Brave Story est la deuxième tentative cinématographique du studio Gonzo. Après un premier film, Origine, qui a beaucoup fait parler de lui (même si c'est pas forcément dans le bon sens du terme...), est-ce que le studio a su mettre son talent au profit de ce film?
Passons rapidement sur l'aspect technique de l'oeuvre car il n'y a finalement rien à en dire. C'est très très très (j'insiste) bien fait visuellement. Il n'y a pas de doute, les gars de chez Gonzo savent faire mumuse avec un ordinateur. 3D et 2D se marient parfaitement, jolies couleurs, animations de qualité, bref le studio n'a vraiment plus rien à prouver de ce côté. Tant mieux pour eux, c'est toujours ça de gagné...
Au niveau sonore, rien de remarquable mais rien de désagréable non plus. C'est quand même un film donc les doublages sont de qualités, la musique standard et les bruitages crédibles. Rien d'exceptionnel de ce côté mais le strict minimum est présent.
Si Gonzo n'a plus rien à prouver du côté de la forme (je le répète, c'est 'achement beau!!), il a tout de même pas mal de boulot à faire au niveau du fond, ou disons plutôt dans le cas de Brave Story, au niveau du rythme.
Le film est très contemplatif, il y a pas mal de dialogues et du coup l'histoire n'avance pas... C'est souvent ça que l'on appelle un problème de rythme dans la majorité des séries et films japonais. Mais avec Brave Story... c'est complètement le contraire!
Même si le film fait quand même deux heures, tout s'enchaîne à une vitesse fulgurante et d'une manière plus ou moins raffinée. Le problème vient surtout du fait que le scénario, pompé sur celui d'un bon vieux RPG, est bien trop complexe et l'univers bien trop vaste pour être résumé en quelques heures le temps d'un film. Bref, tout s'enchaîne très rapidement, Wataru torche sa quête des joyaux magiques (Princesse Starlaaa... heu pardon...) vite fait bien fait, les fameux joyaux allant d'eux même à la rencontre du héros plutôt que l'inverse...
Ajoutez à ça un final à 2€ TTC bien happy end et une morale d'école primaire, vous rappelant, au cas où vous l'oublierez, que vous êtes entrain de matter un film tout public.
Le rythme du film a bien entendu une influence sur les différents protagonistes. Ces derniers ne sont pas développés, faute de temps, et même si cela n'a aucune incidence sur l'histoire, ça reste toujours quelque chose de frustrant. On note deux personnages rescapés par le rythme frénétique de l'histoire : Wataru et Mitsuru. Notre héros est sympathique et plein de bonnes intentions (comme c'est souvent le cas, sinon ce serait pas le héros...), son caractère avoluant de manière rationnel et logique tout au long du film. A ses côtés, Mitsuru, l'ami/rival taciturne (qui a donc forcément la classe, le perso taciturne a toujours la classe!) qui donne un peu de profondeur au récit et qui évolue, lui aussi, de manière cohérente. Un duo donc classique, il va s'en dire, mais qui fonctionne toujours autant.
Bon alors, là j'ai majoritairement cité les défauts du film. Est-ce que ces derniers font donc de Brave Story ce que l'on appelle communément une daube? Ben... non, pas vraiment. Car force de constater que même si le scénario met le turbo, on ne s'ennuit pas un seul moment. A aucun moment je n'ai regardé ma montre ou espérer que le film finisse. Quant aux personnages, même si ceux-ci ne sont pas développés, quelque part on s'en fout vu que cela n'a aucune incidence sur le court de l'histoire.
Pour moi, Brave Story reste un bon divertissement, qui s'adresse au spectateur lambda, comme aux fans de films d'animation. Une production certes peu audacieuse mais qui permet de passer un bon moment. Et puis en plus, c'est beau, alors bon...