-chose. Seul Mikuru réussit également à tirer son épingle du jeu.

L’histoire en elle-même à présent. Il y a beaucoup de choses à dire. D’abord, c’est rapide, très rapide, trop rapide. Le héros suivi par sa petite bande enchaîne joyeusement les actions sans pause et sans transition, nuisant grandement au réalisme de l’ensemble. Exemple parmi d’autres : Wataru veut pénétrer dans un palais férocement gardé (images d’une légion de gardes armés et patibulaires pour qu’on comprenne bien qu’il faudra user de mille ruses pour pénétrer dans le bâtiment). Scène suivante, Wataru dans le bâtiment, derrière une colonne. Scoop, le héros peut se téléporter ! A force d’aller à l’essentiel, la pilule devient un peu grosse à avaler. Ensuite, malgré la vitesse d’enchaînement, on peut s’interroger sur le rôle de passages entiers (et des personnages rencontrés pendant ces passages) dans l’avancement de l’histoire. Est-ce dû au fait que le film a beaucoup enlevé par rapport au livre dont il est tiré ? Toujours est-il que les invraisemblances et les incohérences sont nombreuses tout au long du film.

Abusant de notre crédulité, Brave Story nous sert aussi des coïncidences assez impressionnantes. Le héros a besoin d’aller à tel endroit ? Hop, un personnage est là pile où il faut pour emmener Wataru au bon endroit, encore un ou deux coups de cuillère à pot et le tour est joué. Fastoche. Dans la série, je ne peux m’empêcher de mentionner l’épée de Wataru, laquelle fait partie de la panoplie du jeune voyageur fraîchement débarqué et apprenti de son état. Ce merveilleux instrument, non content de se manier comme une épée ordinaire, peut aussi servir de grappin, de skateboard, d'airbag, protéger Wataru toute seule, etc, etc. L’histoire ne dit pas si elle fait aussi le repassage, mais en tout cas, James Bond peut aller se rhabiller, Gonzo a trouvé bien mieux que son Aston Martin.

Bref, décevant. Gonzo, s’il réalise des prouesses sur le plan visuel, ne réussit pas à percer au niveau du scénario.

Verdict :5/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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